Katzenjammer Kabarett
Paris [Le Klub] - vendredi 01 août 2008 |
Le Klub, boîte gay de la rue Saint-Denis reconvertie en club rock, n'est vraiment pas le cadre idéal pour les concerts. Si l'acoustique n'est pas mauvaise, en revanche la configuration de la salle, très petite, interdit quasiment de voir les groupes, sauf à être placé au premier rang. Dommage, surtout pour des groupes où l'aspect visuel est important.
Or, tel est le cas de Katzenjammer Kabarett (le Cabaret de la Gueule de Bois). Avec un tel nom, on aurait pu s'attendre à un sous-Dresden Dolls de plus. Eh bien pas du tout !
La troupe assurant la première partie de Cinema Strange, très bon groupe de batcave qui s'apparente quand même à du revival de cette scène de la fin des 70's-début 80's mélangeant punk, glam, noirceur et théâtralité, on aurait pu s'attendre à subir un énième combo gothique de seconde ou troisième zone. Katzenjammer Kabarett crée tout de suite la surprise – pour moi du moins, car je ne connaissais le groupe ni d'Eve ni d'Adam – avec un son furieusement moderne et actuel, coloré et teinté d'électronique, et que je n'arrive pas à définir, mais qui pourtant me parle. Le charme opère rapidement.
La magie repose d'ailleurs en grande partie en la personne de la chanteuse Mary Komplikated. La belle fait preuve d'une maîtrise vocale impressionnante, avec un timbre incroyablement personnel, même si je commence à percevoir quelques réminiscences de Siouxsie. Cependant, on est loin, très très loin, de tous ces groupes qui singeaient la Ice Queen et ses Banshees. Charismatique et élégante, elle n'en plaisante pas moins entre les morceaux, instaurant un climat de légèreté et une complicité avec le public.
Les musiciens ne sont pas en reste. Dotés eux aussi de pseudonymes théâtraux, Herr Katz (guitare), Klischee (claviers), Mr Guillotine (basse) tissent des mélodies et distillent des ambiances pour le moins inédites et originales.
La musique de Katzenjammer Kabarett est à la fois très fraîche et déjà très mature.
Le niveau ne baisse pas au fur et à mesure du concert, on ne fait que se familiariser avec ce groupe français au nom allemand chantant en anglais, et quand la fin retentit, on en redemande, loin de soupirer de soulagement. C'est quand même assez rare concernant un groupe de première partie pour être signalé.
Le groupe nous réserve une surprise de taille pour le dernier morceau : une reprise de "Raspoutine" de Boney M ! J'avoue d'ailleurs avoir un faible pour ce groupe qui a marqué mon enfance dans les années 70, même si ce n'est pas mon morceau préféré (ce serait plutôt "Daddy Cool"). Le choix d'un vieux tube disco comme cover est en soi honorable en terme de prise de risque, et en plus Katzenjammer Kabarett réussit à métamorphoser et s'approprier avec aisance le morceau, marqué notamment par une guitare saturée.
Après quelques recherches très sommaires, je m'aperçois que pour définir cette musique on parle de Death Rock Cabaret ou encore de Baroque Krautpop. L'aspect cabaret est en effet assez présent, sans être caricatural, et il est dommage que la configuration de la salle n'ait pas permis de profiter davantage de l'aspect visuel de la performance. Je ne peux voir que la tête des musiciens pendant le concert, et certaines personnes ne peuvent même pas voir la scène. On ressent également, il est vrai, des influences krautrock, la musique du groupe est assez mélodique et accessible pour être qualifiée de pop, et la coloration est en effet baroque. Quant au terme de death rock (en quelque sorte la réponse américaine, en particulier californienne, au tout début des 80's, au batcave anglais), il semble un peu moins pertinent, malgré la présence ci et là d'une guitare tranchante ou d'une ligne de basse menaçante, tant la musique de Katzenjammer Kabarett est peu torturée, sombre et sale.
Au final, je sors très enthousiasmé par ce concert, qui donne vraiment envie de s'intéresser davantage à ce jeune groupe original, novateur et attachant. A tel point que leur prestation aurait tendance à éclipser celle du groupe de tête d'affiche, plus prévisible.
Or, tel est le cas de Katzenjammer Kabarett (le Cabaret de la Gueule de Bois). Avec un tel nom, on aurait pu s'attendre à un sous-Dresden Dolls de plus. Eh bien pas du tout !
La troupe assurant la première partie de Cinema Strange, très bon groupe de batcave qui s'apparente quand même à du revival de cette scène de la fin des 70's-début 80's mélangeant punk, glam, noirceur et théâtralité, on aurait pu s'attendre à subir un énième combo gothique de seconde ou troisième zone. Katzenjammer Kabarett crée tout de suite la surprise – pour moi du moins, car je ne connaissais le groupe ni d'Eve ni d'Adam – avec un son furieusement moderne et actuel, coloré et teinté d'électronique, et que je n'arrive pas à définir, mais qui pourtant me parle. Le charme opère rapidement.
La magie repose d'ailleurs en grande partie en la personne de la chanteuse Mary Komplikated. La belle fait preuve d'une maîtrise vocale impressionnante, avec un timbre incroyablement personnel, même si je commence à percevoir quelques réminiscences de Siouxsie. Cependant, on est loin, très très loin, de tous ces groupes qui singeaient la Ice Queen et ses Banshees. Charismatique et élégante, elle n'en plaisante pas moins entre les morceaux, instaurant un climat de légèreté et une complicité avec le public.
Les musiciens ne sont pas en reste. Dotés eux aussi de pseudonymes théâtraux, Herr Katz (guitare), Klischee (claviers), Mr Guillotine (basse) tissent des mélodies et distillent des ambiances pour le moins inédites et originales.
La musique de Katzenjammer Kabarett est à la fois très fraîche et déjà très mature.
Le niveau ne baisse pas au fur et à mesure du concert, on ne fait que se familiariser avec ce groupe français au nom allemand chantant en anglais, et quand la fin retentit, on en redemande, loin de soupirer de soulagement. C'est quand même assez rare concernant un groupe de première partie pour être signalé.
Le groupe nous réserve une surprise de taille pour le dernier morceau : une reprise de "Raspoutine" de Boney M ! J'avoue d'ailleurs avoir un faible pour ce groupe qui a marqué mon enfance dans les années 70, même si ce n'est pas mon morceau préféré (ce serait plutôt "Daddy Cool"). Le choix d'un vieux tube disco comme cover est en soi honorable en terme de prise de risque, et en plus Katzenjammer Kabarett réussit à métamorphoser et s'approprier avec aisance le morceau, marqué notamment par une guitare saturée.
Après quelques recherches très sommaires, je m'aperçois que pour définir cette musique on parle de Death Rock Cabaret ou encore de Baroque Krautpop. L'aspect cabaret est en effet assez présent, sans être caricatural, et il est dommage que la configuration de la salle n'ait pas permis de profiter davantage de l'aspect visuel de la performance. Je ne peux voir que la tête des musiciens pendant le concert, et certaines personnes ne peuvent même pas voir la scène. On ressent également, il est vrai, des influences krautrock, la musique du groupe est assez mélodique et accessible pour être qualifiée de pop, et la coloration est en effet baroque. Quant au terme de death rock (en quelque sorte la réponse américaine, en particulier californienne, au tout début des 80's, au batcave anglais), il semble un peu moins pertinent, malgré la présence ci et là d'une guitare tranchante ou d'une ligne de basse menaçante, tant la musique de Katzenjammer Kabarett est peu torturée, sombre et sale.
Au final, je sors très enthousiasmé par ce concert, qui donne vraiment envie de s'intéresser davantage à ce jeune groupe original, novateur et attachant. A tel point que leur prestation aurait tendance à éclipser celle du groupe de tête d'affiche, plus prévisible.
Très bon 16/20 | par Gaylord |
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