MGMT
Oracular Spectacular |
Label :
Columbia |
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Premier morceau, première écoute pénible. Sorte de bruit synthétique immonde, genre Duran Duran gonflé à l'hélium. Un truc qui donne très envie de s'enfiler du Motörhead volume maximal. De revenir aux fondamentaux quoi. Et puis... et puis arrive la seconde, la troisième écoute... etc...
Révélation. Le bruit (grosseuh production de Dave Friedmann) se délite très vite en de multiples mélodies farouches, puis éclot subitement l'évidence de chansons, quelques fois superbes, toutes cisaillées dans un buisson ardent où se cachent pêle-mêle electro-funk, folk hippie, psyché barré... enfin tout l'attirail du groupe des années 2000 qui veut faire son original à tout pris. Une musique étoilée avec une autre influence, celle-ci moins commune, qui sans primer la recouvre de son spectre strassé : le glam rock. À n'en pas douter, les deux garçons, car il s'agit ici avant tout d'un duo, ont biberonné leur album à la paillette lactée et aux cheveux décolorés. On pense à du Sparks moins fofolle ou à du Bowie bourré à 2 grammes 5.
De très bonnes références pour un album qui ne l'est pas moins, ou alors un tout petit moins. Pas parfait de bout en bout cet Oracular Spectacular. Mais de toute façon, difficile d'imaginer que MGMT eût pu faire mieux que cette suite en trois qui ouvre l'album : "Time To Pretend", "Weekend Wars", "The Youth". Les New-yorkais commencent sagement par investir le dancefloor sur fond de texte générationnel ('Let's make some music make some money find some models for wives / I'll move to Paris, shoot some heroin and fuck with the stars', programme intéressant) avant de finir sur un nuage à psalmodier des 'youth is starting to change' absolument divins. Aie aie aie...
Malgré une inaptitude manifeste à s'habiller correctement (le George Michael flashy du "Wake Me Up Before You Go Go" a fait des émules), les deux gus de MGMT sont loin d'être ridicules sur le plan qui nous intéresse, à savoir musical. Leur premier album, s'il n'est peut-être pas une tuerie complète, est au moins une jolie tentative d'assassinat.
Révélation. Le bruit (grosseuh production de Dave Friedmann) se délite très vite en de multiples mélodies farouches, puis éclot subitement l'évidence de chansons, quelques fois superbes, toutes cisaillées dans un buisson ardent où se cachent pêle-mêle electro-funk, folk hippie, psyché barré... enfin tout l'attirail du groupe des années 2000 qui veut faire son original à tout pris. Une musique étoilée avec une autre influence, celle-ci moins commune, qui sans primer la recouvre de son spectre strassé : le glam rock. À n'en pas douter, les deux garçons, car il s'agit ici avant tout d'un duo, ont biberonné leur album à la paillette lactée et aux cheveux décolorés. On pense à du Sparks moins fofolle ou à du Bowie bourré à 2 grammes 5.
De très bonnes références pour un album qui ne l'est pas moins, ou alors un tout petit moins. Pas parfait de bout en bout cet Oracular Spectacular. Mais de toute façon, difficile d'imaginer que MGMT eût pu faire mieux que cette suite en trois qui ouvre l'album : "Time To Pretend", "Weekend Wars", "The Youth". Les New-yorkais commencent sagement par investir le dancefloor sur fond de texte générationnel ('Let's make some music make some money find some models for wives / I'll move to Paris, shoot some heroin and fuck with the stars', programme intéressant) avant de finir sur un nuage à psalmodier des 'youth is starting to change' absolument divins. Aie aie aie...
Malgré une inaptitude manifeste à s'habiller correctement (le George Michael flashy du "Wake Me Up Before You Go Go" a fait des émules), les deux gus de MGMT sont loin d'être ridicules sur le plan qui nous intéresse, à savoir musical. Leur premier album, s'il n'est peut-être pas une tuerie complète, est au moins une jolie tentative d'assassinat.
Très bon 16/20 | par Sirius |
Posté le 26 avril 2008 à 21 h 12 |
Les nouveaux représentants de la génération 'fluorescent adolescent' s'appellent MGMT. Un nom ridicule, un look ignoble au possible, mais un premier album qui attire l'attention. Oh, oui, bien sûr, il y a de grands risques pour que ce groupe soit oublié dans quelques mois comme... vous vous souvenez de ce groupe ? Non ? Normal... Alors, pourquoi faire attention à ce disque ?
Parce qu'il est plutôt bon, et intelligent. Ou, du moins, lucide. Ces deux jeunes savent bien ce qui les attend : être à la mode, puis être démodés. La chanson d'ouverture est le nouvel hymne d'une jeunesse éternellement désemparée face à son avenir (et même face à son présent, en général...). Vivre vite et mourir jeune, bon, c'est pas tout neuf, c'est le 'No Future' des Sex Pistols, à la sauce electo-synthético-chimico-fluoresent. Le duo écrit bien, pas de doute, et la chanson est percutante, dans son genre. Un futur hit, à n'en point douter. La chanson suivante, "Weekend Wars", moins électronique, laisse s'envoler, sur fond d'arpèges, la délicieuse et touchante voix du chanteur. Nouvelle démonstration de talent, le chant est habité, et certains passages du morceau évoquent Bowie. Bowie, on le retrouve dans "The Youth", l'influence est claire. Ce refrain chanté en chœurs aigus, qui se déforme en passant à une tonalité plus basse vers la fin du titre, créant une délicieuse désorientation de l'auditeur ; la mélodie sublimée par une dissonance fugace, c'est du Tin White Duke tout craché. "Electric Feel" rappelle l'efficacité de la scène New Rave, les Klaxons en particulier (ah mais voilà, ce sont eux, les Klaxons... Que sont-ils devenus ?). De même pour "Kids", imparable, avec sa mélodie simple et enjouée que l'on sifflote encore deux heures après l'avoir entendue. L'impression de légèreté, qui pourrait être de la futilité, du vide, est détrompée par la voix et les textes mélancoliques du chanteur. Malheureusement, tous les morceaux n'ont pas la qualités des premiers : "4th Dimensional Transition" (mis à part la deuxième moitié du morceau, dans laquelle ou croirait entendre, pour le coup, le vrai Bowie, sur fond d'un délicieux psychédélisme), "Of Moons, Birds And Monsters" (un poil années 80, un poil de trop...), "The Handshake" (morceau plus ou moins expérimental, évoquant vaguement Gorillaz sur la fin) et "Future Reflections" (trop faible pour un morceau de clôture) sont trop inégaux pour soutenir la comparaison avec les titres denses et puissants du début d'Oracular Spectacular. Au milieu de tout cela scintille la perle du disque, un morceau dépouillé, pur et touchant, très éloigné du synthétisme ambiant : "Pieces Of What", débutant sur un simple guitare/voix. Le chant rappelle celui du génial Black Francis dans les passages les plus pépères des Pixies (très peu nombreux, je vous l'accorde). La chanson est parfaite, sans avoir la tendance écœurante des tubes en puissances que contient la galette. Un petit trésor, en somme.
On a donc affaire à un album qui sera sans doute bientôt au summum de la hype, sûrement destiné à disparaître rapidement, mais qui reste pourtant un digne représentant d'un rock éphémère de qualité. L'inégalité du disque s'explique et se pardonne par le public auquel il est destiné, la génération vivant à toute vitesse, téléchargent les morceaux qui leur tombent dans les oreilles et les font immédiatement frissonner, voire danser, n'ayant pas le temps d'écouter attentivement l'ensemble d'un album. Pas grave, en somme.
Parce qu'il est plutôt bon, et intelligent. Ou, du moins, lucide. Ces deux jeunes savent bien ce qui les attend : être à la mode, puis être démodés. La chanson d'ouverture est le nouvel hymne d'une jeunesse éternellement désemparée face à son avenir (et même face à son présent, en général...). Vivre vite et mourir jeune, bon, c'est pas tout neuf, c'est le 'No Future' des Sex Pistols, à la sauce electo-synthético-chimico-fluoresent. Le duo écrit bien, pas de doute, et la chanson est percutante, dans son genre. Un futur hit, à n'en point douter. La chanson suivante, "Weekend Wars", moins électronique, laisse s'envoler, sur fond d'arpèges, la délicieuse et touchante voix du chanteur. Nouvelle démonstration de talent, le chant est habité, et certains passages du morceau évoquent Bowie. Bowie, on le retrouve dans "The Youth", l'influence est claire. Ce refrain chanté en chœurs aigus, qui se déforme en passant à une tonalité plus basse vers la fin du titre, créant une délicieuse désorientation de l'auditeur ; la mélodie sublimée par une dissonance fugace, c'est du Tin White Duke tout craché. "Electric Feel" rappelle l'efficacité de la scène New Rave, les Klaxons en particulier (ah mais voilà, ce sont eux, les Klaxons... Que sont-ils devenus ?). De même pour "Kids", imparable, avec sa mélodie simple et enjouée que l'on sifflote encore deux heures après l'avoir entendue. L'impression de légèreté, qui pourrait être de la futilité, du vide, est détrompée par la voix et les textes mélancoliques du chanteur. Malheureusement, tous les morceaux n'ont pas la qualités des premiers : "4th Dimensional Transition" (mis à part la deuxième moitié du morceau, dans laquelle ou croirait entendre, pour le coup, le vrai Bowie, sur fond d'un délicieux psychédélisme), "Of Moons, Birds And Monsters" (un poil années 80, un poil de trop...), "The Handshake" (morceau plus ou moins expérimental, évoquant vaguement Gorillaz sur la fin) et "Future Reflections" (trop faible pour un morceau de clôture) sont trop inégaux pour soutenir la comparaison avec les titres denses et puissants du début d'Oracular Spectacular. Au milieu de tout cela scintille la perle du disque, un morceau dépouillé, pur et touchant, très éloigné du synthétisme ambiant : "Pieces Of What", débutant sur un simple guitare/voix. Le chant rappelle celui du génial Black Francis dans les passages les plus pépères des Pixies (très peu nombreux, je vous l'accorde). La chanson est parfaite, sans avoir la tendance écœurante des tubes en puissances que contient la galette. Un petit trésor, en somme.
On a donc affaire à un album qui sera sans doute bientôt au summum de la hype, sûrement destiné à disparaître rapidement, mais qui reste pourtant un digne représentant d'un rock éphémère de qualité. L'inégalité du disque s'explique et se pardonne par le public auquel il est destiné, la génération vivant à toute vitesse, téléchargent les morceaux qui leur tombent dans les oreilles et les font immédiatement frissonner, voire danser, n'ayant pas le temps d'écouter attentivement l'ensemble d'un album. Pas grave, en somme.
Très bon 16/20
Posté le 29 juillet 2008 à 10 h 04 |
Je fais des efforts, oui, promis. Mais non, non et encore non. Entendons-nous, il y a ici des choses drôlement accrocheuses, prenons par exemple les mélodies synthés kitsch de "Time to Pretend" ou encore "Kids". C'est positivement moche, mais ça entre discrètement dans la tête, pour aller s'engluer dans un recoin sombre d'où il sera très difficile de les déloger. On se surprendra même à les siffloter lors de moments de relâchement. N'empêche, les sons synthétiques eighties, le débordement de clavier, et surtout les couinements nasillards haut perchés du chanteur rendent cet énorme bonbon acidulé extrêmement ardu à avaler. Du coup, on le léchouille par-ci par-là pour en venir à bout. Car il faut dire qu'il est généreux en saveurs cachées : au-delà de l'apparente simplicité des compositions, chaque morceau est riche en sons, les gimmicks s'ajoutant les uns aux autres, assurant à l'auditeur attentif des découvertes au fil des écoutes.
Si je raffolais du sucre et des couleurs fluos, nul doute que je m'entendrais avec Oracular Spectacular, et que nous passerions de longues heures à nous empiffrer de barbes à papa. Malheureusement, je suis diabétique.
Oracular Spectacular, un disque eighties, sournois et calorifique.
Si je raffolais du sucre et des couleurs fluos, nul doute que je m'entendrais avec Oracular Spectacular, et que nous passerions de longues heures à nous empiffrer de barbes à papa. Malheureusement, je suis diabétique.
Oracular Spectacular, un disque eighties, sournois et calorifique.
Moyen 10/20
Posté le 16 août 2008 à 18 h 46 |
M.G.M.T quatre lettres qui résonnent dans la tête et un nom de groupe résolument à part.
M.G.M.T intrigue, fascine, envoûte grâce à des mélodies mélangeants sons hypnotiques et électros ainsi qu'un univers fantaisiste à souhait...
Impossible de passer à côté de leur premier single, le tubissime "Time to Pretend". Placé au début de l'album, il annonce la couleur : rythmique, mélodie, refrain, tout s'emboîte à merveille pour créer un hymne rock-électro-psychédélique, véritable invitation à la transe."Weekend Wars", le second titre de l'album, s'inscrit dans le même schéma efficace tandis que "Electric Feel" et "The Youth" calment le jeu avec leurs accents mélancoliques.On commence à planer... L'excellent "Kids" et le génial "Of Moons, Birds & Monsters" nous rendent un peu plus accros. Les autres morceaux de ce premier opus ("The handshake" ou "Future reflections") bien que plus difficiles à écouter, nous plongent au plus profond dans l'atmosphère psychédélique et inspirée du groupe (également trés développée dans leurs clips, autres de leurs points forts).
Avec "Oracular Spectacular", M.G.M.T installe son statut de groupe inclassable et nous emmène dans un voyage musical hors normes et "spectaculaire" jusqu'à la quatrième dimension!
M.G.M.T intrigue, fascine, envoûte grâce à des mélodies mélangeants sons hypnotiques et électros ainsi qu'un univers fantaisiste à souhait...
Impossible de passer à côté de leur premier single, le tubissime "Time to Pretend". Placé au début de l'album, il annonce la couleur : rythmique, mélodie, refrain, tout s'emboîte à merveille pour créer un hymne rock-électro-psychédélique, véritable invitation à la transe."Weekend Wars", le second titre de l'album, s'inscrit dans le même schéma efficace tandis que "Electric Feel" et "The Youth" calment le jeu avec leurs accents mélancoliques.On commence à planer... L'excellent "Kids" et le génial "Of Moons, Birds & Monsters" nous rendent un peu plus accros. Les autres morceaux de ce premier opus ("The handshake" ou "Future reflections") bien que plus difficiles à écouter, nous plongent au plus profond dans l'atmosphère psychédélique et inspirée du groupe (également trés développée dans leurs clips, autres de leurs points forts).
Avec "Oracular Spectacular", M.G.M.T installe son statut de groupe inclassable et nous emmène dans un voyage musical hors normes et "spectaculaire" jusqu'à la quatrième dimension!
Bon 15/20
Posté le 30 novembre 2008 à 19 h 30 |
Now Future
Véritable hype de cette année 2008, on se demande si on parlera encore de MGMT l'année prochaine, et la réponse est "on s'en fout", car c'est un groupe ancré dans notre époque, un groupe éphémère qui parle de et destiné à la jeunesse, un son qui traînera sur les iPod et squattera la playlist de soirées estudiantines. On peut inscrire la volonté des deux compères dans celle de l'autodestruction, pas comme le Punk, pas de nihilisme mais plutôt une volonté du rien, de s'inscrire pleinement dans un processus d'exploitation, du "jetable", du consommable. La conscience de cela permet au groupe de créer une œuvre à la fois conceptuelle par sa musique et représentative de son époque, assimilation du passé, anachronisme, apologie du kitsch, Tout est dans cet Oracular Spectacular, thèse Debordienne du 21eme siècle.
Veritable melting-pot où l'on croise autant David Bowie, les Flamings Lips, Animal Collective et des synthés sirupeux des années 80's. Mais là où certains verront du mauvais goût, je parlerai plutôt d'une culture savante du recyclage, où il n'existe plus vraiment de frontières, de classification, une accumulation d'années de musique Pop, hybride et bâtarde. Une sorte du culte du mauvais goût; jusqu'aux aux tenues new-age arborées par le groupe. Mais un mauvais goût maîtrisé, utilisé comme une matière qui dépasse même le cadre de la référence, puisque que maintenant inscrite en chacun de nous ou bien sur des milliers de disque dur.
Du psychédélisme à l'électro, Toute la musique de la jeunesse durant des décennies, annexée pour donner un produit fini et compact, débarrassée de toute idéologie ou mouvement. Le témoignage du passé comme moyen créatif d'une jeunesse qui n'en a visiblement plus à foutre.
On peut bien sur faire une analogie avec Of Montreal, puissant dans l'easy listening pour créer une musique propre, se jouant des références de la pop musique pour aboutir à une œuvre personnelle. Mais on est plus dans le plaisir pur dans cet Oracular Spectacular, qui squattera nos oreilles encore quelques mois et qu'on réécoutera dans 10 ans, "tu te souviens de ce qu'on écoutait à l'époque, tu sais ce qu'ils sont devenus ?".
Mais parfois le vernis craque, derrière la bonne humeur, l'inventivité, le "trip". Derrière ses premiers abords guillerets, cet album est un véritable manifeste adolescent, torturé et destructeur. L'album en tant que "produit" prône la valeur de l'éphémère, il en est de même des paroles du groupe, le fond rejoint la forme : un véritable "concept" album autour de la jeunesse d'aujourd'hui.
"Time To Pretend", qui ouvre l'album et qui est un de ses nombreux tubes, est une véritable célébration de la jeunesse, du nihilisme et de la vie de rock star, "We'll choke on our vomit and that will be the end" , clin d'œil à Hendrix ? Condamné à faire semblant pour éviter une vie morne ? Vivre vite plutôt que vieux ?
Cette pensée est déclinée pendant tout l'album et sublimée sur la meilleure chanson de l'album, "The Youth".
La seconde partie de l'album convainc moins, surtout après le déferlement de tubes comme "Kids" ou Electric Feel, entre chansons plus niaises ou tentative psychédéliques un peu gauches.
Si le groupe ne convainc pas sur tout le disque, il impressionne tout de même par un sens mélodique hors pair, et signe ici le disque de la génération fluo et iPod, en mélangeant new-wave, punk, hippie, pop, electro avec une candeur désinvolte de génies dadaïstes.
Véritable hype de cette année 2008, on se demande si on parlera encore de MGMT l'année prochaine, et la réponse est "on s'en fout", car c'est un groupe ancré dans notre époque, un groupe éphémère qui parle de et destiné à la jeunesse, un son qui traînera sur les iPod et squattera la playlist de soirées estudiantines. On peut inscrire la volonté des deux compères dans celle de l'autodestruction, pas comme le Punk, pas de nihilisme mais plutôt une volonté du rien, de s'inscrire pleinement dans un processus d'exploitation, du "jetable", du consommable. La conscience de cela permet au groupe de créer une œuvre à la fois conceptuelle par sa musique et représentative de son époque, assimilation du passé, anachronisme, apologie du kitsch, Tout est dans cet Oracular Spectacular, thèse Debordienne du 21eme siècle.
Veritable melting-pot où l'on croise autant David Bowie, les Flamings Lips, Animal Collective et des synthés sirupeux des années 80's. Mais là où certains verront du mauvais goût, je parlerai plutôt d'une culture savante du recyclage, où il n'existe plus vraiment de frontières, de classification, une accumulation d'années de musique Pop, hybride et bâtarde. Une sorte du culte du mauvais goût; jusqu'aux aux tenues new-age arborées par le groupe. Mais un mauvais goût maîtrisé, utilisé comme une matière qui dépasse même le cadre de la référence, puisque que maintenant inscrite en chacun de nous ou bien sur des milliers de disque dur.
Du psychédélisme à l'électro, Toute la musique de la jeunesse durant des décennies, annexée pour donner un produit fini et compact, débarrassée de toute idéologie ou mouvement. Le témoignage du passé comme moyen créatif d'une jeunesse qui n'en a visiblement plus à foutre.
On peut bien sur faire une analogie avec Of Montreal, puissant dans l'easy listening pour créer une musique propre, se jouant des références de la pop musique pour aboutir à une œuvre personnelle. Mais on est plus dans le plaisir pur dans cet Oracular Spectacular, qui squattera nos oreilles encore quelques mois et qu'on réécoutera dans 10 ans, "tu te souviens de ce qu'on écoutait à l'époque, tu sais ce qu'ils sont devenus ?".
Mais parfois le vernis craque, derrière la bonne humeur, l'inventivité, le "trip". Derrière ses premiers abords guillerets, cet album est un véritable manifeste adolescent, torturé et destructeur. L'album en tant que "produit" prône la valeur de l'éphémère, il en est de même des paroles du groupe, le fond rejoint la forme : un véritable "concept" album autour de la jeunesse d'aujourd'hui.
"Time To Pretend", qui ouvre l'album et qui est un de ses nombreux tubes, est une véritable célébration de la jeunesse, du nihilisme et de la vie de rock star, "We'll choke on our vomit and that will be the end" , clin d'œil à Hendrix ? Condamné à faire semblant pour éviter une vie morne ? Vivre vite plutôt que vieux ?
Cette pensée est déclinée pendant tout l'album et sublimée sur la meilleure chanson de l'album, "The Youth".
La seconde partie de l'album convainc moins, surtout après le déferlement de tubes comme "Kids" ou Electric Feel, entre chansons plus niaises ou tentative psychédéliques un peu gauches.
Si le groupe ne convainc pas sur tout le disque, il impressionne tout de même par un sens mélodique hors pair, et signe ici le disque de la génération fluo et iPod, en mélangeant new-wave, punk, hippie, pop, electro avec une candeur désinvolte de génies dadaïstes.
Très bon 16/20
Posté le 10 février 2009 à 20 h 24 |
Difficile comme ça de ranger les new-yorkais de MGMT dans une case tant leur musique renvoie à différentes époques et à différents styles... Et c'est d'ailleurs ce qui fait sa force principale, en plus de proposer des mélodies et des refrains imparables.
Une vraie brocante ce Oracular Spectacular. On y trouve de tout. Et surtout des gros bouts d'années 70 : du glam rock, des plans disco façon Bee Gees sous amphétamines ("Electric Feel"), Du psychédélisme en veux-tu en voilà ("4th Dimensional Transition", "The Handshake"...) du folk rock ("Pieces Of What") qui rappelle bien les Stones. Tout ça sans la moindre sensation de redite à tout au long des 40 minutes que dure le tout.
Bref, une bonne grosse baffe produite par le toujours inspiré Dave Fridmann (Flaming Lips, Weezer, Sparklehorse, Mogwai, Clap Your Hands Say Yeah...) qui s'écoute et s'écoutera encore pendant une paire de semaines.
Une vraie brocante ce Oracular Spectacular. On y trouve de tout. Et surtout des gros bouts d'années 70 : du glam rock, des plans disco façon Bee Gees sous amphétamines ("Electric Feel"), Du psychédélisme en veux-tu en voilà ("4th Dimensional Transition", "The Handshake"...) du folk rock ("Pieces Of What") qui rappelle bien les Stones. Tout ça sans la moindre sensation de redite à tout au long des 40 minutes que dure le tout.
Bref, une bonne grosse baffe produite par le toujours inspiré Dave Fridmann (Flaming Lips, Weezer, Sparklehorse, Mogwai, Clap Your Hands Say Yeah...) qui s'écoute et s'écoutera encore pendant une paire de semaines.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 04 août 2009 à 11 h 31 |
On se dit que ça y est, on nous a refait le coup de la pub Kodak vantant ses images de couleurs éclatantes. Avec des hippies débarqués de Goa en plus et sapés comme des naufragés new age. Par endroits, c'est le retour des Bee Gees, de Boney M. Et Prince nous serait revenu relifté après une cure de jouvence avec un message écolo et générationnel ; si, si, on jurerait dans les couplets de "The Youth". Mais ce ne sont que des réactions sur des détails sur lesquels il vaudrait mieux ne pas rester butés. Il n'empêche qu'on semble revenir il y a largement plus de 25 ans en arrière mais Oracular Spectacular n'est pas un album remasterisé. Et les synthétiseurs dégoulinants n'empêchent pas d'admettre que "Time To Pretend" est un morceau imparable, tel un générique annonciateur et probablement considéré comme un "My Generation" de ces années 00 : "...This our decision to live fast and die young...". Après ce titre, le soufflé semble retomber, mais ce sera à longueur d'écoutes successives que le reste arrivera à se faire 'délecter', faisant par-là couler des rivières de messages générationnels dans une musique electro et variant entre le funk et le folk. De quoi se laver les oreilles de ses surdités et de quoi se laver les yeux de de ses aveuglements, pour passer de l'état d'insouciance ou d'inconscience à celui de la sagesse (pas gagné!). Peut-être bon à faire tourner entre le film documentaire "Home" et le prochain blockbuster de Roland Emmerich.
Très bon 16/20
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