MGMT

Paris [Rock En Seine, Grande Seine] - dimanche 30 août 2009

MGMT est vite devenu un groupe apprécié par tout le monde de partout (le monde) de 7 ("Kids") à 77 ans ("The Youth") de l'UMP jusque là (même si l'appellation a perdu le sens, MGMT n'est pas un groupe "indie"), en passant par l'Italie, où on dit bien MANAGEMENT (après pour l'intonation, faut venir me voir). Si le Melody Day de l'animal comestible Caribou accompagnait Louise Bourgoin dans son entrée de miss météo, eh bah Management, mon vieux, ça pourrait très bien y être aussi pendant que quelqu'un arrive. La fabrication du tube, tout ça, c'est un peu de la connerie – n'importe quel scientifique du domaine pouvait préméditer le décollage des deux zigues.
MGMT évoque une certaine image de la jeunesse (dans l'ironie, dans l'idée de "fast" mais pas trop furious) dans le texte et à travers le topo visuel direct imposé et médiatisé, MGMT écrase artistiquement la programmation de NRJ en appartenant à une famille qui ne squattera sans doute jamais ce type de radio (Flaming Lips, par exemple, euh), MGMT fait partie de ces groupes qui appartiennent à plusieurs familles et pourraient donc sombrer orphelins, MGMT est le groupe acheté – à jeter, code barre et -slash- date de péremption, paillettes réduites en cendres une fois qu'on range les mers bleutées.
Au vu de son succès et c'est tant mieux pour lui (en plus, prévu pour l'été, c'est passé crème solaire) cet album a aussi la qualité à ne pas déconsidérer en tant que support, pour pas mal de monde, de pistes et de références sur le rapport et la place sociale de la musique, sur son impact. OK.

"This is a call of arms to live and love and sleep together
We could flood the streets with love or light or heat whatever
Lock the parents out, cut a rug, twist and shout
Wave your hands
Make it rain
For stars will rise again" (The Youth)

Ce morceau de quoi, de morceau, renvoie vraiment à un hymne et à, ensemble, la possibilité d'une idylle.
Mais venons-en au concert : il se trouve que ce n'est pas tout à fait l'effet qui s'est produit. Les deux compères ont choisi la carte de la nonchalance vis à vis du public. Pas de gourous unificateurs ici, pas de mecs qui ont l'air de s'éclater en étant là pour "l'Amour de l'Art". Pas trop de blabla (même si "voici un nouveau morceau, il parle d'extasy"), rien de plus par rapport à l'album qui vole haut, qui laisse donc place à une série de concerts qui ne peuvent, à priori, tomber trop bas.

Pour Oracular Sepectacular, en fin de compte, la question essentielle tournait autour de : ça marchera, okay, mais est-ce que ça marquera?
Avec un an (et des poussières) d'avancée (ou de recul), on serait tenter de répondre par l'affirmation. En revanche, à Rock En Seine, pour marcher ça, ça va (public nombreux, réceptif au service minimum), mais pour marquer...


Insipide   7/20
par Pippo


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