Belle And Sebastian
Write About Love |
Label :
Rough Trade |
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A une époque pas si lointaine, j'aurais commencé cette chronique en faisant mon Fréderic Beigbeider en affirmant que les 3 plus grand groupe de pop écossaise en activité étaient : Belle and Sebastian, Belle and Sebastian et Belle and Sebastian. (Note : pour Fréderic, "les 3 plus grand écrivains américains en vie sont Brett Easton Ellis, Brett Easton Ellis et Brett Easton Ellis")
Malheureusement cette époque est révolue depuis le 11 octobre 2010, date maudite à laquelle le plus grand crime (musical) de l'année fut perpétré (à mettre à égalité avec le décès d'Alex Chilton tout de même).
Car oui, je l'affirme cette album est criminel. Tout y sonne faux et anti-B&S. Je m'explique.
Cette album fait suite, après 4 ans d'attentes, au génial, euphorisant, épicurien et hédoniste album "The Life Pursuit", qui était une véritable bouffé d'air frais. Fraicheur que nous ne retrouvons malheureusement pas du tout sur la présente galette.
Pour commencer, parlons du son général de l'album. Insipide, aseptisé et tout simplement sans vie. Sérieusement, c'est quoi ce son de batterie ? Elle est électrique, c'est ça ? Et en plus omniprésente, que ce soit sur les ballades (Calculating Bimbo ; Little Lou, Ugly Jack, Prophet John ), ou les chansons un peu plus pêchu, qui se voudraient sonner comme des hymne avec une fin en fanfare, comme par exemple "I Want The world to stop". Mais rendez-vous notre "Lazy Line Painter Jane" !
La guitare de Jackson est irritante tout au long de l'album. Ce même Jackson qui nous avait généreusement gratifiés autrefois un "Jonathan David" et un "To Be Myself Completely" des plus géniaux. Malheureusement, ici il est totalement à coté de la plaque, il n'y qu'à écouter "I'm Not Living In The Real World", qui est son œuvre parait-il. C'est officiellement la pire chanson de B&S. Ils n'en avaient pas jusqu'à là et c'est bien dommage que sa commence.
Qu'est-ce qu'on pourrait reprocher d'autres à ce disque . . . Ha, oui ! La voix de Sarah Martin. Elle chante d'une façon aérienne juste insupportable. N'est pas Rachel Goswell qui veut, et surtout, Belle And Sebastian ce n'est pas Slowdive !
Autre raison de s'énerver à l'écoute de cette album : ou sont passé les guitares acoustiques ??? La seule chanson ne souffrant pas d'une batterie omniprésente, de la voix horripilante de Sarah Martin ou bien de la guitare de Jackson, est la délicate et touchante "Read The Blessed Pages", dédié au père de Stuart Murdoch. Une très bonne chanson qui sonne un peu Simon & Garfunkel.
Bon, ce serait être de mauvaise foi que de ne rien trouver de bon à cet album. Je veux dire, "Write About Love" est juste génial, pêchu, euphorisante . . . C'est un petit peu la Funny little Frog de l'album. Stuart a été très inspiré de débaucher la petite Carey Mulligan (actrice à l'origine, je ne crois pas qu'elle ait chanté autre part). L'autre duo de l'album, celui tant attendu avec Norah Jones est lui aussi très réussi, tout en douceur, avec quelques notes éparpillés par ci par là . . . la voix de Norah apportant une douceur chaleureuse très agréable. Ce "Litle Lou, Ugly Jack, Prophet John" aurait vraiment pu être parfait si la batterie avait manqué à l'appelle. "The Ghost Of Rockschool" est une très bonne chanson, et qui sonne comme du Belle and Sebastian. Délicate, légère, pas de fanfare, justes quelques instruments (trompettes, violons . . .) très bien utilisés. Et pour finir l'album se termine en beauté par "Sunday's Pretty Icons", chanson emplie de mélancolie qui nous plonge dans un délicieux abandon.
Au final que peut-on retenir de cet album ? Certains vous diraient que, comme à leur habitude, Belle And Sebastian ont fait du Belle and Sebastian, c'est-à-dire qu'ils ont mélangé les chansons parfaites (Write About Love) avec les moins parfaites (I'm Not Living In The Real World, I Want The World To Stop, Come On Sister). Pour ma part mon constat est plus amére. Jusqu'à présent, Belle And Sebastian nous avait habitué à des chansons sonnants comme des classiques instantanées de la pop (Funny Little Frog, New York Piazza Catcher, Get Me Away From Here . . . ), or ici il n'en est rien. Exit aussi le coté délicat et racé des albums précédents ( I Fought In a War, Like Dylan In The Movie . . .). Et le son, le son . . . surprenant à bien des égards, on se rend compte maintenant qu'ils ont plus de moyens que sur Tigermilk. Quel dommage qu'ils aient perdus une partie de leur innocence au profit de la technologie. Et Tony Hoffer, qui avait pourtant fait un boulot remarquable sur "The Life Pursuit", devrait être interdit d'approcher un studio d'enregistrement pendant un petit moment.
Bien sur, on peut trouver des circonstances atténuantes à la médiocrité ambiante qui se dégage de cet album. Tout d'abord, Tony Hoffer. On avait bien remarqué sur le précédent album qu'il voulait faire passer Belle and Sebastian a la vitesse supérieur, avec une production plus "propre", plus "mainstream" comme on dit. Et il avait parfaitement réussi, sans noyer l'album sous des effets de mauvais gout. Malheureusement, pour "Write About Love", il a tout raté. La production et le mixage. Surtout le mixage. A se demander s'il a réécouté après. Ensuite, comme le dit Stuart Murdoch dans les notes accompagnant l'album, il ne voulait pas être dans le studio : "I could walk out of here, but i really should stay". A mon avis, il aurait mieux de prendre un break et de revenir au studio quand il en aurait eu l'envie. On aurait peut-être été plus gâté. Et puis, n'oublions pas que Mr. Murdoch a d'autres choses en tête en ce moment. Son projet "God Help The Girl" qu'il doit tourner dans les mois à venir par exemple. Et l'envie de "démocratiser" Belle and Sebastian que lui apporté cette aventure commencé il y a 2 ans de sa. Il n'aurait pas du. Belle and Sebastian est génial quand il en a le contrôle. Et quand il ne l'a pas et bien, on se retrouve avec un album comme ce "Write About Love". J'espère tout de même que cela lui a apporté quelque chose ... Voilà pour les excuses.
Au final, tant pis, c'est raté pour cette fois-ci, mais je ne perds pas espoirs. Ces petits écossais sont bien plus solides qu'ils ne le laissent paraitre et je suis prés a pariés que d'ici un an ou deux nous aurons droit à un nouvel album tout simplement magique et touché par la grace. Sinon, on ressortira "Push Barman To Open Old Wounds", on se soulera sur "La Pastie De La Bourgeoisie" et on se rappellera à quel point c'était mieux avant . . . Mais je ne pense pas qu'on aura à boire. Et puis, comme le dit Stuart dans ces dernières paroles: "Every girl you ever admired/ Every boy you ever desired/ Every love you ever forgot/ Every person that you despised/ Is forgiven"
Malheureusement cette époque est révolue depuis le 11 octobre 2010, date maudite à laquelle le plus grand crime (musical) de l'année fut perpétré (à mettre à égalité avec le décès d'Alex Chilton tout de même).
Car oui, je l'affirme cette album est criminel. Tout y sonne faux et anti-B&S. Je m'explique.
Cette album fait suite, après 4 ans d'attentes, au génial, euphorisant, épicurien et hédoniste album "The Life Pursuit", qui était une véritable bouffé d'air frais. Fraicheur que nous ne retrouvons malheureusement pas du tout sur la présente galette.
Pour commencer, parlons du son général de l'album. Insipide, aseptisé et tout simplement sans vie. Sérieusement, c'est quoi ce son de batterie ? Elle est électrique, c'est ça ? Et en plus omniprésente, que ce soit sur les ballades (Calculating Bimbo ; Little Lou, Ugly Jack, Prophet John ), ou les chansons un peu plus pêchu, qui se voudraient sonner comme des hymne avec une fin en fanfare, comme par exemple "I Want The world to stop". Mais rendez-vous notre "Lazy Line Painter Jane" !
La guitare de Jackson est irritante tout au long de l'album. Ce même Jackson qui nous avait généreusement gratifiés autrefois un "Jonathan David" et un "To Be Myself Completely" des plus géniaux. Malheureusement, ici il est totalement à coté de la plaque, il n'y qu'à écouter "I'm Not Living In The Real World", qui est son œuvre parait-il. C'est officiellement la pire chanson de B&S. Ils n'en avaient pas jusqu'à là et c'est bien dommage que sa commence.
Qu'est-ce qu'on pourrait reprocher d'autres à ce disque . . . Ha, oui ! La voix de Sarah Martin. Elle chante d'une façon aérienne juste insupportable. N'est pas Rachel Goswell qui veut, et surtout, Belle And Sebastian ce n'est pas Slowdive !
Autre raison de s'énerver à l'écoute de cette album : ou sont passé les guitares acoustiques ??? La seule chanson ne souffrant pas d'une batterie omniprésente, de la voix horripilante de Sarah Martin ou bien de la guitare de Jackson, est la délicate et touchante "Read The Blessed Pages", dédié au père de Stuart Murdoch. Une très bonne chanson qui sonne un peu Simon & Garfunkel.
Bon, ce serait être de mauvaise foi que de ne rien trouver de bon à cet album. Je veux dire, "Write About Love" est juste génial, pêchu, euphorisante . . . C'est un petit peu la Funny little Frog de l'album. Stuart a été très inspiré de débaucher la petite Carey Mulligan (actrice à l'origine, je ne crois pas qu'elle ait chanté autre part). L'autre duo de l'album, celui tant attendu avec Norah Jones est lui aussi très réussi, tout en douceur, avec quelques notes éparpillés par ci par là . . . la voix de Norah apportant une douceur chaleureuse très agréable. Ce "Litle Lou, Ugly Jack, Prophet John" aurait vraiment pu être parfait si la batterie avait manqué à l'appelle. "The Ghost Of Rockschool" est une très bonne chanson, et qui sonne comme du Belle and Sebastian. Délicate, légère, pas de fanfare, justes quelques instruments (trompettes, violons . . .) très bien utilisés. Et pour finir l'album se termine en beauté par "Sunday's Pretty Icons", chanson emplie de mélancolie qui nous plonge dans un délicieux abandon.
Au final que peut-on retenir de cet album ? Certains vous diraient que, comme à leur habitude, Belle And Sebastian ont fait du Belle and Sebastian, c'est-à-dire qu'ils ont mélangé les chansons parfaites (Write About Love) avec les moins parfaites (I'm Not Living In The Real World, I Want The World To Stop, Come On Sister). Pour ma part mon constat est plus amére. Jusqu'à présent, Belle And Sebastian nous avait habitué à des chansons sonnants comme des classiques instantanées de la pop (Funny Little Frog, New York Piazza Catcher, Get Me Away From Here . . . ), or ici il n'en est rien. Exit aussi le coté délicat et racé des albums précédents ( I Fought In a War, Like Dylan In The Movie . . .). Et le son, le son . . . surprenant à bien des égards, on se rend compte maintenant qu'ils ont plus de moyens que sur Tigermilk. Quel dommage qu'ils aient perdus une partie de leur innocence au profit de la technologie. Et Tony Hoffer, qui avait pourtant fait un boulot remarquable sur "The Life Pursuit", devrait être interdit d'approcher un studio d'enregistrement pendant un petit moment.
Bien sur, on peut trouver des circonstances atténuantes à la médiocrité ambiante qui se dégage de cet album. Tout d'abord, Tony Hoffer. On avait bien remarqué sur le précédent album qu'il voulait faire passer Belle and Sebastian a la vitesse supérieur, avec une production plus "propre", plus "mainstream" comme on dit. Et il avait parfaitement réussi, sans noyer l'album sous des effets de mauvais gout. Malheureusement, pour "Write About Love", il a tout raté. La production et le mixage. Surtout le mixage. A se demander s'il a réécouté après. Ensuite, comme le dit Stuart Murdoch dans les notes accompagnant l'album, il ne voulait pas être dans le studio : "I could walk out of here, but i really should stay". A mon avis, il aurait mieux de prendre un break et de revenir au studio quand il en aurait eu l'envie. On aurait peut-être été plus gâté. Et puis, n'oublions pas que Mr. Murdoch a d'autres choses en tête en ce moment. Son projet "God Help The Girl" qu'il doit tourner dans les mois à venir par exemple. Et l'envie de "démocratiser" Belle and Sebastian que lui apporté cette aventure commencé il y a 2 ans de sa. Il n'aurait pas du. Belle and Sebastian est génial quand il en a le contrôle. Et quand il ne l'a pas et bien, on se retrouve avec un album comme ce "Write About Love". J'espère tout de même que cela lui a apporté quelque chose ... Voilà pour les excuses.
Au final, tant pis, c'est raté pour cette fois-ci, mais je ne perds pas espoirs. Ces petits écossais sont bien plus solides qu'ils ne le laissent paraitre et je suis prés a pariés que d'ici un an ou deux nous aurons droit à un nouvel album tout simplement magique et touché par la grace. Sinon, on ressortira "Push Barman To Open Old Wounds", on se soulera sur "La Pastie De La Bourgeoisie" et on se rappellera à quel point c'était mieux avant . . . Mais je ne pense pas qu'on aura à boire. Et puis, comme le dit Stuart dans ces dernières paroles: "Every girl you ever admired/ Every boy you ever desired/ Every love you ever forgot/ Every person that you despised/ Is forgiven"
Passable 11/20 | par RockAndLove |
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