Roky Erickson
I Have Always Been Here Before - The Roky Erickson Anthology |
Label :
Shout! Factory |
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Pour la plupart des gens, Tommy Hall est un parfait inconnu. Pourtant, Tommy Hall a eu deux idées de génie dans sa vie, ce qui est bien plus que la plupart des gens. Sa première idée fut de roucouler tel un pigeon possédé dans un pot de terre cuite devant un micro. Il l'appellerait ça la cruche électrique. Sa deuxième idée de génie fut d'engager dans son groupe le chanteur des Spades, Roger Kynard dit Roky, Erickson.
Et les 13th Floor Elevators étaient né. Et le rock psychédélique était né. Et les drogues, mec, libéreraient le monde. Et Roky Erickson allait devenir ce mythe illuminé comme le rock'n'roll, son monde impitoyable, aime à en produire. Un chtarbé, un vrai qui méritait bien une anthologie ou deux. Chose idéale ou presque (comme pour tout best-of, on peut regretter certaines absences) que ce double CD. Chronologique. D'abord les immenses, indépassables, fondamentaux morceaux des 13th Floor Elevators. Bon... c'est sûr, la fameuse cruche électrique rend l'écoute, sur la longueur, un chouïa fatigante. Mais il faut bien ça. "You're Gonna Miss Me", "Reverberation", "Slip Inside This House"... c'te tension, cette angoisse... Quand tous les suiveurs pyché chanteront la paix et l'amour sur du tambourin, les 13th Floor Elevators eux, faisaient peur. Des brutes flippés.
Ça c'était l'avant, béni, mais il y a l'après, plus chaotique. Après l'arrestation, pour possession de Marijuana (ah temps reculés et barbares!). 1969 : parce qu'il préféra volait au-dessus d'un nid de coucou plutôt que d'aller en prison, Roky Erickson jure à son procès être un martien (et pourquoi pas?). Ce qui prouve qu'avant d'être complètement fou, Rocky Erickson était déjà un peu con. 3 ans d'HP et quelques électrochocs plus tard, Roky Erickson se prendra vraiment pour un martien... Et histoire d'être cohérent, il jouera désormais avec les Bleib Alien (?), renommés ensuite les Aliens. Période classic rock, voire carrément hardos du grand homme, assez bien représentée sur cette compile.
Ça sent parfois trop le cuir et le lycra, les nombreux moulinages du guitariste sont durs à avaler (écouterait-on ce genre de truc si ce n'était pas Roky Erickson?) et c'est vrai, on peut largement préférer le Roky Erickson renaissant et plus sage des années 90 qui suivra mais, et c'est peut-être la seule chose qui compte, les compos sont là, certaines fantastiques ("If you Have Ghosts"). En sus les paroles, semblant être écrites par un Lovecraft attardé sont à pisser de rire (déjà les titres : "Don't Shake Me Lucifer", "Stand For The Fire Demon", "It's A Cold Night For Alligators"...).
Le grand intérêt de cette anthologie cependant, ne serait-ce pas quand Roky Erickson palabre seul avec une sèche ou guère beaucoup plus ? Quand le gueulard stoppe, quand les braises qu'il a dans la gorge s'éteignent et que sa voix s'accapare d'une fêlure presque insoupçonnable. Là, Roky Erickson signe des merveilles de tire-larmes et rappelle aux clampins que nous sommes, que sous un "You're Gonna Miss Me", il y a un "I Have Always Been Here Before" qui dort.
Et les 13th Floor Elevators étaient né. Et le rock psychédélique était né. Et les drogues, mec, libéreraient le monde. Et Roky Erickson allait devenir ce mythe illuminé comme le rock'n'roll, son monde impitoyable, aime à en produire. Un chtarbé, un vrai qui méritait bien une anthologie ou deux. Chose idéale ou presque (comme pour tout best-of, on peut regretter certaines absences) que ce double CD. Chronologique. D'abord les immenses, indépassables, fondamentaux morceaux des 13th Floor Elevators. Bon... c'est sûr, la fameuse cruche électrique rend l'écoute, sur la longueur, un chouïa fatigante. Mais il faut bien ça. "You're Gonna Miss Me", "Reverberation", "Slip Inside This House"... c'te tension, cette angoisse... Quand tous les suiveurs pyché chanteront la paix et l'amour sur du tambourin, les 13th Floor Elevators eux, faisaient peur. Des brutes flippés.
Ça c'était l'avant, béni, mais il y a l'après, plus chaotique. Après l'arrestation, pour possession de Marijuana (ah temps reculés et barbares!). 1969 : parce qu'il préféra volait au-dessus d'un nid de coucou plutôt que d'aller en prison, Roky Erickson jure à son procès être un martien (et pourquoi pas?). Ce qui prouve qu'avant d'être complètement fou, Rocky Erickson était déjà un peu con. 3 ans d'HP et quelques électrochocs plus tard, Roky Erickson se prendra vraiment pour un martien... Et histoire d'être cohérent, il jouera désormais avec les Bleib Alien (?), renommés ensuite les Aliens. Période classic rock, voire carrément hardos du grand homme, assez bien représentée sur cette compile.
Ça sent parfois trop le cuir et le lycra, les nombreux moulinages du guitariste sont durs à avaler (écouterait-on ce genre de truc si ce n'était pas Roky Erickson?) et c'est vrai, on peut largement préférer le Roky Erickson renaissant et plus sage des années 90 qui suivra mais, et c'est peut-être la seule chose qui compte, les compos sont là, certaines fantastiques ("If you Have Ghosts"). En sus les paroles, semblant être écrites par un Lovecraft attardé sont à pisser de rire (déjà les titres : "Don't Shake Me Lucifer", "Stand For The Fire Demon", "It's A Cold Night For Alligators"...).
Le grand intérêt de cette anthologie cependant, ne serait-ce pas quand Roky Erickson palabre seul avec une sèche ou guère beaucoup plus ? Quand le gueulard stoppe, quand les braises qu'il a dans la gorge s'éteignent et que sa voix s'accapare d'une fêlure presque insoupçonnable. Là, Roky Erickson signe des merveilles de tire-larmes et rappelle aux clampins que nous sommes, que sous un "You're Gonna Miss Me", il y a un "I Have Always Been Here Before" qui dort.
Parfait 17/20 | par Sirius |
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