The Damned
Machine Gun Etiquette |
Label :
Chiswick |
||||
"I'll be the rubbish, you'll be the bin
Here's a love song, just for you !"
Décembre 1979, épuisement de la vague punk, les Damned sont de retour et ne vont pas faire dans la dentelle ! Pourtant ça n'était pas gagné, nos bonshommes reviennent de loin. Après un deuxième album mou du genou, Music For Pleasure, mal accueilli par la critique et les fans (qui le considèrent comme un remake de Damned (ter) sans "aucune bonne chanson"), le groupe traverse une traversée du désert en 78. Et c'est rien de le dire ; Brian James, compositeur et guitariste du groupe, se fait la malle, laissant les Damned amputés de leur force motrice. Dès lors la presse les croit morts, même après leur réunification début 79. Tant pis pour elle ! Car au même moment, dans les studios Essex, les maudits préparent leur grand retour.
Un changement de line-up s'impose avec le départ de James. Ainsi Captain Sensible, qui avait été relégué à contrecœur à la basse auparavant, s'empare du poste vacant (et devient par le même coup le compositeur principal). Le groupe profite de l'occasion pour s'offrir un bassiste non-refoulé, et après avoir quelques temps laissé Lemmy tripatouiller la 4 cordes leur choix se pose finalement très judicieusement sur le vétéran des Saints Algy Ward. Leur fine (?) équipe au complet, les Damned s'attèlent à la réalisation de ce qui sera un grand coup de pied au cul aux sceptiques ainsi que leur deuxième chef-d'oeuvre, Machin Gun Etiquette.
À la première écoute déjà, on comprend bien que les Damned n'ont absolument pas envie de se laisser simplement catégoriser "Punk". Alors certes le groupe joue toujours à fond la caisse et nombre de leurs titres restent dans la veine punk enjoué et décomplexé, comme "Love Song", "Machine Gun Etiquette" (dans laquelle on peut entendre les choeurs de Mick Jones et Joe Strummer qui préparaient leur London Calling dans les mêmes studios), "Noise Noise Noise" ou "Liar" (très Sex Pistols), mais pour ce qui est du reste, les Damned ouvrent grand leurs esgourdes et pêchent à droite à gauche quelques nouvelles idées. La mélodie de piano qui ouvre Melody Lee (écrite par Sensible en hommage à un personnage de BD) en est une. Dans "I Just Can't Be Happy Today", ils se dénichent un orgue qui accompagne magnifiquement le chant hanté de Vanian. Chant qui, puisqu'on en parle, devient de plus en plus varié, et s'écarte souvent du haut-baryton des albums précédents pour donner parfois dans une voix basse bienvenue et qui (on ne le dira jamais assez) préfigure les futurs chanteurs gothiques. Ainsi, "Plan 9 Channel 7" un des sommets de l'album, se pare d'une imagerie équivoque : "Two hearts that beat as one/And eyes that hardly ever saw the sun [...] She lays a wreath of lilies on his grave/His flame gone along with the love he never gave". Rat Scabies continue de nous prouver qu'il est un excellent batteur, Algy Ward accomplit son job avec un professionnalisme irréprochable. Et devant cette puissante assise rythmique, Captain Sensible peut (enfin !) émerger de l'ombre et faire preuve de ses talents de guitariste. Et de fait, il se montre capable de rivaliser avec nombre d'autre gratteux reconnus.
À noter également la présence d'une reprise énergique des MC5 ; "I Looked At You" et sur la version rééditée d'une impressionnante relecture du classique de Grace Slick "White Rabbit".
Mais le véritable sommet de l'album (et peut-être de tout leur répertoire), les Damned le réservent pour la conclusion . "Smash It Up" est une composition en deux parties, la première donnant au Captain l'occasion de tisser une fresque guitaristique touchante (avec un son de corde évoquant son contemporain Vini Reilly), appuyé par la basse puissante de Ward et la batterie discrète de Scabies, pour un instrumental en forme d'hommage à Marc Bolan, idole du Captain. La deuxième est une bête chanson punk festive comme le groupe (et nous-même) les affectionne particulièrement, agrémentée de claviers, parfait résumé en 3 minutes de leur parcours de 76 à 79 !
Voilà là matière à en boucher un coin à ceux qui croyaient les Damned finis. C'est le début d'une épopée qui continue avec l'ambitieux double Black Album qui contribuera grandement à accorder aux Damned le statut de groupe culte aux U.S.A.
Here's a love song, just for you !"
Décembre 1979, épuisement de la vague punk, les Damned sont de retour et ne vont pas faire dans la dentelle ! Pourtant ça n'était pas gagné, nos bonshommes reviennent de loin. Après un deuxième album mou du genou, Music For Pleasure, mal accueilli par la critique et les fans (qui le considèrent comme un remake de Damned (ter) sans "aucune bonne chanson"), le groupe traverse une traversée du désert en 78. Et c'est rien de le dire ; Brian James, compositeur et guitariste du groupe, se fait la malle, laissant les Damned amputés de leur force motrice. Dès lors la presse les croit morts, même après leur réunification début 79. Tant pis pour elle ! Car au même moment, dans les studios Essex, les maudits préparent leur grand retour.
Un changement de line-up s'impose avec le départ de James. Ainsi Captain Sensible, qui avait été relégué à contrecœur à la basse auparavant, s'empare du poste vacant (et devient par le même coup le compositeur principal). Le groupe profite de l'occasion pour s'offrir un bassiste non-refoulé, et après avoir quelques temps laissé Lemmy tripatouiller la 4 cordes leur choix se pose finalement très judicieusement sur le vétéran des Saints Algy Ward. Leur fine (?) équipe au complet, les Damned s'attèlent à la réalisation de ce qui sera un grand coup de pied au cul aux sceptiques ainsi que leur deuxième chef-d'oeuvre, Machin Gun Etiquette.
À la première écoute déjà, on comprend bien que les Damned n'ont absolument pas envie de se laisser simplement catégoriser "Punk". Alors certes le groupe joue toujours à fond la caisse et nombre de leurs titres restent dans la veine punk enjoué et décomplexé, comme "Love Song", "Machine Gun Etiquette" (dans laquelle on peut entendre les choeurs de Mick Jones et Joe Strummer qui préparaient leur London Calling dans les mêmes studios), "Noise Noise Noise" ou "Liar" (très Sex Pistols), mais pour ce qui est du reste, les Damned ouvrent grand leurs esgourdes et pêchent à droite à gauche quelques nouvelles idées. La mélodie de piano qui ouvre Melody Lee (écrite par Sensible en hommage à un personnage de BD) en est une. Dans "I Just Can't Be Happy Today", ils se dénichent un orgue qui accompagne magnifiquement le chant hanté de Vanian. Chant qui, puisqu'on en parle, devient de plus en plus varié, et s'écarte souvent du haut-baryton des albums précédents pour donner parfois dans une voix basse bienvenue et qui (on ne le dira jamais assez) préfigure les futurs chanteurs gothiques. Ainsi, "Plan 9 Channel 7" un des sommets de l'album, se pare d'une imagerie équivoque : "Two hearts that beat as one/And eyes that hardly ever saw the sun [...] She lays a wreath of lilies on his grave/His flame gone along with the love he never gave". Rat Scabies continue de nous prouver qu'il est un excellent batteur, Algy Ward accomplit son job avec un professionnalisme irréprochable. Et devant cette puissante assise rythmique, Captain Sensible peut (enfin !) émerger de l'ombre et faire preuve de ses talents de guitariste. Et de fait, il se montre capable de rivaliser avec nombre d'autre gratteux reconnus.
À noter également la présence d'une reprise énergique des MC5 ; "I Looked At You" et sur la version rééditée d'une impressionnante relecture du classique de Grace Slick "White Rabbit".
Mais le véritable sommet de l'album (et peut-être de tout leur répertoire), les Damned le réservent pour la conclusion . "Smash It Up" est une composition en deux parties, la première donnant au Captain l'occasion de tisser une fresque guitaristique touchante (avec un son de corde évoquant son contemporain Vini Reilly), appuyé par la basse puissante de Ward et la batterie discrète de Scabies, pour un instrumental en forme d'hommage à Marc Bolan, idole du Captain. La deuxième est une bête chanson punk festive comme le groupe (et nous-même) les affectionne particulièrement, agrémentée de claviers, parfait résumé en 3 minutes de leur parcours de 76 à 79 !
Voilà là matière à en boucher un coin à ceux qui croyaient les Damned finis. C'est le début d'une épopée qui continue avec l'ambitieux double Black Album qui contribuera grandement à accorder aux Damned le statut de groupe culte aux U.S.A.
Excellent ! 18/20 | par X_Wazoo |
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