The House Of Love

Paris [Café De La Danse] - vendredi 24 mars 2023

The House Of Love
Déception.
Déception mêlée de nostalgie.

Comme quand on retrouve un amour de jeunesse, le cœur battant, et que celui-ci ne donne que vaguement le change, parce que la vie l'a écorché.

Je ne m'attendais pas non plus à des étincelles, avouons-le.

Désormais seul à la barre d'un navire en naufrage, accompagné de musiciens sans envergure, Chadwick, peu bavard, me paraît usé et solitaire.

Un son approximatif, une voix sans grande émotion, parfois hésitante, fait presque référence à l'âge de son public.
Un manque de saveur lié au fait que nous ne serons plus jamais les mêmes. Et pour cause, le public est tout sauf jeune, ce qui en soi n'est pas un drame, mais me semble plutôt engourdi. Peut-être la faute à la première partie vaguement écoutable ?

J' ai une réelle affection pour Guy Chadwick.
J'aime son timbre, sa personnalité intrigante et froide, sa plastique atypique, sa fragilité cachée derrière une fausse nonchalance.
C'est un des rares que j' ai suivi pendant le confinement, offrant, de chez lui, pieds nus, des chansons live aux désœuvrés que nous étions alors.

Je suis donc à la fois ravie de le voir sur scène, mais m'interroge en parallèle sur le temps qui passe, et sur ce qu'il fait de lui.

Il porte le nom du groupe à bout de bras et du bout des lèvres, tentant de faire refleurir un passé...qui n'appartient qu'au passé.

N'ayant pas accroché avec les albums sortis dans les années 2000, j'ai préféré rester sur mes émois de jeune fille découvrant alors "love in a car", "Christine" ou encore "in a room". Et à ce niveau, 35 ans plus tard, nous sommes servis.

Un très beau final envoûtant de "Love in a Car" et un titre solo à la guitare sèche -dont on aurait aimé avoir la suite - apporteront une trop courte profondeur au set.

En tout, 2 rappels dont le second inattendu, pour un public ne voulant pas lâcher son dernier amour de jeunesse.

Ce concert semble démontrer combien il faut savoir lâcher sur ce qui n' est plus. Se réinventer, créer un renouveau avec ce qu'on vibre désormais. De ce fait, je vis cette soirée comme une thérapie brève. Une catharsis.

Pour moi, House of Love n'est plus. Je me dis que finalement, mieux vaut rester sur des souvenirs. Comme pour tout.


Sympa   14/20
par 17 seconds


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