Hot Chip
Come On Strong |
Label :
Moshi Moshi |
||||
Avant de venir dandiner sous notre nez, on ne peut pas dire que Hot Chip avait vraiment la frite. D'ailleurs les anglais derrière leurs apparats électroniques ont toujours exprimé un certain malaise comme en témoigne le slogan "Hot Chip will break your legs, snap off your head. Hot Chip will put you down, under the ground" sur le déboussolé "The Warning", paru sur l'album du même nom en 2006.
Come On Strong ne déroge pas à la règle et comme il s'agit d'un premier essai, les fondations sont d'autant plus visibles. Marasme communicatif, engourdissement métronomique général, formules pince sans rire, gimmicks bancals, les dosages sont encore à l'essai et ce que l'on prend aujourd'hui pour de la mélancolie relève ici plus de l'apathie. Plus cafardeux qu'électro, ce disque en n'est pas moins délicieux. On ne peut en effet lui reprocher d'être racoleur et de manger à tous les râteliers électro-pop comme cela pourra être le cas par la suite car Hot Chip se présente complètement instable et convalescent, dénudé. La voix neurasthénique d'Alex Taylor, copine de comptoir d'un André Herman Düne qui va aussi bon train, est délicieuse de maladresse et se pare d'un humour émoussé un peu pataud ("I'm like Stevie Wonder, but I can see things" sur "Keep Fallin'"). Plutôt Prolax que LSD, le chef de file du septet contamine chaque morceau de son chant de cygne avec une tendresse imparable. "The Beach Party" donne autant d'entrain que l'idée d'une moules party sur l'île de Ré, "Playboy" est un ragga au ralenti éructant des refrains drone acide ("Drivin' in my Peugeot. 20 inch rims with the chrome now. Blazin' out Yo La Tengo. Drivin' round poppin' with the top), la basse de "Dawn With Prince" est tellement anesthésiée qu'elle est incapable de faire claquer ses slaps, "One One One" divinement monocorde et atonique... Summums de l'album : "Crap Kraft Dinner" et son "All the people i love are drunk" chanté avec un tel désarroi qu'on verserait bien une larmichette même sans l'aide du saxophone érotico-méditatif venant parachever le titre, suivi plus tard par la déclaration d'amour "Shining Escalade" et son micro dubstep ciselé claquant avec la fragilité d'un papier bulles.
Come On Strong est un mix entre slowcore et de rares effets électro qui sont encore à leurs balbutiements. Le concept est encore à l'état de greffon mais force est de reconnaître la qualité de cette production qui dégage une simplicité à toute épreuve. Difficile de trancher entre de la lassitude un brin hautaine ou alors une facilité coulante candide, à la fois dans les thèmes et le choix des mélodies bienveillantes. Tout paraît est si simple. Les obsessions sont singulières mais ne blessent pas, les arrangements cajolent plus qu'ils ne secouent, l'humour est aussi hermétique que foudroyant. On ne sait plus sur quel pied danser. Et on ne saura sans doute jamais. C'est ça le coup de maître de cet album.
Come On Strong ne déroge pas à la règle et comme il s'agit d'un premier essai, les fondations sont d'autant plus visibles. Marasme communicatif, engourdissement métronomique général, formules pince sans rire, gimmicks bancals, les dosages sont encore à l'essai et ce que l'on prend aujourd'hui pour de la mélancolie relève ici plus de l'apathie. Plus cafardeux qu'électro, ce disque en n'est pas moins délicieux. On ne peut en effet lui reprocher d'être racoleur et de manger à tous les râteliers électro-pop comme cela pourra être le cas par la suite car Hot Chip se présente complètement instable et convalescent, dénudé. La voix neurasthénique d'Alex Taylor, copine de comptoir d'un André Herman Düne qui va aussi bon train, est délicieuse de maladresse et se pare d'un humour émoussé un peu pataud ("I'm like Stevie Wonder, but I can see things" sur "Keep Fallin'"). Plutôt Prolax que LSD, le chef de file du septet contamine chaque morceau de son chant de cygne avec une tendresse imparable. "The Beach Party" donne autant d'entrain que l'idée d'une moules party sur l'île de Ré, "Playboy" est un ragga au ralenti éructant des refrains drone acide ("Drivin' in my Peugeot. 20 inch rims with the chrome now. Blazin' out Yo La Tengo. Drivin' round poppin' with the top), la basse de "Dawn With Prince" est tellement anesthésiée qu'elle est incapable de faire claquer ses slaps, "One One One" divinement monocorde et atonique... Summums de l'album : "Crap Kraft Dinner" et son "All the people i love are drunk" chanté avec un tel désarroi qu'on verserait bien une larmichette même sans l'aide du saxophone érotico-méditatif venant parachever le titre, suivi plus tard par la déclaration d'amour "Shining Escalade" et son micro dubstep ciselé claquant avec la fragilité d'un papier bulles.
Come On Strong est un mix entre slowcore et de rares effets électro qui sont encore à leurs balbutiements. Le concept est encore à l'état de greffon mais force est de reconnaître la qualité de cette production qui dégage une simplicité à toute épreuve. Difficile de trancher entre de la lassitude un brin hautaine ou alors une facilité coulante candide, à la fois dans les thèmes et le choix des mélodies bienveillantes. Tout paraît est si simple. Les obsessions sont singulières mais ne blessent pas, les arrangements cajolent plus qu'ils ne secouent, l'humour est aussi hermétique que foudroyant. On ne sait plus sur quel pied danser. Et on ne saura sans doute jamais. C'est ça le coup de maître de cet album.
Excellent ! 18/20 | par TiComo La Fuera |
En ligne
323 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages