Iggy Pop
Zombie Birdhouse |
Label :
Animal |
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Tel le phénix, Mister Iggy Pop renaît toujours de ses cendres. L'aventure The Stooges prend fin en 1974. Pour l'heure, rien ne prédestine l'histoire à recommencer. Le seigneur reptilien a laissé beaucoup de ses écailles dans la dope et le goulot, pendant, et après. La divine rencontre avec l'un de ses plus fervents admirateurs, David Bowie, va remettre (pour un temps) le cador shooté sur les rails des studios. Direction Berlin, avec les indispensables The Idiot, et Lust For Life. L'Iguane nous y révèle ses parts sombres, ses talents de crooner un peu rauque et désabusé. Les 70's approchent de leur fin, la collaboration avec le sieur Bowie aussi. Iggy Pop perd son bon génie, pour en retrouver un autre, beaucoup plus mauvais, l'ex-Stooges, James Williamson (remplacent de Ron Asheton à la guitare sur Raw Power), devenu producteur. Une première tentative entres les deux vieux routards de la défonce en 1977, avait donné le dispensable Kill City. Plutôt que de se limiter à un coup d'essai, le beau reptile se fourvoie totalement dans une trilogie fade et bancale en ce début de décennie 80's : New Values, Soldier, et Party.
La sauce va prendre une toute autre forme avec Zombie Birdhouse, en 1982. Avec Chris Stein, guitariste de Blondie, mais également producteur (il sortira l'album sur son propre label, Animal Records), la bête furieuse Iggy prend un tournant no-wave sans concession (le batteur de Blondie, Clem Burke, sera également de la partie).
Son tranchant et glacé, minimaliste voir dissonant, cet album a le goût d'un vieux bonbon, dont le goût passé resterait au fond de la gorge. La boîte à rythmes introductives de la première piste nous campe dans l'ambiance des années 80: sombres et désabusées. "Run Like A Vilain", énergique, sublime et distordu, nous présente un Iggy sous un jour beaucoup moins naïf et prompte à l'extravagance : "I've got some loving arms around me, darker than the tombs of Egypt,dumber than the crudest fiction, buried in a melting coffin, nights like this appeal to me !". Et il en redemande le bougre ! Trop de speed, trop de sueur... A tel point qu'il semble chanter faux sur la piste suivante, "The Villagers". "Angry Hills" va puiser dans le froid et strident de la cold wave, tandis que l'entêtant "Life Of Work" laisse penser que The Stranglers, P.I.L, et Siouxsie And The Banshees sont passés par là. "Ordinary Bummer", lente balade pouvant servir de musique de fond à une salle de shoot, ou encore "Eat Or Be Eaten", à la rythmique syncopée, et la mélodie froide, sont des hymnes de ces années 80, malodorantes et apathiques. L'inutile "Bulldozer" permet au beau Iggy de montrer qu'il en a encore, tandis que l'horrible "The Horse Song" fait comprendre que le fougueux chanteur n'est décidément plus un souple et énergique félin : "I don't want to be a bad guy anymore...". "Watching The News" demeure une lente et caverneuse introduction, mélange de Bauhauss, Cocteau Twins, saupoudrée de grognements "popien" clownesques. L'album s'achève sur "Street Crazies". Tout comme l'indique le titre, les hurlements, plaintes, et autres miaulements de vielles bêtes, viennent accompagner quelques vindictes sur la déliquescence du monde : "Those who've been kicked ass backwards hard out of our society ; As we try for the better, for the higher in man they may as well be apes
You know, trying to comprehend the way of death". Iggy Pop conclut par l'inlassable : "I am hungry, feed me ; Give me something, street crazy".
Tout comme ses prédécesseurs, cet album d'Iggy n'échappe pas aux compositions bancales, aux scories mélodiques, ni fait, ni à faire. Mais l'ensemble, si froid, si caractéristique de la new-wave (déjà sur le déclin à l'époque), fait véritablement entrer l'iguane dans les années 1980, pour le meilleur, et pour le pire. Un jour, on y reviendra...
La sauce va prendre une toute autre forme avec Zombie Birdhouse, en 1982. Avec Chris Stein, guitariste de Blondie, mais également producteur (il sortira l'album sur son propre label, Animal Records), la bête furieuse Iggy prend un tournant no-wave sans concession (le batteur de Blondie, Clem Burke, sera également de la partie).
Son tranchant et glacé, minimaliste voir dissonant, cet album a le goût d'un vieux bonbon, dont le goût passé resterait au fond de la gorge. La boîte à rythmes introductives de la première piste nous campe dans l'ambiance des années 80: sombres et désabusées. "Run Like A Vilain", énergique, sublime et distordu, nous présente un Iggy sous un jour beaucoup moins naïf et prompte à l'extravagance : "I've got some loving arms around me, darker than the tombs of Egypt,dumber than the crudest fiction, buried in a melting coffin, nights like this appeal to me !". Et il en redemande le bougre ! Trop de speed, trop de sueur... A tel point qu'il semble chanter faux sur la piste suivante, "The Villagers". "Angry Hills" va puiser dans le froid et strident de la cold wave, tandis que l'entêtant "Life Of Work" laisse penser que The Stranglers, P.I.L, et Siouxsie And The Banshees sont passés par là. "Ordinary Bummer", lente balade pouvant servir de musique de fond à une salle de shoot, ou encore "Eat Or Be Eaten", à la rythmique syncopée, et la mélodie froide, sont des hymnes de ces années 80, malodorantes et apathiques. L'inutile "Bulldozer" permet au beau Iggy de montrer qu'il en a encore, tandis que l'horrible "The Horse Song" fait comprendre que le fougueux chanteur n'est décidément plus un souple et énergique félin : "I don't want to be a bad guy anymore...". "Watching The News" demeure une lente et caverneuse introduction, mélange de Bauhauss, Cocteau Twins, saupoudrée de grognements "popien" clownesques. L'album s'achève sur "Street Crazies". Tout comme l'indique le titre, les hurlements, plaintes, et autres miaulements de vielles bêtes, viennent accompagner quelques vindictes sur la déliquescence du monde : "Those who've been kicked ass backwards hard out of our society ; As we try for the better, for the higher in man they may as well be apes
You know, trying to comprehend the way of death". Iggy Pop conclut par l'inlassable : "I am hungry, feed me ; Give me something, street crazy".
Tout comme ses prédécesseurs, cet album d'Iggy n'échappe pas aux compositions bancales, aux scories mélodiques, ni fait, ni à faire. Mais l'ensemble, si froid, si caractéristique de la new-wave (déjà sur le déclin à l'époque), fait véritablement entrer l'iguane dans les années 1980, pour le meilleur, et pour le pire. Un jour, on y reviendra...
Très bon 16/20 | par Easton ellis |
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