Cults
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In The Name Of |
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Il pleut, il fait moche, il fait froid, mais c'est l'été. L'été, sa chaleur, son soleil, sa plage, ses barbecues, ses campings, ses douces soirées, ses couchers de soleil, ses romances d'une saison, ses séparations... Trois mois dans l'année qui sont aussi la période de la décompression, de l'oubli des soucis, de l'enthousiasme, de la légèreté. Dans le domaine musical, il y a quelques années, les chaînes de télé nous offraient ces tubes de l'été, ces consommables instantanés, oubliés depuis et sur lesquels on ose à peine danser dans les mariages franchouillards. Aujourd'hui, Cults, couple new-yorkais propulsé icônes néo-pop en deux temps trois mouvements, bien aidé par Pitchfork et la hype associée, nous offre l'album de l'été 2011. Ni plus ni moins.
Surf pop, chillwave, synth pop, electro pop... Dur de classer le phénomène Cults, sans en restreindre l'étendue, l'énergie et la portée. Sans en perdre les délicates et suaves saveurs, en le coinçant dans une boîte trop petite pour lui. Toujours est-il que sur ce premier album éponyme, le dénominateur commun des 11 morceaux proposés semble être un revival des chansons pop-rock-folk des années 60. Voix adolescente de Madeline Follin, choeurs omniprésents (son partenaire masculin ne parle plus qu'il ne chante, par exemple sur "Abducted"), mélodies enjouées, retour du slow langoureux ("You Know What I Mean"), guitares entraînantes : ces ingrédients parsèment, après avoir été passés au mixer avec des sonorités électroniques d'aujourd'hui, des chansons ni trop courtes ni trop longues. Une recette simple mais efficace et transcendée par Cults. De plus, Madeline et Brian nous mentent, nous désinforment : il y a bien plus que de l'allégresse ou de la naïveté dans leurs chansons. Ces quelques accords, aussi enfantins soient-ils, cachent des paroles finement ciselées ("Bad Things") et aux premiers échos, des performances live plus que convaincantes.
Même si les membres de Cults ne le reconnaissent pas entièrement, cet album est principalement un hommage. Un hommage réussi, entendons-nous bien. On en veut pour preuve les nombreux samples vocaux et musicaux distillés ci et là. Qui ne pense pas aux Ronettes en écoutant "Bumper" ou "Most Wanted" ? On pense à la Californie, aux vagues, aux planches de surf, aux Beach Boys (!). Cette période insouciante et rêvée qu'on ne connaît (pour la plupart d'entre nous) qu'à travers des images certainement clichés. On se ressaisit et on se dit que ceci a été fait à New-York. Ils sont fortiches quand même. On veut de la fraîcheur, la ration est plus que satisfaisante. Mention spéciale à l'artwork par ailleurs : ces noir et blanc et ces photos de corps nonchalants voire désarticulés sont très réussis.
Alors, peut-être que les membres de Cults vont disparaître aussi vite qu'ils sont apparus. Je ne souhaite en aucun cas ce gâchis. Peut-être que la magie de cet opus restera figée en l'an 2011 ; que le réécouter en 2012 sera pénible ; qu'un autre phénomène hype et néo-pop prendra le relais ; que le prochain essai du duo sera lamentablement manqué et Cults viendra compléter la longue liste des groupes brillants mais maudits. Oui, on peut craindre pour l'évolution de ce groupe et les dangers des carcans stylistiques et musicaux qu'ils ont eux-mêmes créés. Mais on peut être aussi impatient et confiant. Je l'annonce : je suis d'ores et déjà impatient et confiant.
Et puis merde, profitons-en ! C'est l'été non ?
Surf pop, chillwave, synth pop, electro pop... Dur de classer le phénomène Cults, sans en restreindre l'étendue, l'énergie et la portée. Sans en perdre les délicates et suaves saveurs, en le coinçant dans une boîte trop petite pour lui. Toujours est-il que sur ce premier album éponyme, le dénominateur commun des 11 morceaux proposés semble être un revival des chansons pop-rock-folk des années 60. Voix adolescente de Madeline Follin, choeurs omniprésents (son partenaire masculin ne parle plus qu'il ne chante, par exemple sur "Abducted"), mélodies enjouées, retour du slow langoureux ("You Know What I Mean"), guitares entraînantes : ces ingrédients parsèment, après avoir été passés au mixer avec des sonorités électroniques d'aujourd'hui, des chansons ni trop courtes ni trop longues. Une recette simple mais efficace et transcendée par Cults. De plus, Madeline et Brian nous mentent, nous désinforment : il y a bien plus que de l'allégresse ou de la naïveté dans leurs chansons. Ces quelques accords, aussi enfantins soient-ils, cachent des paroles finement ciselées ("Bad Things") et aux premiers échos, des performances live plus que convaincantes.
Même si les membres de Cults ne le reconnaissent pas entièrement, cet album est principalement un hommage. Un hommage réussi, entendons-nous bien. On en veut pour preuve les nombreux samples vocaux et musicaux distillés ci et là. Qui ne pense pas aux Ronettes en écoutant "Bumper" ou "Most Wanted" ? On pense à la Californie, aux vagues, aux planches de surf, aux Beach Boys (!). Cette période insouciante et rêvée qu'on ne connaît (pour la plupart d'entre nous) qu'à travers des images certainement clichés. On se ressaisit et on se dit que ceci a été fait à New-York. Ils sont fortiches quand même. On veut de la fraîcheur, la ration est plus que satisfaisante. Mention spéciale à l'artwork par ailleurs : ces noir et blanc et ces photos de corps nonchalants voire désarticulés sont très réussis.
Alors, peut-être que les membres de Cults vont disparaître aussi vite qu'ils sont apparus. Je ne souhaite en aucun cas ce gâchis. Peut-être que la magie de cet opus restera figée en l'an 2011 ; que le réécouter en 2012 sera pénible ; qu'un autre phénomène hype et néo-pop prendra le relais ; que le prochain essai du duo sera lamentablement manqué et Cults viendra compléter la longue liste des groupes brillants mais maudits. Oui, on peut craindre pour l'évolution de ce groupe et les dangers des carcans stylistiques et musicaux qu'ils ont eux-mêmes créés. Mais on peut être aussi impatient et confiant. Je l'annonce : je suis d'ores et déjà impatient et confiant.
Et puis merde, profitons-en ! C'est l'été non ?
Excellent ! 18/20 | par GrotesqueAnimal |
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