Suzanne Vega
99.9 F° |
Label :
A&M |
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Suite à l'immense succès du single "Tom's Diner" remixé par D.N.A. en 1990, Suzanne Vega saisit l'opportunité d'amener sa musique vers d'autres territoires. Ainsi 99.9F° se démarquera fortement de ses productions précédentes, en proposant un traitement plus expérimental, piquant ça et là des sons électroniques ou industriels, tout en conservant la ligne claire de sa Pop Folk habituelle.
Aussi, comme pour correspondre au titre de l'album, la production offre un son chaud et ouaté, qui servira autant les chansons au traitement classique que celles plus novatrices, tout en soulignant l'aspect sensuel ("99.9F°", "Rock In This Pocket (Song Of David)", "Blood Makes Noise") voire sulfureux ("As Girls Go") de certains titres.
L'album est produit par Mitchell Froom (qui collaborera également sur Nine Objects Of Desire et deviendra accessoirement l'époux de la Dame pendant un temps) et il faut reconnaître que l'aspect plus expérimental s'intègre assez bien à l'ensemble. Seulement, et c'est aussi là que l'on peut ne pas être pleinement convaincu par la musique de Suzanne Vega, il y a ce côté "américain", ce penchant RTL2 (le son Pop Rock...), voire même un héritage Country vomitif qui peut empêcher de pleinement savourer l'objet. Cela reste marginal sur la globalité du disque, mais ça fait parfois très mal. Il y a ce "When Heroes Go Down" qui peut évoquer la fête de la bouse d'un village vendéen ou texan, ou quelconque fête du slip où vous pourriez emmener votre pire ennemi afin qu'il souffre horriblement.
Mais on peut être libre de zapper quelques morceaux, et apprécier : même le plus classique "In Liverpool" avec son refrain un peu bancal peut trouver quelque grâce dans ses couplets et ses guitares rouillées sur la fin.
Si l'on retire donc les aspects "coupables", beaucoup de bonnes choses peuvent être entendues. La folk dépouillée, introspective et intimiste de "Bad Wisdom" prouve, si besoin est, que Suzanne Vega est encore l'une des dignes représentantes de ce genre.
L'intérêt principal du disque reste tout de même le versant électro-industriel (accessible, bien entendu...) disséminé dans plus de la moitié des chansons : la chaleur des guitares acoustiques, la voix posée, douce, innocente et à la fois cynique de Suzanne Vega font des merveilles dans ce cadre. On retiendra donc les rythmiques percutantes de "Rock This Pocket" et de "Blood Makes Noise", la fièvre de "99.9F°", et l'explosion pop d' "As Girls Go" avec son final magnifique (quoique coupé - le "Some Girls Are Bigger Than Others" de Suzanne Vega, ni plus ni moins) qu'un Johnny Marr n'aurait pas renié (Suzanne Vega s'étant réclamée plus d'une fois des Smiths).
99.9F° est un album qui marque un tournant important dans la carrière de Suzanne Vega, qui s'affranchit des succès radiophoniques lourds à traîner. Un bonne manière de s'entraîner pour l'album suivant, Nine Objects Of Desire qui corrigera les défauts de celui-ci et qui permettra à Suzanne Vega d'être en pleine harmonie musicale, en proposant toujours une musique accessible mais intelligente.
Aussi, comme pour correspondre au titre de l'album, la production offre un son chaud et ouaté, qui servira autant les chansons au traitement classique que celles plus novatrices, tout en soulignant l'aspect sensuel ("99.9F°", "Rock In This Pocket (Song Of David)", "Blood Makes Noise") voire sulfureux ("As Girls Go") de certains titres.
L'album est produit par Mitchell Froom (qui collaborera également sur Nine Objects Of Desire et deviendra accessoirement l'époux de la Dame pendant un temps) et il faut reconnaître que l'aspect plus expérimental s'intègre assez bien à l'ensemble. Seulement, et c'est aussi là que l'on peut ne pas être pleinement convaincu par la musique de Suzanne Vega, il y a ce côté "américain", ce penchant RTL2 (le son Pop Rock...), voire même un héritage Country vomitif qui peut empêcher de pleinement savourer l'objet. Cela reste marginal sur la globalité du disque, mais ça fait parfois très mal. Il y a ce "When Heroes Go Down" qui peut évoquer la fête de la bouse d'un village vendéen ou texan, ou quelconque fête du slip où vous pourriez emmener votre pire ennemi afin qu'il souffre horriblement.
Mais on peut être libre de zapper quelques morceaux, et apprécier : même le plus classique "In Liverpool" avec son refrain un peu bancal peut trouver quelque grâce dans ses couplets et ses guitares rouillées sur la fin.
Si l'on retire donc les aspects "coupables", beaucoup de bonnes choses peuvent être entendues. La folk dépouillée, introspective et intimiste de "Bad Wisdom" prouve, si besoin est, que Suzanne Vega est encore l'une des dignes représentantes de ce genre.
L'intérêt principal du disque reste tout de même le versant électro-industriel (accessible, bien entendu...) disséminé dans plus de la moitié des chansons : la chaleur des guitares acoustiques, la voix posée, douce, innocente et à la fois cynique de Suzanne Vega font des merveilles dans ce cadre. On retiendra donc les rythmiques percutantes de "Rock This Pocket" et de "Blood Makes Noise", la fièvre de "99.9F°", et l'explosion pop d' "As Girls Go" avec son final magnifique (quoique coupé - le "Some Girls Are Bigger Than Others" de Suzanne Vega, ni plus ni moins) qu'un Johnny Marr n'aurait pas renié (Suzanne Vega s'étant réclamée plus d'une fois des Smiths).
99.9F° est un album qui marque un tournant important dans la carrière de Suzanne Vega, qui s'affranchit des succès radiophoniques lourds à traîner. Un bonne manière de s'entraîner pour l'album suivant, Nine Objects Of Desire qui corrigera les défauts de celui-ci et qui permettra à Suzanne Vega d'être en pleine harmonie musicale, en proposant toujours une musique accessible mais intelligente.
Sympa 14/20 | par Machete83 |
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