GG Allin

Freaks, Faggots, Drunks & Junkies

Freaks, Faggots, Drunks & Junkies

 Label :     Aware One 
 Sortie :    vendredi 21 janvier 1994 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Je ne vais pas m'attarder à présenter GG Allin à ceux qui ne le connaissent pas, suffisamment de choses ont été écrites sur lui sans que je vienne en plus recopier ce que des gens ont expliqué bien mieux que je ne saurais le faire. Allin est obsédé par le sang, l'alcool et la merde, voulait crever sur scène et s'est suicidé dans une chambre minable : le type glauque, infréquentable, interdit de séjour quasiment partout où il passait.
Ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est ce Freaks, Faggots, Drunks & Junkies, dont on ne sait s'il s'adresse à lui-même ou à son public.
Un rapide coup d'œil aux titres nous informe que les thématiques n'ont rien de bien intellectuelles : "Be my Fuckin' Whore", "Sleeping in my Piss", "I Wanna Kill You", tout cela sent l'autobiographie bien merdeuse, les tranches de vie sordides dans les bas-fonds d'une Amérique crade qui se roule dans ses déjections.
La musique est, bien entendu, au diapason. Ceux qui considèrent que Green Day ou Rancid sont punks peuvent ranger leur portefeuille, ce mec n'est pas fait pour eux. La production est brut de décoffrage, rêche, il est évident que le confort d'écoute n'est pas la priorité d'Allin. Les chansons sont cacophoniques, mal dégrossies, sans finesse. Les musiciens ne sont pas vraiment des techniciens, le soliste se barre en couille à chacune de ses incursions, privilégiant la disharmonie à la démonstration inutile, de toute façon contraire à l'esprit punk. GG éructe ses textes comme le damné qu'il est, paria, marginal.
Difficile de mettre en avant une chanson plutôt qu'une autre, le hit ce n'était pas trop son truc au sieur Allin. À la limite, "Dog Shit" et son refrain scandé pourrait faire office d'étendard à cet album, ou encore le riff bien rock cradingue de "Last In Line For The Gang Bang", sinon, on se contente de prendre des coups lattes dans le bide et de ravaler son vomi. 19 coups pour être précis.
L'album s'achève sur "My Bloody Mutilation", cinq minutes de cris et de gémissements sur un fond musical presque indu minimaliste, totalement flippant.
Musique asociale et anti-festive, GG Allin déballe ses tripes ensanglantées emballées dans un pq usagé de rade miteux, vous laisse avec l'impression d'avoir macéré toute la nuit dans des draps poisseux d'urine et de sperme. L'antithèse de ce que les médias nous vende comme étant du rock.


Bon   15/20
par Arno Vice


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