Glen Hansard
Rhythm And Repose |
Label :
Anti |
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Ce qu'on aime chez Glen Hansard c'est qu'il ne garde aucune intimité pour lui. Il déballe sans pudeur sa vie sur disques comme s'ils pouvaient justifier tout ce qui avait bien pu se passer. Des déboires et des histoires à vif souvent. Fréquemment. Des disques qui marquent également un nouveau chapitre aussi perturbé que le précédent et se clôt inévitablement sur les mêmes constats. Le cercle vicieux du poète maudit. Avec The Frames puis The Swell Season, la donne n'a pas changé. Les chapitres se sont juste enchaînés. Aussi retrouver l'irlandais pour ce premier album solo revient à retrouver son meilleur ami après une longue absence (pas tant que ça en fait, juste trois ans). On sait que même si le temps a passé et les lieux ont changé, on retrouvera la même personne animée par les mêmes convictions, avec la même générosité qui l'a encore conduit à sa perte, éternel romantique et passionné qu'il est. Songwriter d'infortune bouffé par les sempiternels pièges de l'amour. L'inconvénient malheureusement c'est que cet ami à présent peine à surprendre. Ses frêles riffs de guitares et sa voix plaintive n'ont d'égal que ses désillusions qui se succèdent et se ressemblent. Et même si elles sont le moteur de son travail de composition, elles ne suffisent plus à elles seules. "You Will Become" qui ouvre ce Rhythm And Repose renvoie directement à "Back Broke" (Strict Joy, 2009) et on retrouvera le même schéma descendant quatre accords sur "Philander" en fin d'album. Le pimpant "Talking With The Wolves" avec la complicité de Markéta Irglová ne se détache pas des travaux faits avec The Swell Season, tout comme les morceaux exécutés au piano, poussant à la solennité caduque. Enfin pour les curiosités, "What Are We Gonna Do" avec ses accords ouverts ressemble à s'y méprendre à "Ilegrisi" de Sigur Rós et "Love Don't Leave Me Waiting" à la béatitude forcée fait mal au cœur. Au lieu d'utiliser cette étape solo pour recouvrer l'efficacité d'une folk song guitare voix toutes trippes dehors comme il est capable d'en faire vivre (sur Once notamment), Glen Hansard s'emprisonne dans un album collaboratif surproduit faisant intervenir près d'une vingtaine de personnes. Et lorsque la simplicité reprend le dessus, les larmes de violons ou les coups de batterie sensuels et prévenant rendent tout cela anecdotique. A part "Song Of Good Hope" en clôture, le délivrant de tous ses engagements, Glen Hansard n'est plus l'ombre de lui-même. Ce premier album solo méritait mieux.
Pas terrible 9/20 | par TiComo La Fuera |
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