Mikal Cronin
Paris [Le Petit Bain] - samedi 22 février 2020 |
Mikal Cronin est mon héros depuis un certain concert de Ty Segall à la Cigale, il y a quelques années. Ce soir-là, une spectatrice avait émergé de la fosse en ébullition, était montée sur scène et avait roulé une pelle au bassiste. En quelques secondes, Mikal le timide avait vengé involontairement tous les bassistes du monde des humiliations qu'ils avaient pu subir au cours de leurs carrières respectives. Mais Mikal n'est pas que le bassiste de Ty Segall, même si cette fonction semble bien l'occuper. Il a une carrière solo, et le premier concert que j'ai vu de lui en vedette américaine, en 2015 au festival This Is Not A Love Song à Nîmes, était plus qu'honorable.
Ce soir-là, au Petit Bain, la première partie était estampillée "folk punk". De punk, Shannon Lay, membre de la tribu Ty Segall et de son Freedom Band, n'a que les cheveux orange, le bonnet et les piercings. Pour le reste, elle est plus proche de Lorenna McKennitt que de Nina Hagen : une voix aérienne, des arpèges de guitare d'une douceur exquise, le genre de musique que j'apprécie dans certaines circonstances. En l'occurrence, ce soir-là au Petit Bain, il manquait une petite touche punk pour faire décoller sa prestation scénique.
Mikal Cronin n'est pas non plus du genre à mettre le feu à une salle par son attitude, mais ses morceaux et son jeu de guitare parlent pour lui, et sa section rythmique fait le boulot. Ses morceaux, d'abord : si ceux de son dernier album renvoient aux Beatles et à Neil Young plutôt qu'aux Seeds et à Mudhoney, ils sont aussi plus chiadés, plus mélodiques et dans l'ensemble sacrément accrocheurs. Ses solos de guitare, ensuite : c'est quand il est concentré sur son instrument qu'on le sent véritablement se transcender. C'est peut-être aussi ce qui fait que ses morceaux récents sonnent plus personnels que les vignettes garage-pop de ses précédents albums. Et puis il y a cette touche de sincérité qui attire la sympathie - même plus apparemment certains soirs pour certain.e.s spectateur.trice.s. Le public est resté plutôt calme ce samedi soir, un jour de la semaine pourtant propice aux débordements alcoolisés.
Au bout d'une heure, le trio sort de scène, puis revient nous rappeler son ADN garage-grunge avec "Change", l'un des meilleurs de ses "vieux" morceaux, une sorte de croisement entre Nirvana et les Black Lips, histoire de provoquer un bon vieux pogo dans une fosse jusque-là plutôt statique. Le public n'étant pas rassasié, le bogoss revient tout seul pour un deuxième rappel avec une ballade folk sympathique, histoire de finir ce trop court concert dans un style plus conforme à la direction musicale qu'il a prise avec Seeker. On peut difficilement parler de service minimum, puisque quelques minutes plus tard, Mikal le dévoué est derrière le stand pour signer et vendre ses disques et écouter avec bienveillance les louanges de ses fans. S'il ne faisait pas autant d'effet à la gent féminine, j'aimerais définitivement avoir ce gars comme pote de musique.
Ce soir-là, au Petit Bain, la première partie était estampillée "folk punk". De punk, Shannon Lay, membre de la tribu Ty Segall et de son Freedom Band, n'a que les cheveux orange, le bonnet et les piercings. Pour le reste, elle est plus proche de Lorenna McKennitt que de Nina Hagen : une voix aérienne, des arpèges de guitare d'une douceur exquise, le genre de musique que j'apprécie dans certaines circonstances. En l'occurrence, ce soir-là au Petit Bain, il manquait une petite touche punk pour faire décoller sa prestation scénique.
Mikal Cronin n'est pas non plus du genre à mettre le feu à une salle par son attitude, mais ses morceaux et son jeu de guitare parlent pour lui, et sa section rythmique fait le boulot. Ses morceaux, d'abord : si ceux de son dernier album renvoient aux Beatles et à Neil Young plutôt qu'aux Seeds et à Mudhoney, ils sont aussi plus chiadés, plus mélodiques et dans l'ensemble sacrément accrocheurs. Ses solos de guitare, ensuite : c'est quand il est concentré sur son instrument qu'on le sent véritablement se transcender. C'est peut-être aussi ce qui fait que ses morceaux récents sonnent plus personnels que les vignettes garage-pop de ses précédents albums. Et puis il y a cette touche de sincérité qui attire la sympathie - même plus apparemment certains soirs pour certain.e.s spectateur.trice.s. Le public est resté plutôt calme ce samedi soir, un jour de la semaine pourtant propice aux débordements alcoolisés.
Au bout d'une heure, le trio sort de scène, puis revient nous rappeler son ADN garage-grunge avec "Change", l'un des meilleurs de ses "vieux" morceaux, une sorte de croisement entre Nirvana et les Black Lips, histoire de provoquer un bon vieux pogo dans une fosse jusque-là plutôt statique. Le public n'étant pas rassasié, le bogoss revient tout seul pour un deuxième rappel avec une ballade folk sympathique, histoire de finir ce trop court concert dans un style plus conforme à la direction musicale qu'il a prise avec Seeker. On peut difficilement parler de service minimum, puisque quelques minutes plus tard, Mikal le dévoué est derrière le stand pour signer et vendre ses disques et écouter avec bienveillance les louanges de ses fans. S'il ne faisait pas autant d'effet à la gent féminine, j'aimerais définitivement avoir ce gars comme pote de musique.
Très bon 16/20 | par Myfriendgoo |
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