Jarvis Cocker

New York - Etats Unis d'Amérique [Terminal 5] - mardi 22 juillet 2008

Jarvis Cocker
Grandeur et décadence à New York City ! Surplacardée sur tous les murs de la grosse pomme, la venue du plus grand roi de la brit-pop n'aura laissé aucune chance au hasard. Je me retrouve ainsi ce 22 juillet 2008 comme aspiré par les ondes mystiques de la pop anglaise vers cette immense salle qu'est le Terminal 5, accompagné de centaines de "common people" et autres fans hystériques en tout genre. L'entrée du bonhomme sur scène est loin de se faire discrète, et à même voire des allures de surréalisme. Après avoir laissé, avec fausse galanterie, la place aux musicos, la légende se profile face à une petite marée humaine déjà conquise par le charisme hors norme de la bête: toujours plus grand, plus imposant, plus déjanté, et surtout bien plus excentrique et espiègle que ce qu'un néophyte comme moi aurait pu imaginer. Mais ce détail reste loin d'être la seule surprise la soirée. Malgré un cadre vraiment peu intimiste, l'ami Jarv' va en effet pendant tout le show s'efforcer à briser la regrettable distance physique et morale qu'impose l'architecture made in revolution industrielle de ce Terminal 5. Arrosé lors de son arrivée à coups de petits bonbons, le public émerveillé semble immédiatement séduit par les efforts que ce dernier réalise pour apaiser nos désirs presque inconscients (mais bien réels) de pouvoir palper de plus près la légende, notamment par ces offrandes de bière (et à des mineurs qui plus est !), de serrage de mains, ou par ces longs discours visiblement très spirituels (du moins pour un anglophone averti, car les locaux semblaient bien se marrer). Reste à préciser que la prestation scénique de Mr Cocker, 44 ans, aura largement nourrit nos attentes. En véritable clown de scène, celui-ci, en plus de nous avoir logiquement affublé de ses gros tubes du disque éponyme, nous aura dévoilé une bonne partie du nouvel album encore resté inaccessible pour le commun des mortels. La foule semble simplement rester bouche bée à un de ces moments là : est-il bien entrain de prétendre nous jouer un nouveau morceau au doux nom de "This is a fucking song" ? On semble approcher les tréfonds de la dérision douteuse et du bon goût...
C'est donc sous forme d'un ouragan brit-pop prêt à combler notre avidité de pop & roll que le show se voudra efficace, mais surtout d'un pragmatisme avisé. Un authentique numéro de jonglage façon Jarvis Cocker mêlant désaltération par les gros tubes et découverte par les nouvelles compositions. Ultime détail de l'étrange : le show ne s'achève pas par le "Dont Let Him Waste Your Time" tant attendu et adulé lors du deuxième rappel, mais par une expérimentation psychédélique façon "Seductive Barry" qui ne s'avèrerait même pas être signé de sa propre plume. Enfin, entre ce que j'ai cru comprendre ce soir là et entre ce qu'il s'est réellement passé réside probablement la même distance qui séparait ce groupe de courtisanes pithiatiques à leur idole : des années lumières de classe...


Excellent !   18/20
par TheWayYouSmiled


  Photo par l'auteur.

Setlist :
Complications
Caucasian Blues
Tonite
Girls Like It Too
Big Julie
I Will Kill Again
Angela
Told You Twice
Big Stuff
Black Magic
>>>
Fat Children
Just A Fucking Song
Cunts Are Still Running The World
>>>
Don't Let Him Waste Your Time
Face It (Master C & J cover)


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