Vulgaires Machins

Aimer Le Mal

Aimer Le Mal

 Label :     Indica 
 Sortie :    mardi 17 septembre 2002 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Ce troisième album des Vulgaires Machins, souvent considéré par leurs fans comme le meilleur, est toujours aussi formidable à écouter presque 14 ans après sa sortie. Les raisons ? En premier lieu les paroles. Marie Eve et Guillaume les deux chanteurs-guitaristes étaient incontestablement cette année-là au sommet de leur art. Chacune de leurs chansons passent ici au vitriol une société nord-américaine post 11 septembre angoissée et névrosée. Toutes les paroles en français québécois racontent ici avec ironie une histoire autour de la surconsommation, le capitalisme, la dépression et les familles éclatées. Seconde raison à la belle réussite de cet enregistrement : un punk rock mélodique soigné, bien chanté, sans chichis et pas dénué de belles mélodies. Influencés par les grands groupes des 90's tels que Fugazi, Samiam ou les Pixies et emmenés par une section rythmique aguerrie, les morceaux sont parfaitement calibrés pour la scène où les québécois sont du reste particulièrement à l'aise. L'alternance voix masculine-voix féminine passages calmes et enlevés est assez jouissive et très efficace. Difficile pour moi de vous ressortir les classiques trois meilleurs morceaux de l'album, que vous irez éventuellement écouter sur youtube pour vous faire un avis car j'aime les 14 titres ! Le groupe étant culte chez nos amis francophones d'outre atlantique, je n'ai pas eu de mal à retrouver sur internet les titres les plus emblématiques. "Triples meurtres et suicides ratés" tout d'abord : une chanson punk enjouée où Guillaume raconte à la première personne du singulier un fait divers glauque : l'histoire d'un homme qui a tué sa femme, ses 2 enfants avant de se louper et conclure plein de cynisme : "le psy vous dira que d'après toutes les statistiques y'a pas vraiment de drame, la courbe du mal de vivre commence à régresser. On m'a réhabilité tranquillement quand j'tais en dedans y m'ont fait un tatou: avec une fleur de lys pis le nom de ma femme en dessous" (eh oui c'est du français québécois !). Le titre "Capital" qui fut repris sur un Split par, excusez du peu, les Burning Heads est un lisiting des biens futiles dont se gargarisent les plus riches : "Piscine dans l'salon, BM dans l'garage, Promenades en avion, 12 pièces à l'étage, Cigares de Cuba et papier-cul en poil de lama, Ferrari, cuir fini, la bonne liche le tapis...". "Un vote de moins" le premier titre punk plein gaz avec lequel le groupe ouvrait souvent ses concerts à l'époque place directement les Vulgaires Machins sur l'échiquier politique ; "un vote de moins le mien pour ce beau pays de crétins". Si ces trois titres sont sans aucun doute parmi les plus emblématiques, d'autres méritent tout autant qu'on s'y arrête. Comme le mélancolique et calme "A" où les 2 leaders évoquent les non-dits de leur société ou le très beau "Comme une brique" sur le même thème. Un disque simple, énergique et étonnamment attachant et d'actualité malgré les années !


Très bon   16/20
par X_Plock


Proposez votre chronique !







Recherche avancée
En ligne
397 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
Selon vous, quel intérêt les side-projects offrent-ils au rock indé ?