Tripping Daisy
Jesus Hits Like The Atom Bomb |
Label :
Polygram |
||||
3 ans après la déferlante "I Got A Girl", Tripping Daisy sort dans une unanime indifférence son avant-dernier album. Et invente au passage la britpop texanne.
Le recette de power pop au pamplemousse rose est poussée ici dans ses derniers retranchements, comme en témoigne "Field Day Jitters" dès l'ouverture: le riff dévale, mal maîtrisé, et le morceau évoque très clairement Grandaddy... la délicatesse de Lytle en moins. Tim DeLaughter le chanteur est particulièrement enjoué sur ce morceau rythmé et coloré, annonçant déjà la surréaliste chorale de Polyphonic Spree. Pour faire court, le groupe sort du grunge joyeux pour lorgner vers une sorte de prog power pop. Pas de surprise donc, et encore une fois on accroche ou pas. Impression qui se confirme avec "Waited A Light Year."
Déjà sur I Am An Elastic Firecracker, le principal écueil était la voix et le chant de DeLaughter. Autant dire tout de suite que cet écueil se fait ici iceberg. Il a gagné en envergure mais les lignes ne sont pas des plus originales et les allergiques auront du mal à en faire abstraction pour se focaliser sur la musique, par ailleurs très réussie. Les arpèges glauques ou les rythmiques efficaces sont toujours présentes, et la batterie a gagné en rigueur et en créativité ce qu'elle a perdu en puissance. Wes Berggren le guitariste est le véritable chef d'orchestre de l'ensemble et pioche dans des influences larges, du surf rock au blues en passant par le punk rock.
Et justement "Waited A Light Year" est un pur chef-d'oeuvre... instrumental. Bien évidemment ce point de vue n'engage que moi, et ceux qui apprécient les précédents albums du groupe, et a fortiori Polyphonic Spree seront aux anges...
Mais l'album sera pour moi un constant tiraillement entre attirance pour le background et irritation envers les parties chantées. Là où les harmonies vocales s'intégraient de manière subtile et nuancée précédemment, elles sont ici omniprésentes et ne laissent pas de place aux morceaux, sauf à de très rares exceptions ("Bandaids For Hire","Mechanical Breakdown"...).
DeLaughter réussira en s'effaçant un peu, en redonnant plus de cohérence aux chansons ("Human Contact","Pillar"...). Car Tripping Daisy est avant tout un groupe produisant des chansons, ces charmants petits formats musicaux si versatiles, à la manière bien évidemment des Beach Boys ou des Beatles; et disons qu'à tout le moins ce Jesus Hits Like The Atom Bomb est leur Sergent Pepper's Lonely Heart Club's Band, pour parler comme les journalistes rock. Et là où cette remarque se fait pertinente (oui je suis quelqu'un de pertinent, vous avez remarqué aussi ?) c'est qu'on est en droit de se demander, à l'écoute de cet album, ce qu'il serait advenu du groupe si il ne venait pas de Dallas. Si ils avaient évolué sur la scène de disons, Liverpool ou Manchester. Au hasard hein...
Resteront donc les excellentes compositions du groupe (géniale et frankblackesque "Geeareohdoubleyou", parfaite et si californienne "About The Movies" qui évolue sur un fil ténu et tendu...) qui diffusent de vibrants hommages à des courants musicaux que l'on pouvait penser antinomiques, et qui feront regretter la créativité de Berggren qui fut, décidemment, un excellent guitariste. L'importance prise par le clavier est également notable, et encore une fois la comparaison avec leurs cousins barbus de Modesto, ou même leurs voisins texans de Midlake ne pourra être évitée.
Alors ne vous fiez pas à mon esprit chagrin, il serait vraiment dommage de passer à côté de cet excellent album.
Le recette de power pop au pamplemousse rose est poussée ici dans ses derniers retranchements, comme en témoigne "Field Day Jitters" dès l'ouverture: le riff dévale, mal maîtrisé, et le morceau évoque très clairement Grandaddy... la délicatesse de Lytle en moins. Tim DeLaughter le chanteur est particulièrement enjoué sur ce morceau rythmé et coloré, annonçant déjà la surréaliste chorale de Polyphonic Spree. Pour faire court, le groupe sort du grunge joyeux pour lorgner vers une sorte de prog power pop. Pas de surprise donc, et encore une fois on accroche ou pas. Impression qui se confirme avec "Waited A Light Year."
Déjà sur I Am An Elastic Firecracker, le principal écueil était la voix et le chant de DeLaughter. Autant dire tout de suite que cet écueil se fait ici iceberg. Il a gagné en envergure mais les lignes ne sont pas des plus originales et les allergiques auront du mal à en faire abstraction pour se focaliser sur la musique, par ailleurs très réussie. Les arpèges glauques ou les rythmiques efficaces sont toujours présentes, et la batterie a gagné en rigueur et en créativité ce qu'elle a perdu en puissance. Wes Berggren le guitariste est le véritable chef d'orchestre de l'ensemble et pioche dans des influences larges, du surf rock au blues en passant par le punk rock.
Et justement "Waited A Light Year" est un pur chef-d'oeuvre... instrumental. Bien évidemment ce point de vue n'engage que moi, et ceux qui apprécient les précédents albums du groupe, et a fortiori Polyphonic Spree seront aux anges...
Mais l'album sera pour moi un constant tiraillement entre attirance pour le background et irritation envers les parties chantées. Là où les harmonies vocales s'intégraient de manière subtile et nuancée précédemment, elles sont ici omniprésentes et ne laissent pas de place aux morceaux, sauf à de très rares exceptions ("Bandaids For Hire","Mechanical Breakdown"...).
DeLaughter réussira en s'effaçant un peu, en redonnant plus de cohérence aux chansons ("Human Contact","Pillar"...). Car Tripping Daisy est avant tout un groupe produisant des chansons, ces charmants petits formats musicaux si versatiles, à la manière bien évidemment des Beach Boys ou des Beatles; et disons qu'à tout le moins ce Jesus Hits Like The Atom Bomb est leur Sergent Pepper's Lonely Heart Club's Band, pour parler comme les journalistes rock. Et là où cette remarque se fait pertinente (oui je suis quelqu'un de pertinent, vous avez remarqué aussi ?) c'est qu'on est en droit de se demander, à l'écoute de cet album, ce qu'il serait advenu du groupe si il ne venait pas de Dallas. Si ils avaient évolué sur la scène de disons, Liverpool ou Manchester. Au hasard hein...
Resteront donc les excellentes compositions du groupe (géniale et frankblackesque "Geeareohdoubleyou", parfaite et si californienne "About The Movies" qui évolue sur un fil ténu et tendu...) qui diffusent de vibrants hommages à des courants musicaux que l'on pouvait penser antinomiques, et qui feront regretter la créativité de Berggren qui fut, décidemment, un excellent guitariste. L'importance prise par le clavier est également notable, et encore une fois la comparaison avec leurs cousins barbus de Modesto, ou même leurs voisins texans de Midlake ne pourra être évitée.
Alors ne vous fiez pas à mon esprit chagrin, il serait vraiment dommage de passer à côté de cet excellent album.
Sympa 14/20 | par Gérard Cousin |
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