Jean Louis Murat

L'avantage avec Murat, c'est qu'on ne sait jamais à quoi s'attendre: l'humeur, le choix des titres, la manière de les jouer...

Pas de première partie, Murat, accompagné d'un bassiste et d'un batteur débarque sur scène et débute par un "Oh My Love" au rythme lent. Le rythme, c'est ce qu'on peut reprocher à ce début de concert: les morceaux sont étirés à souhait, ce qui est frustrant, vu la qualité des musiciens et du son.

A partir de "L'amour Qui Passe", le groupe semble décidé à passer à la vitesse supérieure, les morceaux sont plus variés. On peut constater au passage l'influence de Neil Young chez Murat, tant au niveau guitare que harmonica, comme en témoigne la magnifique version de "Collin-Maillard", avec cette impression d'entendre le Loner (période "On The Beach") accompagné de Gainsbourg au chant.

Mais le plus inattendu du concert, outres les excellents "Jim", "L'au-delà" (rapide), "Cri Du Papillon" ou "La Petite Idée Derrière La Tête", ce fut surtout une loquacité auquel il ne nous avait pas habitué: outre le fait d'avoir fait participer le public sur certains morceaux ("L'au-delà", "Le Cri Du Papillon, "Ce Qui N'est Pas Donné Est Perdu"), et 5 minutes à nous commenter une pseudo-chanson sur les Chinois "pour toucher le public le plus large", il a enchaîné par un règlement de compte sur l'émission du matin sur M6.

Quelques morceaux plus loin, il nous aura même gratifié d'un "billet d'humeur" politique: "On me dit "tu dis jamais rien" et puis après "tu parles trop". Je suis entre mutisme et radotage, comme Chirac, mais pas autant que Hollande", plus 2-3 autres commentaires du même type...

Murat, le chaînon manquant entre Lou Reed et Guy Bedos ???

Pour conclure, un vrai rappel avec "Les Jours Du Jaguar" incandescent, que certains spectateurs, partis trop vite, auront manqué.

Malgré quelques longueurs, ce fut un très bon concert, mais quel dommage qu'il n'ai pas joué "Le Mont Sans Soucis", "Le Voleur De Rhubarbe", ou encore "Perce-Neige".