Do Make Say Think
Do Make Say Think |
Label :
Constellation |
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Aller à l'université a du bon. D'abord il y a le Harris Institute of Arts qui facilite les rencontres ou renforcent les liens existants comme pour Charles Spearin et Ohad Benchetrit qui jouaient déjà ensemble au lycée sous le nom de Dead Lemmings. Et puis il y a aussi les inévitables coloc sur le campus à l'instar de celle de Spearin, Justin Small et James Payment. Alors quand les trois colocataires commencent à refaire le monde avec des sessions impro jazz psychédéliques, Benchetrit en a vite vent et rejoint le projet de chambre avec son pote Jason MacKenzie. Les idées fuzzent, chacun apporte son expérience, ses influences et fouillent dans ses instruments quitte à ce qu'il y ait des doublons. C'est ainsi que le dernier membre Dave Mitchell vient rajouter une seconde batterie à celle de Payment. Les membres sont à présent nombreux et investissent les salles vides du campus de Toronto pour autoproduire pendant un an leur premier album.
Froid et mystique, Do Make Say Think est un album à la beauté et à l'éclat lunaire. Les Canadiens imposent un son qui leur est propre : très clair, stratosphérique et épuré. Bien qu'ils soient six à composer, l'ordre est au murmure minimaliste faisant le plus sommaire des états des lieux. C'est donc avec un soin et une délicatesse particuliers, qu'ils mettent en orbite aussi bien du dub ("If I Only" et son break délicieux), des plages ambiantes, des westerns spatiaux aux réverb quasi cosmiques ("Dr. Hoch") ou font la part belle aux batteurs ("1978") pour le simple plaisir métronomique. Malgré des partitions aux mouvements lents et ralentis qui s'étalent sur 72 minutes quand même, les fresques instrumentales que groupe déroule sont distantes et sauvages. Leur slow motion esthétique insatiable pourrait nous faire croire qu'à travers les longues ellipses descriptives il est possible de prédire leurs agissements. Or il n'en est rien. On subit la profondeur vertigineuse redondante du sextet et son inhérente réflexion musicale qui est tout à fait bien illustrée sur la pochette. Une série de lignes droites et de rondeurs. Toutes les directions sont possibles. Rien n'est prévisible. Abyssal, labyrinthique que dalle comme dirait l'autre. Do Make Say Think est le son d'une ville qui s'ouvre juste vers le monde extérieur. Toronto s'éveille, s'exprime et se distingue.
Froid et mystique, Do Make Say Think est un album à la beauté et à l'éclat lunaire. Les Canadiens imposent un son qui leur est propre : très clair, stratosphérique et épuré. Bien qu'ils soient six à composer, l'ordre est au murmure minimaliste faisant le plus sommaire des états des lieux. C'est donc avec un soin et une délicatesse particuliers, qu'ils mettent en orbite aussi bien du dub ("If I Only" et son break délicieux), des plages ambiantes, des westerns spatiaux aux réverb quasi cosmiques ("Dr. Hoch") ou font la part belle aux batteurs ("1978") pour le simple plaisir métronomique. Malgré des partitions aux mouvements lents et ralentis qui s'étalent sur 72 minutes quand même, les fresques instrumentales que groupe déroule sont distantes et sauvages. Leur slow motion esthétique insatiable pourrait nous faire croire qu'à travers les longues ellipses descriptives il est possible de prédire leurs agissements. Or il n'en est rien. On subit la profondeur vertigineuse redondante du sextet et son inhérente réflexion musicale qui est tout à fait bien illustrée sur la pochette. Une série de lignes droites et de rondeurs. Toutes les directions sont possibles. Rien n'est prévisible. Abyssal, labyrinthique que dalle comme dirait l'autre. Do Make Say Think est le son d'une ville qui s'ouvre juste vers le monde extérieur. Toronto s'éveille, s'exprime et se distingue.
Parfait 17/20 | par TiComo La Fuera |
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