The Xx
The XX |
Label :
Young Turks |
||||
Tous ceux qui se sont rués sur The XX sur la foi d'un nom de groupe qui titille les sens ont dû être sacrément déçus ! Car si quelque chose nous fait lever le sourcil dans cette histoire, c'est certainement plus la quantité de Prozac que semblent avoir ingurgité les quatre jeunes anglais que leur néo cold-wave léthargique.
Et ce n'est pas la dénommée Baria Qureshi (synthétiseurs), qui vient de quitter le groupe pour cause d'"extrême fatigue" qui nous dira le contraire... Il faut dire qu'à jouer une musique aussi convenue et molle du ciboulot on ne peut que finir hypersomniaque.
Cependant, on doit reconnaître à cette "nouvelle révélation indé" un certain talent dans au moins deux domaines:
- un sens aigu de la promotion d'abord. Car quand on a 20 ans de moyenne d'âge, et seulement dans l'escarcelle une petite guitare maigrelette, deux notes de clavier et trois boîtes à rythme qui se battent en duel (d'ailleurs on se demande s'ils avaient vraiment besoin d'être quatre pour écrire des choses aussi minimales), c'est pas gagné de réussir à sortir deux singles médiatisés (soit "Crystalised" et "Islands", incroyablement fades). Mais eux l'ont fait et Dieu Buzz les a adoubés. Amen.
- l'altruisme, ensuite. Vous verrez, c'est super rigolo, on arrive souvent à deviner les mélodies de The XX par avance. Bon ok, au bout d'un moment c'est un peu chiant, mais c'est finalement très valorisant: grâce à eux, devenir une pop star se révèle donc être à la portée de tous ! Cool.
Bon, renvoyer ces nouvelles coqueluches dans les cordes en leur reprochant simplement leur minimalisme serait d'une mauvaise foi sans bornes: c'est leur terrain de jeu. Mais quand on entend les mots "tension", "sensualité" (ou même "Gainsbourg", summum du n'importe quoi) à propos de leur musique, on peut délibérément s'interroger !
Quoi ? Ces voix apathiques, qui semblent sortir de bouches à peine ouvertes, elles devraient susciter de la volupté, du désir ? Mon oeil ! Au mieux elles irritent, au pire elles ont les vertus d'un bonne compilation zen, c'est à dire qu'elles nous font gentiment somnoler.
Et quoi ? Ces lignes mélodiques prévisibles, d'un binaire à faire pâlir Brian Molko himself, devraient nous maintenir sur le fil du rasoir ? Non, on est juste surpris qu'elles puissent séduire qui que ce soit, c'est tout. A moins de n'avoir jamais écouté un seul disque new-wave de sa vie...
Cependant, on ne fera de procès trop sévère à ces quatre (trois ?) Londoniens. Le pari était risqué: tenir l'attention d'un auditeur sur 11 titres, en faisant le choix délibéré de la lenteur et de l'aridité instrumentale. On peut même jeter une oreille, notamment sur les deux premiers morceaux, "Intro" et "VCR", mais le tour de la question est vite fait: c'est chiant. Et on retournera très vite, sans culpabilité aucune, dans n'importe quel autre bon disque de pop atmosphérique, Faith en tête.
Quitte à prendre du plaisir avec d'autres jeunes héritiers eighties, autant écouter These New Puritans: c'est autrement plus stimulant et novateur.
Et ce n'est pas la dénommée Baria Qureshi (synthétiseurs), qui vient de quitter le groupe pour cause d'"extrême fatigue" qui nous dira le contraire... Il faut dire qu'à jouer une musique aussi convenue et molle du ciboulot on ne peut que finir hypersomniaque.
Cependant, on doit reconnaître à cette "nouvelle révélation indé" un certain talent dans au moins deux domaines:
- un sens aigu de la promotion d'abord. Car quand on a 20 ans de moyenne d'âge, et seulement dans l'escarcelle une petite guitare maigrelette, deux notes de clavier et trois boîtes à rythme qui se battent en duel (d'ailleurs on se demande s'ils avaient vraiment besoin d'être quatre pour écrire des choses aussi minimales), c'est pas gagné de réussir à sortir deux singles médiatisés (soit "Crystalised" et "Islands", incroyablement fades). Mais eux l'ont fait et Dieu Buzz les a adoubés. Amen.
- l'altruisme, ensuite. Vous verrez, c'est super rigolo, on arrive souvent à deviner les mélodies de The XX par avance. Bon ok, au bout d'un moment c'est un peu chiant, mais c'est finalement très valorisant: grâce à eux, devenir une pop star se révèle donc être à la portée de tous ! Cool.
Bon, renvoyer ces nouvelles coqueluches dans les cordes en leur reprochant simplement leur minimalisme serait d'une mauvaise foi sans bornes: c'est leur terrain de jeu. Mais quand on entend les mots "tension", "sensualité" (ou même "Gainsbourg", summum du n'importe quoi) à propos de leur musique, on peut délibérément s'interroger !
Quoi ? Ces voix apathiques, qui semblent sortir de bouches à peine ouvertes, elles devraient susciter de la volupté, du désir ? Mon oeil ! Au mieux elles irritent, au pire elles ont les vertus d'un bonne compilation zen, c'est à dire qu'elles nous font gentiment somnoler.
Et quoi ? Ces lignes mélodiques prévisibles, d'un binaire à faire pâlir Brian Molko himself, devraient nous maintenir sur le fil du rasoir ? Non, on est juste surpris qu'elles puissent séduire qui que ce soit, c'est tout. A moins de n'avoir jamais écouté un seul disque new-wave de sa vie...
Cependant, on ne fera de procès trop sévère à ces quatre (trois ?) Londoniens. Le pari était risqué: tenir l'attention d'un auditeur sur 11 titres, en faisant le choix délibéré de la lenteur et de l'aridité instrumentale. On peut même jeter une oreille, notamment sur les deux premiers morceaux, "Intro" et "VCR", mais le tour de la question est vite fait: c'est chiant. Et on retournera très vite, sans culpabilité aucune, dans n'importe quel autre bon disque de pop atmosphérique, Faith en tête.
Quitte à prendre du plaisir avec d'autres jeunes héritiers eighties, autant écouter These New Puritans: c'est autrement plus stimulant et novateur.
A éviter 6/20 | par Jekyll |
Posté le 16 janvier 2010 à 15 h 47 |
Les goûts musicaux, ça ne se discute pas, c'est clair. Certains albums procurent des émotions, d'autres pas.
The XX reste pour moi le plus gros mystère de l'année : Pitchfork, Magic, les Inrocks les encensent ; peut-être seul Télérama prend ce disque avec des pincettes.
Comme tout gros buzz, on se méfie, mais en même temps, il faut savoir reconnaire le talent indéniable de certains artistes. Mais là, ce n'est pas le cas.
Chaque morceau de ce CD peut être intéressant, mais s'il est isolé des autres. Le single "Cristallised" est un titre plutôt sympa, sans plus.
Le reste de l'album rest dans la même veine. des chansons sombres, posées, qui seraient parfaites entre deux titres énergiques sur un album.
Seulement, il est extremement difficile de tenir onze chansons de ce calibre, je crois n'avoir tenu que pendant 4 titres, impossible de continuer. Ce disque me laisse tout simplement indifférent, sans âme, il ne dégage absolument rien; bref il est plat.
The XX reste pour moi le plus gros mystère de l'année : Pitchfork, Magic, les Inrocks les encensent ; peut-être seul Télérama prend ce disque avec des pincettes.
Comme tout gros buzz, on se méfie, mais en même temps, il faut savoir reconnaire le talent indéniable de certains artistes. Mais là, ce n'est pas le cas.
Chaque morceau de ce CD peut être intéressant, mais s'il est isolé des autres. Le single "Cristallised" est un titre plutôt sympa, sans plus.
Le reste de l'album rest dans la même veine. des chansons sombres, posées, qui seraient parfaites entre deux titres énergiques sur un album.
Seulement, il est extremement difficile de tenir onze chansons de ce calibre, je crois n'avoir tenu que pendant 4 titres, impossible de continuer. Ce disque me laisse tout simplement indifférent, sans âme, il ne dégage absolument rien; bref il est plat.
Sans intérêt 8/20
Posté le 22 janvier 2010 à 13 h 52 |
Quitte à paraître cliché, je m'indignerai une nouvelle fois de l'immense esprit de contradiction, de rigueur face aux disques qui font du buzz. Quoi de plus classique et ridicule que de répondre à la surestimation par la sous-estimation ! J'appelle ici à la nuance, à la demi-mesure. Album de l'année, peut être pas, ça dépendra de chacun, mais de là à parler de fumisterie...
De plus je désire rappeler que "hype" n'est absolument pas un terme musical, et ne devrait jamais rentrer dans les critères d'appréciation d'un album ! Devons nous axer nos goûts sur ce que dit notre entourage ? Est-ce ça, l'indépendance ? Et puis, comme le disait ici un certain Thelonius, il y a la hype, et puis l'anti-hype, et au final, les deux sont très hype. J'ai trouvé ça drôle et vrai.
Mais non, par pitié, rien de tout ça, pour une fois ! Ce groupe n'a rien demandé. Concentrons-nous sur la musique, et uniquement la musique. Et je note que ce disque semble être, dans le paysage musical actuel, un petit ovni. Je ne le vois pas comme un disque revival new-wave, ni comme vraiment moderne. Je n'y vois pas, comme beaucoup, une réitération de disques plus anciens. Par contre, ne serait-il pas, si j'osais... Un peu en avance sur son temps ?
Ovni, en le sens que je me suis récemment retrouvé lassé par beaucoup de jeunes groupes qui cherchent par tous les moyens à créer de nouveaux tubes, à attirer l'attention par le racolage. Et il y a aussi les bidouilleurs de sons, qui cherchent à réinventer la musique, si c'est encore possible. Mais ici, rien de tout ça. Pas de réel tube, et aucune prétention. Armé d'instruments de basse qualité et de quelques effets, The XX propose une musique minimaliste, qui ne tombe finalement pas dans le simplet. Par quel moyen ? Celui d'une grande inspiration, très louable de la part de quatre jeunes musiciens, qui ont compris très tôt qu'il ne servait sans doute plus à rien de chercher à fédérer. Une inspiration non dans la composition, ni la virtuosité, mais dans la démarche. Alors ils font ce qui leur plaît, et cela donne ce disque brumeux, qui, à défaut d'être d'une profondeur insondable (ce qui irait probablement à contre courant de leur démarche), donne ce sentiment fort de désespérance et de résignation face au monde tel qu'il est aujourd'hui. Et c'est peut être cela qui a marqué tant d'esprits.
Etant un grand adepte de musiques ambiantes et minimalistes, chez moi le mot "mou" n'existe pas. Le mot "chiant" encore moins, c'est le summum de la mauvaise foi caractéristique du plus cake des métalleux. J'aime les compositions inspirées, les démarches abstraites, la musique lourde, violente. Et la new-wave.
Mais il est hors de question de me montrer réticent face aux moments de grâce que renferme ce disque noir et blanc, tels l'introduction parfaite, l'excellente "Crystalised", la superbe outro de "Islands", les passages instrumentaux de "Heart Skipped A beat", la nébuleuse "Fantasy", ou encore mon morceau préféré, "Night Time".
Je ne peux pas me montrer dédaigneux face à cette musique candide, ces notes toujours suggérées, ces accords n'excédant jamais deux ou trois cordes (excepté Infinity où ils se permettent un enchaînement si mineur, la, mi), comme si ils n'osaient pas vraiment, malgré leur volonté évidente de créer du beau.
Je ne peux pas non plus être insensible à cette sensualité (contrastant avec l'avis du surnommé Jekyll, plus haut), à cette jeune féminité si bien exprimée, sans aucune vulgarité ni niaiserie (fait rare chez de jeunes chanteuses, avouons le). Et je confie être moins réceptif à la voix du chanteur.
Les amateurs de The Cure, réécoutez Seventeen Seconds, et si vous trouvez l'album de The XX "chiant", posez vous des questions, car la démarche est extrêmement peu éloignée. Une nouvelle fois, sans faire de The XX un disque revival. Mais je ne veux pas être de mauvaise foi, je désire simplement faire part du fait que ce disque mérite toute l'attention d'un amoureux de musique, qui juge avec son cœur et non en fonction de ce qu'il va bien pouvoir poster sur un forum. Il est de votre droit, cher lecteur, de trouver cette dernière phrase d'une niaiserie abominable, mais je pense être dans le vrai en n'écoutant uniquement ce que dicte mon amour pour la musique, forgé par mon histoire personnelle, et jamais, jamais, jamais les conventions du milieu du dit "rock indé". C'est ma définition à moi de l'indépendance. Et j'ai trouvé ce disque très bon.
D'ailleurs, cela faisait extrêmement longtemps que je ne m'étais pas permis d'écrire quoi que ce soit à propos de la musique que j'écoute, et encore moins de le mettre en ligne. J'espère ne pas le regretter plus tard. De toute façon je ne m'adresse pas aux Xsilencieux mais aux autres, qui passent sur ce site pour lire les appréciations de disques, sans se demander ce qu'ils vont bien pouvoir écrire après pour flatter leur ego. Je vous souhaite bonne rigolade dans les sujets. Et à vous, lecteur intéressé, je vous souhaite une écoute agréable.
De plus je désire rappeler que "hype" n'est absolument pas un terme musical, et ne devrait jamais rentrer dans les critères d'appréciation d'un album ! Devons nous axer nos goûts sur ce que dit notre entourage ? Est-ce ça, l'indépendance ? Et puis, comme le disait ici un certain Thelonius, il y a la hype, et puis l'anti-hype, et au final, les deux sont très hype. J'ai trouvé ça drôle et vrai.
Mais non, par pitié, rien de tout ça, pour une fois ! Ce groupe n'a rien demandé. Concentrons-nous sur la musique, et uniquement la musique. Et je note que ce disque semble être, dans le paysage musical actuel, un petit ovni. Je ne le vois pas comme un disque revival new-wave, ni comme vraiment moderne. Je n'y vois pas, comme beaucoup, une réitération de disques plus anciens. Par contre, ne serait-il pas, si j'osais... Un peu en avance sur son temps ?
Ovni, en le sens que je me suis récemment retrouvé lassé par beaucoup de jeunes groupes qui cherchent par tous les moyens à créer de nouveaux tubes, à attirer l'attention par le racolage. Et il y a aussi les bidouilleurs de sons, qui cherchent à réinventer la musique, si c'est encore possible. Mais ici, rien de tout ça. Pas de réel tube, et aucune prétention. Armé d'instruments de basse qualité et de quelques effets, The XX propose une musique minimaliste, qui ne tombe finalement pas dans le simplet. Par quel moyen ? Celui d'une grande inspiration, très louable de la part de quatre jeunes musiciens, qui ont compris très tôt qu'il ne servait sans doute plus à rien de chercher à fédérer. Une inspiration non dans la composition, ni la virtuosité, mais dans la démarche. Alors ils font ce qui leur plaît, et cela donne ce disque brumeux, qui, à défaut d'être d'une profondeur insondable (ce qui irait probablement à contre courant de leur démarche), donne ce sentiment fort de désespérance et de résignation face au monde tel qu'il est aujourd'hui. Et c'est peut être cela qui a marqué tant d'esprits.
Etant un grand adepte de musiques ambiantes et minimalistes, chez moi le mot "mou" n'existe pas. Le mot "chiant" encore moins, c'est le summum de la mauvaise foi caractéristique du plus cake des métalleux. J'aime les compositions inspirées, les démarches abstraites, la musique lourde, violente. Et la new-wave.
Mais il est hors de question de me montrer réticent face aux moments de grâce que renferme ce disque noir et blanc, tels l'introduction parfaite, l'excellente "Crystalised", la superbe outro de "Islands", les passages instrumentaux de "Heart Skipped A beat", la nébuleuse "Fantasy", ou encore mon morceau préféré, "Night Time".
Je ne peux pas me montrer dédaigneux face à cette musique candide, ces notes toujours suggérées, ces accords n'excédant jamais deux ou trois cordes (excepté Infinity où ils se permettent un enchaînement si mineur, la, mi), comme si ils n'osaient pas vraiment, malgré leur volonté évidente de créer du beau.
Je ne peux pas non plus être insensible à cette sensualité (contrastant avec l'avis du surnommé Jekyll, plus haut), à cette jeune féminité si bien exprimée, sans aucune vulgarité ni niaiserie (fait rare chez de jeunes chanteuses, avouons le). Et je confie être moins réceptif à la voix du chanteur.
Les amateurs de The Cure, réécoutez Seventeen Seconds, et si vous trouvez l'album de The XX "chiant", posez vous des questions, car la démarche est extrêmement peu éloignée. Une nouvelle fois, sans faire de The XX un disque revival. Mais je ne veux pas être de mauvaise foi, je désire simplement faire part du fait que ce disque mérite toute l'attention d'un amoureux de musique, qui juge avec son cœur et non en fonction de ce qu'il va bien pouvoir poster sur un forum. Il est de votre droit, cher lecteur, de trouver cette dernière phrase d'une niaiserie abominable, mais je pense être dans le vrai en n'écoutant uniquement ce que dicte mon amour pour la musique, forgé par mon histoire personnelle, et jamais, jamais, jamais les conventions du milieu du dit "rock indé". C'est ma définition à moi de l'indépendance. Et j'ai trouvé ce disque très bon.
D'ailleurs, cela faisait extrêmement longtemps que je ne m'étais pas permis d'écrire quoi que ce soit à propos de la musique que j'écoute, et encore moins de le mettre en ligne. J'espère ne pas le regretter plus tard. De toute façon je ne m'adresse pas aux Xsilencieux mais aux autres, qui passent sur ce site pour lire les appréciations de disques, sans se demander ce qu'ils vont bien pouvoir écrire après pour flatter leur ego. Je vous souhaite bonne rigolade dans les sujets. Et à vous, lecteur intéressé, je vous souhaite une écoute agréable.
Très bon 16/20
Posté le 25 janvier 2010 à 18 h 09 |
Je pensais réserver mes premières chroniques à des groupes qui m'ont marqué dans les 90's avec des brulots incandescents comme Fugazi ou Girls Against Boys, mais non, finalement, je préfère rentrer dans l'arène pour défendre cet incroyable album de XX...
Ce disque est rare pour plein de raison: une production (autoproduction, d'ailleurs) absolument parfaite, les arrangements sont minimalistes et parfaitement suffisant, chaque note et chaque silence semblent s'équilibrer, de la même manière que les deux voix, commune l'une et l'autre, apportent ensemble une lumière sur cette musique d'une noirceur rare.
C'est vrai que ce disque est sur une corde raide, il n'y a aucun artifice technique (solo, performance vocale, que sais je encore) pour sortir du disque et attirer l'attention. mais justement, c'est là que le miracle opère: si les chansons, prise indépendamment les unes des autres, n'apportent pas grand chose, toutes ensembles forment un album parfait, envoutant... un album qui a une respiration, un début, une fin, et entre les deux, un dialogue magique, organique, entre une froide boite à rythme (joué manuellement, d'ailleurs, c'est assez étonnant), une guitare avec un son clean, profond, juste rehaussé ici ou là avec une pointe de delay, une basse à faire trembler les murs, et deux voix hantés par le désir.
Il aurait fallu peu de chose pour avoir à faire à un disque sans saveur, et sans que l'on comprenne trop pourquoi, on est happé par son atmosphère.
Ce disque n'a rien à voir avec un buzz à la Bloc Party ou autre imposture, non, on a juste affaire avec le meilleur disque de new wave depuis Seventeen Seconds, disque effectivement avec lequel la comparaison est évidente (ce minimalisme musical, cette unité de son, cette noirceur, ce rythme lent et martial, et pourtant, des frissons à tous les étages).
Pour juste citer peut être une autre référence pour cerner cet album, ce disque par son rythme (lent) et sa froideur musicale dégage les mêmes émotions que m'inspire Elephant Shoe, d'Arab Strap. Pour les amateurs.
Alors bien sûr, ce disque est exigeant. Par pitié, ne le jugez pas à la va-vite en avance rapide à la recherche du single qui va déchirer, il n'existe pas sur cet album. Mais quand vous serez tranquille chez vous, montez le son, allumez les bougies, allongez vous sur le canap' et si vous aimez la new wave, vous comprendrez pourquoi beaucoup dans la presse ou autre encense ce disque et que certain veuillent le défendre.
Ce disque est rare pour plein de raison: une production (autoproduction, d'ailleurs) absolument parfaite, les arrangements sont minimalistes et parfaitement suffisant, chaque note et chaque silence semblent s'équilibrer, de la même manière que les deux voix, commune l'une et l'autre, apportent ensemble une lumière sur cette musique d'une noirceur rare.
C'est vrai que ce disque est sur une corde raide, il n'y a aucun artifice technique (solo, performance vocale, que sais je encore) pour sortir du disque et attirer l'attention. mais justement, c'est là que le miracle opère: si les chansons, prise indépendamment les unes des autres, n'apportent pas grand chose, toutes ensembles forment un album parfait, envoutant... un album qui a une respiration, un début, une fin, et entre les deux, un dialogue magique, organique, entre une froide boite à rythme (joué manuellement, d'ailleurs, c'est assez étonnant), une guitare avec un son clean, profond, juste rehaussé ici ou là avec une pointe de delay, une basse à faire trembler les murs, et deux voix hantés par le désir.
Il aurait fallu peu de chose pour avoir à faire à un disque sans saveur, et sans que l'on comprenne trop pourquoi, on est happé par son atmosphère.
Ce disque n'a rien à voir avec un buzz à la Bloc Party ou autre imposture, non, on a juste affaire avec le meilleur disque de new wave depuis Seventeen Seconds, disque effectivement avec lequel la comparaison est évidente (ce minimalisme musical, cette unité de son, cette noirceur, ce rythme lent et martial, et pourtant, des frissons à tous les étages).
Pour juste citer peut être une autre référence pour cerner cet album, ce disque par son rythme (lent) et sa froideur musicale dégage les mêmes émotions que m'inspire Elephant Shoe, d'Arab Strap. Pour les amateurs.
Alors bien sûr, ce disque est exigeant. Par pitié, ne le jugez pas à la va-vite en avance rapide à la recherche du single qui va déchirer, il n'existe pas sur cet album. Mais quand vous serez tranquille chez vous, montez le son, allumez les bougies, allongez vous sur le canap' et si vous aimez la new wave, vous comprendrez pourquoi beaucoup dans la presse ou autre encense ce disque et que certain veuillent le défendre.
Excellent ! 18/20
Posté le 01 mai 2010 à 07 h 12 |
Voici l'ALBUM de 2009, classé numéro 1 par les Inrock et 3 par Pitchfork, du moins par leurs rédactions. Des critiques musicaux aussi compétents, honnêtes et soucieux de leur lectorat ne peuvent pas avoir tout faux, me dis-je. Et donc, une fois n'est pas coutume, je me suis penché sur l'oeuvre du dernier chouchou de la classe en date.
Première constatation : les XX suivent un concept minimaliste. Une ou deux lettre pour leur nom, une ou deux couleurs pour la pochette (à noter qu'elle réussit une rare combinaison : l'ultra sobre avec l'ultra moche), un ou deux mots par titre, un ou deux instruments, un ou deux chanteurs.
Bien, à groupe minimaliste, chronique minimaliste.
La chanteuse : voix fluette, absolument dénuée de caractère, mais élève appliquée quoique bien peu talentueuse. Un point pour elle : chante à peu près juste.
Le chanteur : pas de voix du tout. Chant aux abonnés absents. Soupirs et murmures. Trop fatigué pour de pareils exercices physiques, d'évidence. A son âge, n'augure rien de bon pour la suite. Se prend néanmoins pour Thom Yorke à la fin du morceau "Infinity". Mais oublie un détail : son modèle chante, lui.
Les musiciens : sobres, très sobres, du savoir faire. Le son est clair et propret mais c'est le moins qu'on puisse attendre d'une musique aussi maigrelette. Quelques idées mélodiques et/ou rythmiques assez bienvenues mais sans grande originalité, et il n'y en a pas tant que ça non plus.
L'ensemble est très très calme, monotone, pas désagréable en fait, juste un peu insipide. Idéal sans doute pour les méditations new-age ou bouddhistes de nos critiques musicaux.
Première constatation : les XX suivent un concept minimaliste. Une ou deux lettre pour leur nom, une ou deux couleurs pour la pochette (à noter qu'elle réussit une rare combinaison : l'ultra sobre avec l'ultra moche), un ou deux mots par titre, un ou deux instruments, un ou deux chanteurs.
Bien, à groupe minimaliste, chronique minimaliste.
La chanteuse : voix fluette, absolument dénuée de caractère, mais élève appliquée quoique bien peu talentueuse. Un point pour elle : chante à peu près juste.
Le chanteur : pas de voix du tout. Chant aux abonnés absents. Soupirs et murmures. Trop fatigué pour de pareils exercices physiques, d'évidence. A son âge, n'augure rien de bon pour la suite. Se prend néanmoins pour Thom Yorke à la fin du morceau "Infinity". Mais oublie un détail : son modèle chante, lui.
Les musiciens : sobres, très sobres, du savoir faire. Le son est clair et propret mais c'est le moins qu'on puisse attendre d'une musique aussi maigrelette. Quelques idées mélodiques et/ou rythmiques assez bienvenues mais sans grande originalité, et il n'y en a pas tant que ça non plus.
L'ensemble est très très calme, monotone, pas désagréable en fait, juste un peu insipide. Idéal sans doute pour les méditations new-age ou bouddhistes de nos critiques musicaux.
Passable 11/20
Posté le 14 juillet 2010 à 11 h 47 |
Propulsé disque number one par les Inrocks, décrié par les uns comme un quasi imposture et encensé par d'autres de manière sans doute toute aussi démesurée, The XX aura beaucoup fait parler de lui en 2009. Je pense personnellement que The XX, on accroche directement au jamais. Pour ma part, à la première audition de "Crystalised", cela a été la séduction immédiate. J'ai aimé directement le minimalisme presque radical de la chanson. Epure, le mot est laché, XX ne fait pas dans la surcharge, leurs chansons sont presque à nu, sans maquillages ni fioritures. Il y a presque quelque chose d'impudique à écouter The XX, le groupe impose d'emblée une intimité presque gènante. Je comprend que cela puisse rebuter. Il se dégage de cette musique une sensualité et un spleen adolescent qui repousseront ceux qui trouveront cela trop affecté. Personnellement, j'ai beau avoir passé la trentaine, cette candeur m'a touché.
L'autre particularité musicale de The XX. c'est la mise en avant de la boite à rythme, considérée quasiment comme l'instrument primordial, alors que la guitare "presque facile" semble servir d'accompagnement. A écouter l'album attentivement, on est loin de la binarité décriée par certains. Les changements de rythmes, leurs surperpositions relèvent d'une science quasi experte qui n'a rien à envier aux ténors de la musique électronique.
Si The XX est une vraie révélation, l'album n'est pas sans défaut pour autant. Le manque de diversité de ses chansons peut vite lasser. Comme si en un album le groupe avait déjà fait le tour des possibilités fournies par ses axiomes de départ. Du coup, même si j'ai beaucoup apprécié cet album, je vis dans la crainte que le groupe ne soit qu'un feu de paille, un deuxième album qui exploiterait exactement les mêmes possibilités pourrait déjà être l'album de trop. A l'inverse, un deuxième album qui lorgnerait vers un son plus étoffé, ferait perdre d'emblée ce qui fait la particularité de The XX et le transformerait en groupe banal. J'espère donc qu'une troisième voie existe, et que les membres de the XX auront l'intelligence de la trouver.
L'autre particularité musicale de The XX. c'est la mise en avant de la boite à rythme, considérée quasiment comme l'instrument primordial, alors que la guitare "presque facile" semble servir d'accompagnement. A écouter l'album attentivement, on est loin de la binarité décriée par certains. Les changements de rythmes, leurs surperpositions relèvent d'une science quasi experte qui n'a rien à envier aux ténors de la musique électronique.
Si The XX est une vraie révélation, l'album n'est pas sans défaut pour autant. Le manque de diversité de ses chansons peut vite lasser. Comme si en un album le groupe avait déjà fait le tour des possibilités fournies par ses axiomes de départ. Du coup, même si j'ai beaucoup apprécié cet album, je vis dans la crainte que le groupe ne soit qu'un feu de paille, un deuxième album qui exploiterait exactement les mêmes possibilités pourrait déjà être l'album de trop. A l'inverse, un deuxième album qui lorgnerait vers un son plus étoffé, ferait perdre d'emblée ce qui fait la particularité de The XX et le transformerait en groupe banal. J'espère donc qu'une troisième voie existe, et que les membres de the XX auront l'intelligence de la trouver.
Très bon 16/20
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