Simon Joyner
Hotel Lives |
Label :
Truckstop |
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L'hiver est gris. Si gris qu'il vous empêche de vous souvenir du soleil. On vient de vous plaquer et vous errez sans but, le coeur en mille morceaux. Même plus sûr d'avoir envie de les recoller. Même plus sûr que tout ça vaut la peine d'être vécu. Plutôt que de vous jeter d'un pont, prenez la troisième à droite et réservez une chambre à l'hôtel tenu par le poète Simon Joyner. C'est la même ambiance que le Chelsea Hotel de Leonard Cohen mais sans la gloire, la drogue et les fellations. Regardez plutôt ce qui est inscrit sur le prospectus : "Here's another song about an old hotel/ A place you can rise in, the same place you fell/ To get lost in solitude and saved by yourself/ And did I mention I'm alone as well".
Et j'écris pas cette petite intro conceptuelle pour faire genre : il faut vraiment se retrouver dans cet état de profonde déprime pour savourer comme il se doit Hotel Lives, l'album le plus sombre et le moins accessible de Simon Joyner. Il faut vraiment avoir besoin d'un compagnon de misère pour s'enfiler une heure vingt de lamentations cathartiques. Plus que d'habitude, le songwriter d'Omaha n'a pas l'intention de brader sa poésie en l'habillant de fioritures pop ou easy-listening. Cordes effleurées, touches de piano qu'on caresse du bout des doigts, cuivres lointains : ici, la forme s'aligne sur le fond et l'orchestre de la désolation fait de son mieux pour être le plus discret possible, pour ne pas empiéter sur la voix et les mots fragiles. Sur treize nouvelles complaintes où se succède romantisme et nihilisme, sans jamais choisir quel sera le meilleur remède à la mélancolie.
Si vous souhaitez découvrir l'univers de Joyner, évitez de commencer par là. La longueur des morceaux et leur aspect monotone vous rebuteront. Attendez un peu. Attendez d'avoir vraiment mal, d'être au bout du rouleau. D'être suffisamment misérable pour trouver réconfort dans les moments de grâce de cet album aussi modeste qu'ambitieux, de cet album qui se lit autant qu'il s'écoute ("Nocturne", "How I Regret That I've Done Wrong", "Only Love Can Bring You Peace").
Ne dormez plus. Buvez. Pleurez. Et retrouvez l'espoir avec "My Life is Sweet", la plus belle chanson de Simon Joyner.
"The night is beautiful (I am forgiven)
And my life is sweet"
Et j'écris pas cette petite intro conceptuelle pour faire genre : il faut vraiment se retrouver dans cet état de profonde déprime pour savourer comme il se doit Hotel Lives, l'album le plus sombre et le moins accessible de Simon Joyner. Il faut vraiment avoir besoin d'un compagnon de misère pour s'enfiler une heure vingt de lamentations cathartiques. Plus que d'habitude, le songwriter d'Omaha n'a pas l'intention de brader sa poésie en l'habillant de fioritures pop ou easy-listening. Cordes effleurées, touches de piano qu'on caresse du bout des doigts, cuivres lointains : ici, la forme s'aligne sur le fond et l'orchestre de la désolation fait de son mieux pour être le plus discret possible, pour ne pas empiéter sur la voix et les mots fragiles. Sur treize nouvelles complaintes où se succède romantisme et nihilisme, sans jamais choisir quel sera le meilleur remède à la mélancolie.
Si vous souhaitez découvrir l'univers de Joyner, évitez de commencer par là. La longueur des morceaux et leur aspect monotone vous rebuteront. Attendez un peu. Attendez d'avoir vraiment mal, d'être au bout du rouleau. D'être suffisamment misérable pour trouver réconfort dans les moments de grâce de cet album aussi modeste qu'ambitieux, de cet album qui se lit autant qu'il s'écoute ("Nocturne", "How I Regret That I've Done Wrong", "Only Love Can Bring You Peace").
Ne dormez plus. Buvez. Pleurez. Et retrouvez l'espoir avec "My Life is Sweet", la plus belle chanson de Simon Joyner.
"The night is beautiful (I am forgiven)
And my life is sweet"
Parfait 17/20 | par Dylanesque |
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