Tomahawk
Mit Gas |
Label :
Ipecac |
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...Elle fendit l'air. Un simple sifflement net et décidé accompagna son vol. Le totem fût ébranlé, convulsionné par de légères secousses le parcourant de sa base, fichée dans la terre humide, à son autre extrémité, pointée fièrement en direction des nuages. La pénétration avait été violente et craquante. Le bois avait cédé sous la pression de cette froide cognée ficelée à son manche de noisetier. Cette lame affûtée avait creusée un sillon franc et précis. On aurait même dit que cette hache plantée là avait été engendrée par le bois de ce pilori aux couleurs chatoyantes...
Tomahawk a de nouveau déterré la hache de guerre, et nous soumet à une sorte de torture indienne poussée jusqu'à ses dernières limites. Mit Gas, ou un rituel qui laisse une place au gaz moutarde, pour mieux nous faire suffoquer, pour mieux nous assommer. Mit Gas ou un monde de sons indescriptibles et terrifiants. Un trip malsain. Mit Gas ou le règne de la torpeur.
Quatre hommes qui nous encerclent. Nous sommes attachés. Le bois rêche râpe les mains, le soleil est accablant. Les pieds martèlent le sol, les tambours résonnent dans notre poitrine tandis qu'un homme prêche, invoquant les cieux avec virulence, commandant à la nature, esclave d'une transe qui ne s'achèvera qu'avec les dernières notes.
"Birdsong", et les oiseaux chantonnent des mélopées hallucinées, en volatiles aussi troublants que ceux de Sir Alfred Hitchcock. "Rape This Day" semble nous rappeler que nous vivons nos derniers moments. Les sonorités lourdes des tambours jaillissent à nouveau. "You Can't Win" nous signale que notre misérable résistance est inutile. Nous sommes aux prises avec des aliénés qui ont pour unique idée de bien nous malmener. Les claviers sifflent au dessus de nos scalps, les guitares flottent en bourdonnant, flammèches difformes, feux follets tourbillonnants d'un bleu intrigant. Des voix folles pénètrent en nous, grignotent notre cerveau pour en faire leur jouet. "Capt Midnight" nous maintient dans l'étrange, comme noyés dans les éléments, nous roule ensuite au sol, à nous polir comme de vulgaires galets. "Desastre Natural", où la voix se fait celle d'un crooner, soutenue dans son entreprise par une batterie au swing-jazz, marque une pause méritée. "When The Stars Begin To Fall" décharge après ce calme interlude tout un paquet de rage emmagasiné. "Aktion 13th" termine le rituel sur fond de tambours. Les guitares acoustiques nous apaisent avant la dernière salve. Un noise de toute violence, qui nous fait saigner les oreilles. La nuit est désormais tombée.
Voilà un disque très étrange et inquiétant, aux sonorités assez inédites. Le groupe a pioché partout sans souci de la moindre convenance tout en donnant à son travail une cohérence impressionnante. On se retrouve dans les schémas de Frank Zappa, expérimentateur de toutes les folies. Les bases rock sont toujours bien là. L'alchimie est magnifiquement atteinte entre les quatre musiciens de talent apportant chacun à l'édifice une sensibilité différente. Tout comme le précieux boîtier aux dorures resplendissantes, l'ensemble est brillant.
Ouvrez les oreilles, laissez vous prendre au jeu, restez attentifs. La voilà l'allégorie de la folie !
Tomahawk a de nouveau déterré la hache de guerre, et nous soumet à une sorte de torture indienne poussée jusqu'à ses dernières limites. Mit Gas, ou un rituel qui laisse une place au gaz moutarde, pour mieux nous faire suffoquer, pour mieux nous assommer. Mit Gas ou un monde de sons indescriptibles et terrifiants. Un trip malsain. Mit Gas ou le règne de la torpeur.
Quatre hommes qui nous encerclent. Nous sommes attachés. Le bois rêche râpe les mains, le soleil est accablant. Les pieds martèlent le sol, les tambours résonnent dans notre poitrine tandis qu'un homme prêche, invoquant les cieux avec virulence, commandant à la nature, esclave d'une transe qui ne s'achèvera qu'avec les dernières notes.
"Birdsong", et les oiseaux chantonnent des mélopées hallucinées, en volatiles aussi troublants que ceux de Sir Alfred Hitchcock. "Rape This Day" semble nous rappeler que nous vivons nos derniers moments. Les sonorités lourdes des tambours jaillissent à nouveau. "You Can't Win" nous signale que notre misérable résistance est inutile. Nous sommes aux prises avec des aliénés qui ont pour unique idée de bien nous malmener. Les claviers sifflent au dessus de nos scalps, les guitares flottent en bourdonnant, flammèches difformes, feux follets tourbillonnants d'un bleu intrigant. Des voix folles pénètrent en nous, grignotent notre cerveau pour en faire leur jouet. "Capt Midnight" nous maintient dans l'étrange, comme noyés dans les éléments, nous roule ensuite au sol, à nous polir comme de vulgaires galets. "Desastre Natural", où la voix se fait celle d'un crooner, soutenue dans son entreprise par une batterie au swing-jazz, marque une pause méritée. "When The Stars Begin To Fall" décharge après ce calme interlude tout un paquet de rage emmagasiné. "Aktion 13th" termine le rituel sur fond de tambours. Les guitares acoustiques nous apaisent avant la dernière salve. Un noise de toute violence, qui nous fait saigner les oreilles. La nuit est désormais tombée.
Voilà un disque très étrange et inquiétant, aux sonorités assez inédites. Le groupe a pioché partout sans souci de la moindre convenance tout en donnant à son travail une cohérence impressionnante. On se retrouve dans les schémas de Frank Zappa, expérimentateur de toutes les folies. Les bases rock sont toujours bien là. L'alchimie est magnifiquement atteinte entre les quatre musiciens de talent apportant chacun à l'édifice une sensibilité différente. Tout comme le précieux boîtier aux dorures resplendissantes, l'ensemble est brillant.
Ouvrez les oreilles, laissez vous prendre au jeu, restez attentifs. La voilà l'allégorie de la folie !
Parfait 17/20 | par Oneair |
Posté le 03 avril 2007 à 16 h 11 |
Deuxième album de ce 'super-groupe' réunissant Duane Denison (ex-guitariste des Jesus Lizard), Jon Stanier (ex-batteur de Helmet), Kevin Rutmanis (un des nombreux bassistes des Melvins) et Mike Patton qu'on ne présente plus (Fantomas, Peeping Tom, ex-Faith No More, ex-Mr Bungle etc...), Mit Gas se veut beaucoup plus abouti que son prédécesseur.
On ne peut pas dire que la recette ait changé du tout au tout, car l'utilisation d'éléments soniques étranges et divers est toujours de mise. Masques à gaz, claviers aux sonorités exacerbées, rythmiques basse-batterie toujours récurrentes avec une guitare assurant juste des sons dissonants sur les couplets et des rythmiques déchaînées sur les refrains. Non définitivement on reste dans la suite logique du premier album. Mais qu'est-ce qui a changé ? Tout d'abord la production fait davantage honneur aux morceaux, et puis l'énergie des lives a su être captée dans ce disque, ce qui le rend beaucoup plus jouissif. L'ensemble est aussi beaucoup plus varié : métal psychédélique tirant les meilleurs éléments des groupes d'origines des musiciens ("Rape This Day", "Mayday", "When The Stars Begin To Fall"), des expérimentations de grande qualité (sur les dernières pistes "Harlem Clowns" et "Aktion1413") et des morceaux se basant davantage sur des tonalités électroniques ("Capt Midnight"). Patton s'est aussi laissé allé à ses élans crooner sur "Desastre Natural" et comme d'habitude c'est un très grand moment. Rares étaient ces sensations sur le disque éponyme.
Conclusion, ce deuxième opus de Tomahawk est d'un grand cru qu'on ne lassera pas de consommer jusqu'à la dernière goutte. Un grand album qui devrait plaire aux habitués des groupes respectifs de chacun des protagonistes présents ici.
On ne peut pas dire que la recette ait changé du tout au tout, car l'utilisation d'éléments soniques étranges et divers est toujours de mise. Masques à gaz, claviers aux sonorités exacerbées, rythmiques basse-batterie toujours récurrentes avec une guitare assurant juste des sons dissonants sur les couplets et des rythmiques déchaînées sur les refrains. Non définitivement on reste dans la suite logique du premier album. Mais qu'est-ce qui a changé ? Tout d'abord la production fait davantage honneur aux morceaux, et puis l'énergie des lives a su être captée dans ce disque, ce qui le rend beaucoup plus jouissif. L'ensemble est aussi beaucoup plus varié : métal psychédélique tirant les meilleurs éléments des groupes d'origines des musiciens ("Rape This Day", "Mayday", "When The Stars Begin To Fall"), des expérimentations de grande qualité (sur les dernières pistes "Harlem Clowns" et "Aktion1413") et des morceaux se basant davantage sur des tonalités électroniques ("Capt Midnight"). Patton s'est aussi laissé allé à ses élans crooner sur "Desastre Natural" et comme d'habitude c'est un très grand moment. Rares étaient ces sensations sur le disque éponyme.
Conclusion, ce deuxième opus de Tomahawk est d'un grand cru qu'on ne lassera pas de consommer jusqu'à la dernière goutte. Un grand album qui devrait plaire aux habitués des groupes respectifs de chacun des protagonistes présents ici.
Excellent ! 18/20
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