Wolfmother
Paris [Elysée Montmartre] - vendredi 17 novembre 2006 |
Comme constaté via la maigre promotion et diffusion de leur musique dans le pays, Wolfmother n'a pas attiré plus de monde que ça pour ce second passage à Paris en tête d'affiche. C'est qu'en France on a toujours eu un train de retard sur à peu près tout le monde en ce qui concerne les groupes à la mode, voire la mode tout court, bien qu'en général grassement rattrapé par la suite. D'ailleurs on en est encore aux Chuck Taylor, c'est quoi la suite en Allemagne ? La peau de croco ? Bref, une bonne quantité n'ont cette fois-ci pas oublié de faire composter leur ticket pour assister à ce concert s'annonçant d'ores-et-déjà revival-vintage-tribute-in-a-fuzz-style (et oui, pas moins dis-donc).
A 20h00, une petite pelleté d'ingés-son fait étonnement encore semblant de faire les ingés-son pendant vingt bonnes minutes. La meilleure chose à faire quand on a rien à faire est encore de faire quelque chose, quitte à ce que ça ne serve strictement à rien vu le son auquel on aura le droit ce soir...
Après que l'attention du public se soit fait aggripée par l'inépuisable et toujours efficace baisse de lumière d'avant concert, le guitare/ voix Andrew Stockdale rentre sur scène le plus simplement du monde et sourire au lèvres, suivit de ses deux acolytes, le bassiste/clavier Chris Ross prêt pour un concours de bras de fer destructeur dans son maillot piqué au Noise Conspiracy, et le batteur Myles Heskett aux allures de grande asperge lorsqu'il se courbe sur ses fûts pour annoncer "Dimension" sucette à la bouche. Le public répond présent sans plus attendre pour ce qui se trouve être à cette heure l'un de leurs morceaux les plus connus (avec le fameux "Woman" et surtout leur "Colossal" très attendu de tous), le bassiste marquant déjà son territoire sur la partie droite de la scène par des sauts et mouvements brusque en tout genre. Ce jeune homme n'est manifestement pas à jeun (remarquez au passage que ceux qui font une faute à ce dernier mot sont ceux qui le sont le moins souvent...). Stockdale, qui perd d'entrée la lanière de sa demi-caisse, en profite pour en sortir plus de larsens qu'il ne l'aurait fait à l'accoutumé dès l'ouverture, la portant à bout de bras au dessus de sa tête entre deux accords sous son aisselle apparemment bien habituée à un tel incident (mais faudrait l'emmené au contrôle technique tout les deux ans quand même...).
Ce dont on se rend compte définitivement, c'est que l'apparence proto-metal-seventies musclé qu'évoque la pochette de l'album et des singles ainsi que bon nombre de leurs riffs s'estompe plus facilement en live pour laisser place à un trio de petits trentenaires jonglant comme des gamins avec la musique de leurs parents sur leur son grungy. Cette formule sera malheureusement desservit par l'incompétence de la balance, bien surprenante pour une salle parisienne qui tourne sans arrêt et le petit évènement australien qui nous concerne : le volume de la guitare plus fort que le reste, autrement dit le syndrome du groupe de rock, couvre la finesse d'instruments déjà durement touchée par une sonorisation du pauvre. Les différentes distortions sont sympathiques mais ne fusionnent jamais réellement avec les autres parties, confortant injustement le flou de la basse cradingue, dont Ross se contente en plus la plupart du temps de frapper toutes les cordes et de beaucoup simuler les unissons avec la guitare. Encore plus dommage lorsqu'il abandonne son manche pour l'orgue truffés d'effets gras, ici trop flou, qu'il malmène dans tous les sens (il ira d'ailleurs jusqu'à jouer allongé, le clavier sur l'abdomen)... Normal quand on crapahute à tout bout de champ, bien que tous en font bien assez pour chatouiller le bas ventre des minettes des premiers rangs mais ne pas exaspéré le reste d'une audience bien attentive d'un bout à l'autre. N'en ressort que davantage de sympathie par ces gamineries. Quant à la batterie, elle souffre seulement de mauvaise finition, rendant les toms imperceptibles, chose délicate puisque la lourdeur de la musique du groupe repose beaucoup sur des fills en frisé bien appuyé dont Heskett est un petit spécialiste (pour ne pas dire qu'il ne fait que ça).
Cette sonorisation n'arrangera pas les quelques pains perceptibles tout au long du set, d'autant plus inacceptable qu'ils proposent à peu de chose près le même depuis environ un an (voire plus, ne suivant pas leur parcours depuis le début) : ils n'arrivent toujours pas à tenir leur "Apple Tree" correctement malgré le mouvement de foule que la composition produit, des problèmes de rythmes de temps à autres (Ha, dur de tenir un riff en ternaire, hein !), le batteur se mordra les doigts sur un énorme pain à deux tiers du set, qui s'entendra des oreilles du bassiste jusqu'au fond de la salle, et les parties bruitistes sans grand génie se transforment facilement en exercices de style indéchiffrables. Plus marrant qu'accablant certes, mais on lui préfèrera tout de même la longue introduction annonçant "Mind's Eye", vraiment bien amenée dans sa simplicité.
Car c'est ce qui fait finalement tout le charme du groupe bien qu'occulter par quelques postures de rockstars démodées : l'immaturité du groupe, la complaisance de son style ultra revival. Elle sera ainsi exposée dans toute sa splendeur par l'avant-dernier morceau de la soirée, une reprise de Led Zep, influence majeure des trois gars dont on ne saura quoi penser malgré un solo étonnement bien balancé. Lier à sa fraîcheur et sa disponibilité scénique, la formation mérite donc bel et bien l'attention que beaucoup de personnes leur portent de plus en plus. C'est finalement le live qu'il l'emporte sur le studio, en attendant les prochaines réalisations que l'on espère plus personnelles et plus mûres. Mais si ça peut donner goût à des groupes comme Black Sabbath ou Jethro Tull à des louloutes de 20 piges, c'est toujours ça de gagné.
En tout cas ce soir là, personne n'ira réclamer plus après le rappel, tous sont vite sortis, laissant ce show fiévreux comme appartenant déjà à un passé nostalgique qu'on se plaira à évoquer durant un bout de temps, à l'image de leur musique.
A 20h00, une petite pelleté d'ingés-son fait étonnement encore semblant de faire les ingés-son pendant vingt bonnes minutes. La meilleure chose à faire quand on a rien à faire est encore de faire quelque chose, quitte à ce que ça ne serve strictement à rien vu le son auquel on aura le droit ce soir...
Après que l'attention du public se soit fait aggripée par l'inépuisable et toujours efficace baisse de lumière d'avant concert, le guitare/ voix Andrew Stockdale rentre sur scène le plus simplement du monde et sourire au lèvres, suivit de ses deux acolytes, le bassiste/clavier Chris Ross prêt pour un concours de bras de fer destructeur dans son maillot piqué au Noise Conspiracy, et le batteur Myles Heskett aux allures de grande asperge lorsqu'il se courbe sur ses fûts pour annoncer "Dimension" sucette à la bouche. Le public répond présent sans plus attendre pour ce qui se trouve être à cette heure l'un de leurs morceaux les plus connus (avec le fameux "Woman" et surtout leur "Colossal" très attendu de tous), le bassiste marquant déjà son territoire sur la partie droite de la scène par des sauts et mouvements brusque en tout genre. Ce jeune homme n'est manifestement pas à jeun (remarquez au passage que ceux qui font une faute à ce dernier mot sont ceux qui le sont le moins souvent...). Stockdale, qui perd d'entrée la lanière de sa demi-caisse, en profite pour en sortir plus de larsens qu'il ne l'aurait fait à l'accoutumé dès l'ouverture, la portant à bout de bras au dessus de sa tête entre deux accords sous son aisselle apparemment bien habituée à un tel incident (mais faudrait l'emmené au contrôle technique tout les deux ans quand même...).
Ce dont on se rend compte définitivement, c'est que l'apparence proto-metal-seventies musclé qu'évoque la pochette de l'album et des singles ainsi que bon nombre de leurs riffs s'estompe plus facilement en live pour laisser place à un trio de petits trentenaires jonglant comme des gamins avec la musique de leurs parents sur leur son grungy. Cette formule sera malheureusement desservit par l'incompétence de la balance, bien surprenante pour une salle parisienne qui tourne sans arrêt et le petit évènement australien qui nous concerne : le volume de la guitare plus fort que le reste, autrement dit le syndrome du groupe de rock, couvre la finesse d'instruments déjà durement touchée par une sonorisation du pauvre. Les différentes distortions sont sympathiques mais ne fusionnent jamais réellement avec les autres parties, confortant injustement le flou de la basse cradingue, dont Ross se contente en plus la plupart du temps de frapper toutes les cordes et de beaucoup simuler les unissons avec la guitare. Encore plus dommage lorsqu'il abandonne son manche pour l'orgue truffés d'effets gras, ici trop flou, qu'il malmène dans tous les sens (il ira d'ailleurs jusqu'à jouer allongé, le clavier sur l'abdomen)... Normal quand on crapahute à tout bout de champ, bien que tous en font bien assez pour chatouiller le bas ventre des minettes des premiers rangs mais ne pas exaspéré le reste d'une audience bien attentive d'un bout à l'autre. N'en ressort que davantage de sympathie par ces gamineries. Quant à la batterie, elle souffre seulement de mauvaise finition, rendant les toms imperceptibles, chose délicate puisque la lourdeur de la musique du groupe repose beaucoup sur des fills en frisé bien appuyé dont Heskett est un petit spécialiste (pour ne pas dire qu'il ne fait que ça).
Cette sonorisation n'arrangera pas les quelques pains perceptibles tout au long du set, d'autant plus inacceptable qu'ils proposent à peu de chose près le même depuis environ un an (voire plus, ne suivant pas leur parcours depuis le début) : ils n'arrivent toujours pas à tenir leur "Apple Tree" correctement malgré le mouvement de foule que la composition produit, des problèmes de rythmes de temps à autres (Ha, dur de tenir un riff en ternaire, hein !), le batteur se mordra les doigts sur un énorme pain à deux tiers du set, qui s'entendra des oreilles du bassiste jusqu'au fond de la salle, et les parties bruitistes sans grand génie se transforment facilement en exercices de style indéchiffrables. Plus marrant qu'accablant certes, mais on lui préfèrera tout de même la longue introduction annonçant "Mind's Eye", vraiment bien amenée dans sa simplicité.
Car c'est ce qui fait finalement tout le charme du groupe bien qu'occulter par quelques postures de rockstars démodées : l'immaturité du groupe, la complaisance de son style ultra revival. Elle sera ainsi exposée dans toute sa splendeur par l'avant-dernier morceau de la soirée, une reprise de Led Zep, influence majeure des trois gars dont on ne saura quoi penser malgré un solo étonnement bien balancé. Lier à sa fraîcheur et sa disponibilité scénique, la formation mérite donc bel et bien l'attention que beaucoup de personnes leur portent de plus en plus. C'est finalement le live qu'il l'emporte sur le studio, en attendant les prochaines réalisations que l'on espère plus personnelles et plus mûres. Mais si ça peut donner goût à des groupes comme Black Sabbath ou Jethro Tull à des louloutes de 20 piges, c'est toujours ça de gagné.
En tout cas ce soir là, personne n'ira réclamer plus après le rappel, tous sont vite sortis, laissant ce show fiévreux comme appartenant déjà à un passé nostalgique qu'on se plaira à évoquer durant un bout de temps, à l'image de leur musique.
Très bon 16/20 | par X_YoB |
Photos par X_YoB.
Setlist :
Dimension
Pyramid
Apple Tree
White Unicorn
Love Train (?)
Where Eagles Have Been
Woman
Mind's Eye
>>>
Vagabond
Colossal
Communication Breakdown (Led Zeppelin)
Joker & The Thief
Setlist :
Dimension
Pyramid
Apple Tree
White Unicorn
Love Train (?)
Where Eagles Have Been
Woman
Mind's Eye
>>>
Vagabond
Colossal
Communication Breakdown (Led Zeppelin)
Joker & The Thief
Posté le 25 novembre 2006 à 00 h 16 |
Nul ne peut ignorer que le groupe qui se produit ce soir est massivement influencé par les années 70. Il suffit de regarder le public, composé de trentenaires nostalgiques de la décennie de leur naissance (de sa musique, en tous cas) et les jeunes chevelus arborant des Chuck Taylors abîmées : le look vintage, un vestige des seventies.
Les insupportables Fancy ou comment faire un abominable revival du glam rock s'agitent sur scène pendant une demi-heure, sans grande efficacité. Encore un groupe qui privilégie la forme au fond, l'attitude à la substantifique moelle musicale. Ces lascars n'ont pas compris qu'il ne suffit pas de porter des pattes d'ef en taille 34 et d'avoir une voix haut perchée pour être un descendant de T Rex.
A l'inverse, Wolfmother revendique clairement ses influences mais possède les ingrédients nécessaires pour ne pas s'auto-parodier : charisme, aisance, passion, efficacité et humour.
Le groupe fait son entrée sur scène en arborant un large sourire et le chanteur guitariste Andrew Stockdale est particulièrement acclamé. Il incarne l'héritage spirituel de Black Sabbath, Deep Purple et surtout de Led Zeppelin. D'ailleurs, si l'on s'en tient strictement à son organe vocal, il peut aisément passer pour le fils biologique de Robert Plant.
Le combo de Sydney 'envoie la mayonnaise' avec le morceau "Dimension" et se révèle une véritable tornade sur scène. En effet, il existe une alchimie naturelle entre les trois membres du groupe, alchimie qui empêchera tout temps mort pendant le concert. On se laisse immédiatement happer et séduire par ce son si 'in your face' et grisant (je ne recherche pas l'effet Vandamme, mais ce terme est plutôt intraduisible) ainsi que par leur énergie visuelle. Personne ne contestera que Wolfmother a de l'énergie à revendre : ces jeunes Australiens vivent leur musique : Myles Heskett ne tient pas en place, Chris Ross est déchaîné et Andrew Stockdale saute en l'air en distillant des riffs sauvages qui font vibrer les visages des spectateurs et sautiller leurs Converse.
Le leader de Wolfmother nous raconte qu'il s'est recueilli sur la tombe de Jim Morrison en s'abreuvant de scotch, geste vu d'un mauvais œil par la sécurité du Père Lachaise qui l'a rappelé à l'ordre, ce à quoi il affirme avoir répondu : 'I'm bringing rock to Paris!'.
Voilà un jeune homme qui ne manque pas de répartie! C'est avec la même insolence que le groupe joue sa musique, en particulier la version édifiante de "Mind's Eye" qui clôt la première partie du concert.
Le rappel est massif , la reprise de leurs mentors Led Zeppelin somptueuse et nous trépignons à l'idée d'entendre "The Joker And The Thief", qui sera le moment de grâce du concert, une apothéose extatique avec ce riff galvanisant et addictif, un final cathartique digne d'un (très bel) orgasme.
J'en transpire encore...
Comme dirait le Lester Bangs de xsilence, rock'n'roll !!!
Merci d'avoir amené le rock à Paris, les gars !
Les insupportables Fancy ou comment faire un abominable revival du glam rock s'agitent sur scène pendant une demi-heure, sans grande efficacité. Encore un groupe qui privilégie la forme au fond, l'attitude à la substantifique moelle musicale. Ces lascars n'ont pas compris qu'il ne suffit pas de porter des pattes d'ef en taille 34 et d'avoir une voix haut perchée pour être un descendant de T Rex.
A l'inverse, Wolfmother revendique clairement ses influences mais possède les ingrédients nécessaires pour ne pas s'auto-parodier : charisme, aisance, passion, efficacité et humour.
Le groupe fait son entrée sur scène en arborant un large sourire et le chanteur guitariste Andrew Stockdale est particulièrement acclamé. Il incarne l'héritage spirituel de Black Sabbath, Deep Purple et surtout de Led Zeppelin. D'ailleurs, si l'on s'en tient strictement à son organe vocal, il peut aisément passer pour le fils biologique de Robert Plant.
Le combo de Sydney 'envoie la mayonnaise' avec le morceau "Dimension" et se révèle une véritable tornade sur scène. En effet, il existe une alchimie naturelle entre les trois membres du groupe, alchimie qui empêchera tout temps mort pendant le concert. On se laisse immédiatement happer et séduire par ce son si 'in your face' et grisant (je ne recherche pas l'effet Vandamme, mais ce terme est plutôt intraduisible) ainsi que par leur énergie visuelle. Personne ne contestera que Wolfmother a de l'énergie à revendre : ces jeunes Australiens vivent leur musique : Myles Heskett ne tient pas en place, Chris Ross est déchaîné et Andrew Stockdale saute en l'air en distillant des riffs sauvages qui font vibrer les visages des spectateurs et sautiller leurs Converse.
Le leader de Wolfmother nous raconte qu'il s'est recueilli sur la tombe de Jim Morrison en s'abreuvant de scotch, geste vu d'un mauvais œil par la sécurité du Père Lachaise qui l'a rappelé à l'ordre, ce à quoi il affirme avoir répondu : 'I'm bringing rock to Paris!'.
Voilà un jeune homme qui ne manque pas de répartie! C'est avec la même insolence que le groupe joue sa musique, en particulier la version édifiante de "Mind's Eye" qui clôt la première partie du concert.
Le rappel est massif , la reprise de leurs mentors Led Zeppelin somptueuse et nous trépignons à l'idée d'entendre "The Joker And The Thief", qui sera le moment de grâce du concert, une apothéose extatique avec ce riff galvanisant et addictif, un final cathartique digne d'un (très bel) orgasme.
J'en transpire encore...
Comme dirait le Lester Bangs de xsilence, rock'n'roll !!!
Merci d'avoir amené le rock à Paris, les gars !
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