The Old Dead Tree
The Nameless Disease |
Label :
Season Of Mist |
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On s'est longtemps plaint, en France, de ne pas avoir de groupes capables de rivaliser avec les grands de la scène internationale. Et pourtant, lorsque l'on a sous le nez un groupe réellement d'envergure, allez savoir pourquoi, il ne bénéficie généralement que d'un succès d'estime, voire pire, d'un succès posthume. The Old Dead Tree entre, malheureusement pour lui, dans ces deux catégories.
Quatuor parisien marqué dès le commencement par le tragique (le premier batteur se suicide), sa musique sur ce premier jet qu'est The Nameless Disease n'a rien du truc qui se cherche une identité et se contente, en attendant d'en trouver une, de recopier les idoles.
Quelque part à la croisée des chemins d'un death progressif (l'influence d'Opeth est la plus marquée) d'un dark rock metal atmosphérique tel que le pratique actuellement Anathema, et capable de signer des mélodies particulièrement accrocheuses dignes d'un Katatonia, T.O.D.T. se place d'emblée comme une formation à surveiller de très très près. Certes, l'on sent que le groupe est jeune, mais l'on devine surtout à l'écoute que ces gars en ont encore énormément sous le pied, le chant en anglais de Manuel Munoz étant déjà particulièrement fin et inspiré.
Enfin, le son est au rendez-vous : lourd, épais, massif, mais n'étouffant pas dans l'œuf les nombreuses envolées lyriques qui illuminent l'album.
"We Cry As One", le titre d'ouverture, pose les fondements du style T.O.D.T. : guitares puissantes, rythmiques impeccables et sans fioritures, le tout surmonté de la voix de Manu, tantôt claire et incroyablement émotionnelle, tantôt black-death, moins bien maîtrisée à mon goût car trop conventionnelle, mais néanmoins parfaitement dans l'esprit général. La longueur de ce premier titre (6 minutes) démontre les capacités immenses de compositeurs de ces mecs, qui alternent avec talent et inspiration climats intimistes et accès de violence désespérée, The Nameless Disease restant un album en hommage à leur défunt batteur et ami ("Parfois, j'essaye de réaliser que tu es parti" sur "How Could You."). Du coup, la musique transpire une pudeur, une sensibilité exacerbée qui s'exprime à travers des mélodies évidentes, qui se retiennent dès la première écoute. C'est ainsi le cas de "It Can't Be", tube en puissance du groupe, morceau dynamique, entraînant, beau et émouvant comme une première fois avec l'être aimé, ou du moins avec son cadavre fraîchement déterré.
Pour toutes ces raisons, j'aime ce groupe. Je l'aime pour la fragilité des sentiments qu'il exprime, pour l'ambivalence de sa musique, pour l'honnêteté de sa démarche et pour sa capacité à construire des airs aigre-doux que l'on se surprend à fredonner, inlassablement.
Il semble de plus évident que si l'on retirait la voix death, pourtant déjà utilisée parcimonieusement, l'on tiendrait alors avec The Old Dead Tree le meilleur groupe rock français qui fut capable de percer à l'étranger, ce qui lui aurait sans doute ouvert de plus grandes perspectives de carrières.
Les titres s'enchaînent les uns aux autres et tous comportent le truc en plus qui les rend passionnant, hypnotique (l'intro digne d'un Muse de "I Won't Follow Him", les chutes de tension gothiques d'un "It's The Same For Everyone", les riffs sur compressés de "Joy And Happiness", etc.)
Tout dans ce premier album respire le talent, de la pochette à la production, en passant par la qualité encore un peu verte de compositions dont certaines sont redevables à la magie d'un instant de grâce : En tout cas, s'il y a un groupe français qu'il faut connaître, même si c'est à titre posthume, c'est The Old Dead Tree, un groupe qui saura vous procurer frissons et émotions.
Quatuor parisien marqué dès le commencement par le tragique (le premier batteur se suicide), sa musique sur ce premier jet qu'est The Nameless Disease n'a rien du truc qui se cherche une identité et se contente, en attendant d'en trouver une, de recopier les idoles.
Quelque part à la croisée des chemins d'un death progressif (l'influence d'Opeth est la plus marquée) d'un dark rock metal atmosphérique tel que le pratique actuellement Anathema, et capable de signer des mélodies particulièrement accrocheuses dignes d'un Katatonia, T.O.D.T. se place d'emblée comme une formation à surveiller de très très près. Certes, l'on sent que le groupe est jeune, mais l'on devine surtout à l'écoute que ces gars en ont encore énormément sous le pied, le chant en anglais de Manuel Munoz étant déjà particulièrement fin et inspiré.
Enfin, le son est au rendez-vous : lourd, épais, massif, mais n'étouffant pas dans l'œuf les nombreuses envolées lyriques qui illuminent l'album.
"We Cry As One", le titre d'ouverture, pose les fondements du style T.O.D.T. : guitares puissantes, rythmiques impeccables et sans fioritures, le tout surmonté de la voix de Manu, tantôt claire et incroyablement émotionnelle, tantôt black-death, moins bien maîtrisée à mon goût car trop conventionnelle, mais néanmoins parfaitement dans l'esprit général. La longueur de ce premier titre (6 minutes) démontre les capacités immenses de compositeurs de ces mecs, qui alternent avec talent et inspiration climats intimistes et accès de violence désespérée, The Nameless Disease restant un album en hommage à leur défunt batteur et ami ("Parfois, j'essaye de réaliser que tu es parti" sur "How Could You."). Du coup, la musique transpire une pudeur, une sensibilité exacerbée qui s'exprime à travers des mélodies évidentes, qui se retiennent dès la première écoute. C'est ainsi le cas de "It Can't Be", tube en puissance du groupe, morceau dynamique, entraînant, beau et émouvant comme une première fois avec l'être aimé, ou du moins avec son cadavre fraîchement déterré.
Pour toutes ces raisons, j'aime ce groupe. Je l'aime pour la fragilité des sentiments qu'il exprime, pour l'ambivalence de sa musique, pour l'honnêteté de sa démarche et pour sa capacité à construire des airs aigre-doux que l'on se surprend à fredonner, inlassablement.
Il semble de plus évident que si l'on retirait la voix death, pourtant déjà utilisée parcimonieusement, l'on tiendrait alors avec The Old Dead Tree le meilleur groupe rock français qui fut capable de percer à l'étranger, ce qui lui aurait sans doute ouvert de plus grandes perspectives de carrières.
Les titres s'enchaînent les uns aux autres et tous comportent le truc en plus qui les rend passionnant, hypnotique (l'intro digne d'un Muse de "I Won't Follow Him", les chutes de tension gothiques d'un "It's The Same For Everyone", les riffs sur compressés de "Joy And Happiness", etc.)
Tout dans ce premier album respire le talent, de la pochette à la production, en passant par la qualité encore un peu verte de compositions dont certaines sont redevables à la magie d'un instant de grâce : En tout cas, s'il y a un groupe français qu'il faut connaître, même si c'est à titre posthume, c'est The Old Dead Tree, un groupe qui saura vous procurer frissons et émotions.
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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