Aphex Twin
Saint-cloud [Rock En Scène, Grande Scène] - dimanche 25 août 2019 |
Avec ma pote Pauline, fan de techno et de musiques électroniques en tout genres, on a sauté sur l'occasion d'aller voir Aphex Twin lors de son passage à Rock en Seine le 25 août 2019. Après un covoit assez fou, on arrive à Clichy vers 20h pour prendre le Transilien qui nous emmène directement à St-Cloud, le "hometown" du festoche à la si belle affiche made in 2019, au sud-ouest de Paris. Evidemment, on se trompe d'arrêt, et on finit par arriver vers 21h,alors que les Foals sont sur scène et jouent "My Number" (le seul truc que je connais d'eux, wow).
Le cadre de Rock En Seine est magnifique, situé dans le Domaine de Saint Cloud, fontaines et autres ornements du XVIème s'y trouvent et sont très bien éclairés par le staff du fest. La grande scène se trouve tout au fond du site, et on a pu profiter deux minutes des Foals avant de tracer notre route pour Aphex Twin. Bah ouais, sorry quoi, rien que ça !
Alors qu'on arrive dans les environs et qu'un certain nombre de connaisseurs sont déjà sur place (les t shirts aux logos si particuliers, et ceux qui portent des tshirt Autechre, Ceephax et autres Luke Vibert), Richard James est, ô surprise, déjà sur scène (alors que son set n'était censé ne commencer qu'a 22h) pour teaser lui même le public qui commence à s'entasser devant la scène. Infrabasses assez puissantes pour vous retourner le bide, pleurs d'enfants horribles, et finalement il se décide pour passer un extrait du "Rainbow In Curved Air" de Terry Riley, ce qui ne manque pas de me faire sourire.
Nous trouvons rapidement notre place, une centaine de mètre pile devant la scène, et le concert peut commencer.
Alors qu'il est ovationné, Aphex Twin débute son set avec des bruits, littéralement. Finalement, il balance une grosse rythmique trap qui prends tout le monde par surprise, alors que son impressionnant lightshow éblouit !
Au centre de son estrade haute de 4 mètres environ, il est entouré par plusieurs écrans leds géants qui permettent de retransmettre en live les délires psychédéliques et surréalistes de Weirdcore, un VJ bien connu en Angleterre (qui s'est occupé de réaliser le clip de "Collapse" sur son dernier EP), mais également par une vingtaine de lyres surpuissantes et une dizaine de lasers. Il poursuit son set avec un morceau électro typique du son Rephlex (son propre label), aux breakbeats qui semblent pilotés par algorythmes, ce qui créée une espèce de méli-mélo polyrythmique électro. Finalement, il balance un gros son techno, basses en mode EBM à l'appui, ce qui a fait véritablement exploser le public de joie (et nous avec).
Il faut noter que, fidèle à lui même et à son image pour le moins nébuleuse, il n'a quasiment joué que des morceaux inconnus; soit des remixes de ses propres trucs produits à la volée, soit des morceaux de ses potes mixés sur une platine qu'on a pas reconnus. Après un nouveau passage électro, il sort tout de go et sans prévenir un truc qui a ressemblé à "Delphium", extrait de son premier album, Selected Ambient Works 85-92. Cette "version" (si c'en était bien une), qui lorgne toujours sur un côté acid house british revendiqué, était augmentée par la puissance des basses qui vous clouaient au sol, faisaient vibrer votre corps des intestins jusqu'aux tympans de vos oreilles... Juste impressionnant. Kraftwerk peut aller se coucher.
Il a semble t-il joué ensuite joué de gros sons drum'n'bass bien crados, emplis de basses bien fortes. Retour ensuite à une certaine rythmique trap avec des samples de chiens en guise de point de repère rythmique. Seul un type comme Richard James peut se permettre ce genre de délires sur scène.
Finalement, il nous a envoyé la pièce maîtresse de son set français. Sur une rythmique harsh drum'n'bass (qui faisait parfois penser à de la friture radio tellement la disto était élevée), son VJ s'est amusé à nous balancer à la tronche tout le gratin des célébrités françaises, remixé visuellement à la sauce Aphex Twin. De Mélenchon à Benalla, tout le monde y est passé sans exceptions. Mentions spéciales aux "remixes" de Louis de Funès, Sami Naceri, l'équipe de France de Football, Jul, Fred & Jamy, Gad Elmaleh et Cyril Hanouna. De quoi faire à la fois flipper et extasier toute la foule, qui n'a pas hésiter une seconde à ovationner chaque nouvelle apparence sur les écrans géants (un sentiment bizarre, tout de même). Aphex Twin aime notre bon vieux pays merdeilleux qu'est la France, y'a pas à en douter !
Après avoir de nouveau balancé un son techno bien dur (remixe extrait de son dernier album Syro, j'en ai eu l'impression en tout cas), notre ami nous a lancé pendant dix minutes un titre qui est passé de 20 bpm (autrement dit assez ambient) jusqu'au 200bpm (vers le hardcore/gabber), le tout en montée continue, faisant usage des lasers et des stroboscopes comme jamais personne n'en avait usé. Finalement, il a achevé tout le monde (nous compris) par dix minutes de "wall of sound" : harsh noise, glitchcore, tout l'attirail de son synthé modulaire y est passé afin de créer des sons inhumains et totalement foutraques qui ont rendu littéralement fou tout le monde (nous compris). Finalement...
Black out visuel et sonore.
Fin de set. Tout le monde applaudit et hurle.
Claque. Baffe. Patate de forain dans la gueule.
On est restés cons tellement la puissance du truc nous a pris par surprise. Pleurant et riant à la fois, encore tremblants et les oreilles dans les acouphènes, on était ailleurs...
Aphex Twin fait les choses à la fois un peu comme tout le monde (dans la forme du moins : la scénographie qui ressemble à celle de Orbital, l'éclairage typique d'un set techno), mais fait son truc à lui dans le fond (les musiques que personne n'a reconnues, les visuels complètement perchés avec le caméraman qui filme un public passé sous un filtre d'échos visuels). J'avais parfois le sentiment de me retrouver à la place des scientifiques à la fin de Rencontre du 3ème Type, à tenter de décrypter le message que cet OVNI nous balançait à la tronche sans autre cérémonie.
Très concrètement et en toute honnêteté, je peux facilement dire que j'ai assisté à l'un des meilleurs concerts de ma vie. Tellement de puissance... Avec Aphex Twin, on se retrouve face à l'inconnu total et soit on y adhère, soit on rejette en bloc.
On rentre chez nous repus d'infrabasses, claqués (dans tous les sens du terme) et surtout diablement heureux d'avoir pu être témoins de cette incroyable scène.
Vivement la prochaine fois Richard, le rendez-vous est pris !
Le cadre de Rock En Seine est magnifique, situé dans le Domaine de Saint Cloud, fontaines et autres ornements du XVIème s'y trouvent et sont très bien éclairés par le staff du fest. La grande scène se trouve tout au fond du site, et on a pu profiter deux minutes des Foals avant de tracer notre route pour Aphex Twin. Bah ouais, sorry quoi, rien que ça !
Alors qu'on arrive dans les environs et qu'un certain nombre de connaisseurs sont déjà sur place (les t shirts aux logos si particuliers, et ceux qui portent des tshirt Autechre, Ceephax et autres Luke Vibert), Richard James est, ô surprise, déjà sur scène (alors que son set n'était censé ne commencer qu'a 22h) pour teaser lui même le public qui commence à s'entasser devant la scène. Infrabasses assez puissantes pour vous retourner le bide, pleurs d'enfants horribles, et finalement il se décide pour passer un extrait du "Rainbow In Curved Air" de Terry Riley, ce qui ne manque pas de me faire sourire.
Nous trouvons rapidement notre place, une centaine de mètre pile devant la scène, et le concert peut commencer.
Alors qu'il est ovationné, Aphex Twin débute son set avec des bruits, littéralement. Finalement, il balance une grosse rythmique trap qui prends tout le monde par surprise, alors que son impressionnant lightshow éblouit !
Au centre de son estrade haute de 4 mètres environ, il est entouré par plusieurs écrans leds géants qui permettent de retransmettre en live les délires psychédéliques et surréalistes de Weirdcore, un VJ bien connu en Angleterre (qui s'est occupé de réaliser le clip de "Collapse" sur son dernier EP), mais également par une vingtaine de lyres surpuissantes et une dizaine de lasers. Il poursuit son set avec un morceau électro typique du son Rephlex (son propre label), aux breakbeats qui semblent pilotés par algorythmes, ce qui créée une espèce de méli-mélo polyrythmique électro. Finalement, il balance un gros son techno, basses en mode EBM à l'appui, ce qui a fait véritablement exploser le public de joie (et nous avec).
Il faut noter que, fidèle à lui même et à son image pour le moins nébuleuse, il n'a quasiment joué que des morceaux inconnus; soit des remixes de ses propres trucs produits à la volée, soit des morceaux de ses potes mixés sur une platine qu'on a pas reconnus. Après un nouveau passage électro, il sort tout de go et sans prévenir un truc qui a ressemblé à "Delphium", extrait de son premier album, Selected Ambient Works 85-92. Cette "version" (si c'en était bien une), qui lorgne toujours sur un côté acid house british revendiqué, était augmentée par la puissance des basses qui vous clouaient au sol, faisaient vibrer votre corps des intestins jusqu'aux tympans de vos oreilles... Juste impressionnant. Kraftwerk peut aller se coucher.
Il a semble t-il joué ensuite joué de gros sons drum'n'bass bien crados, emplis de basses bien fortes. Retour ensuite à une certaine rythmique trap avec des samples de chiens en guise de point de repère rythmique. Seul un type comme Richard James peut se permettre ce genre de délires sur scène.
Finalement, il nous a envoyé la pièce maîtresse de son set français. Sur une rythmique harsh drum'n'bass (qui faisait parfois penser à de la friture radio tellement la disto était élevée), son VJ s'est amusé à nous balancer à la tronche tout le gratin des célébrités françaises, remixé visuellement à la sauce Aphex Twin. De Mélenchon à Benalla, tout le monde y est passé sans exceptions. Mentions spéciales aux "remixes" de Louis de Funès, Sami Naceri, l'équipe de France de Football, Jul, Fred & Jamy, Gad Elmaleh et Cyril Hanouna. De quoi faire à la fois flipper et extasier toute la foule, qui n'a pas hésiter une seconde à ovationner chaque nouvelle apparence sur les écrans géants (un sentiment bizarre, tout de même). Aphex Twin aime notre bon vieux pays merdeilleux qu'est la France, y'a pas à en douter !
Après avoir de nouveau balancé un son techno bien dur (remixe extrait de son dernier album Syro, j'en ai eu l'impression en tout cas), notre ami nous a lancé pendant dix minutes un titre qui est passé de 20 bpm (autrement dit assez ambient) jusqu'au 200bpm (vers le hardcore/gabber), le tout en montée continue, faisant usage des lasers et des stroboscopes comme jamais personne n'en avait usé. Finalement, il a achevé tout le monde (nous compris) par dix minutes de "wall of sound" : harsh noise, glitchcore, tout l'attirail de son synthé modulaire y est passé afin de créer des sons inhumains et totalement foutraques qui ont rendu littéralement fou tout le monde (nous compris). Finalement...
Black out visuel et sonore.
Fin de set. Tout le monde applaudit et hurle.
Claque. Baffe. Patate de forain dans la gueule.
On est restés cons tellement la puissance du truc nous a pris par surprise. Pleurant et riant à la fois, encore tremblants et les oreilles dans les acouphènes, on était ailleurs...
Aphex Twin fait les choses à la fois un peu comme tout le monde (dans la forme du moins : la scénographie qui ressemble à celle de Orbital, l'éclairage typique d'un set techno), mais fait son truc à lui dans le fond (les musiques que personne n'a reconnues, les visuels complètement perchés avec le caméraman qui filme un public passé sous un filtre d'échos visuels). J'avais parfois le sentiment de me retrouver à la place des scientifiques à la fin de Rencontre du 3ème Type, à tenter de décrypter le message que cet OVNI nous balançait à la tronche sans autre cérémonie.
Très concrètement et en toute honnêteté, je peux facilement dire que j'ai assisté à l'un des meilleurs concerts de ma vie. Tellement de puissance... Avec Aphex Twin, on se retrouve face à l'inconnu total et soit on y adhère, soit on rejette en bloc.
On rentre chez nous repus d'infrabasses, claqués (dans tous les sens du terme) et surtout diablement heureux d'avoir pu être témoins de cette incroyable scène.
Vivement la prochaine fois Richard, le rendez-vous est pris !
Intemporel ! ! ! 20/20 | par EmixaM |
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