The Tallest Man On Earth
Shallow Graves |
Label :
Gravitation |
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Depuis 40 ans, chaque fois qu'un gus se pointe avec une guitare folk et connait un certain succès, pour peu que sa voix soit un peu éraillée, la presse ne tient plus en place et le nom de DYLAN© est piaillé un peu partout. Kristian Mattson, The Tallest Man On Earth (c'est lui qui le dit), suédois émotif, n'échappe pas à la règle. Sauf que bon, une fois n'est pas coutume la comparaison n'est pour le coup pas si idiote. Mattson admet avoir écouté Dylan (de même que Seeger et Guthrie), et cite également Nick Drake dans ses influences, ce dernier lui ayant donné la volonté de s'écarter de ses cours ennuyeux de guitare classique pour d'autres horizons bien plus attirants. En terme de voix, si la filiation est évidente dans les intonations en revanche le crin de voix de Mattson est différent de celui de Dylan et bien plus propre à émouvoir le péquenaud. L'américain faisait frissonner rien qu'en déclamant ses textes de façon monocorde. Le suédois quant à lui convoque nos larmes avec son chant toujours juste passé à travers le filtre d'un timbre écorché. Pas l'écorché vif, le dépressif larmoyant qui dit merde à la vie à grands coups d'arpèges mineurs, non, plutôt le genre de gars à s'enrouer chroniquement à force de marcher dehors dans le froid, sans autre écharpe que son large sourire.
Le finger-picking du Tallest Man, assez basique stricto sensu, est mis au service de mélodies intemporelles qui donnent l'étrange impression de nous avoir accompagnées toute notre vie durant... N'est-ce pas cela qu'on appelle le Folk ? La guitare et la voix de Mattson, qu'il enregistre d'ailleurs sur la même piste, semblent depuis les premiers arpèges de "I Won't Be Found" jusqu'à l'accord final de "This Wind" ne former qu'un seul et même instrument mis au service de compositions toutes plus intenses les unes que les autres, dont le zénith est atteint sur le rayonnant single "The Gardner". Sur ce morceau solaire la guitare et la voix rivalisent de puissance, tant et si bien que l'on se prend à se demander lesquelles des cordes vocales ou métalliques cèderont les premières.
Plus timide qu'une souris en interview, le jeune suédois est en revanche un performer de scène charismatique que des enregistrements live ont rodé au direct.
Plus qu'une énième sensation du moment, le Tallest Man On Earth pose avec Shallow Graves les bases d'une identité forgée aussi bien sur le terreau du folk américain que sur la personnalité à fleur de peau de Kristien Mattson, se distinguant de la masse par sa sincérité désarmante.
Et à se laisser bercer par la fraîcheur des compositions du guitariste au cœur brûlant, on est en droit de se demander si le "Blizzard" suédois n'a vraiment jamais "posé les yeux sur les sables du désert"...
Le finger-picking du Tallest Man, assez basique stricto sensu, est mis au service de mélodies intemporelles qui donnent l'étrange impression de nous avoir accompagnées toute notre vie durant... N'est-ce pas cela qu'on appelle le Folk ? La guitare et la voix de Mattson, qu'il enregistre d'ailleurs sur la même piste, semblent depuis les premiers arpèges de "I Won't Be Found" jusqu'à l'accord final de "This Wind" ne former qu'un seul et même instrument mis au service de compositions toutes plus intenses les unes que les autres, dont le zénith est atteint sur le rayonnant single "The Gardner". Sur ce morceau solaire la guitare et la voix rivalisent de puissance, tant et si bien que l'on se prend à se demander lesquelles des cordes vocales ou métalliques cèderont les premières.
Plus timide qu'une souris en interview, le jeune suédois est en revanche un performer de scène charismatique que des enregistrements live ont rodé au direct.
Plus qu'une énième sensation du moment, le Tallest Man On Earth pose avec Shallow Graves les bases d'une identité forgée aussi bien sur le terreau du folk américain que sur la personnalité à fleur de peau de Kristien Mattson, se distinguant de la masse par sa sincérité désarmante.
Et à se laisser bercer par la fraîcheur des compositions du guitariste au cœur brûlant, on est en droit de se demander si le "Blizzard" suédois n'a vraiment jamais "posé les yeux sur les sables du désert"...
Excellent ! 18/20 | par X_Wazoo |
Note de la rédaction : réédité en 2010 à l'internationale sur le label Dead Ocean.
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