Simon Joyner
Out Into The Snow |
Label :
Team Love |
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J'adore Simon Joyner mais il y a des moments où je n'ai absolument pas envie de l'écouter. Quand j'ai envie de danser. Quand je suis en bonne compagnie. En voiture. Au soleil. Simon, je préfère me la garder pour les moments de solitude. Pour regarder les feuilles mourir. Au crépuscule. Sous la neige.
Et ce n'est pas Out Into the Snow qui changera mes habitudes. Lui en tout cas ne change rien à sa formule country-folk de chambre pour spleen à rallonge. Le seul moyen de différencier les albums de Simon, c'est de s'amouracher d'un beau couplet par ci ou d'un mouvement de glockenspiel par là. Il y a aussi les belles pochettes qui vous permettront d'imaginer, pour chaque disque, un scénario différent. Celui-ci se déroule en plein hiver. On a une angine mais ça ne nous empêche ni de chanter ni de sortir dans le blizzard pour déambuler sur des trottoirs verglacés. Il suffit d'une bonne grosse dose de sirop pour la toux codéiné pour tenir bon jusqu'au prochain bistrot. La voix de Simon tient bon. Elle menace de flancher à chaque virage mais finit toujours par s'appuyer sur piano et guitare pour se relever.
Et avec "The Drunken Boat", nouveau tour de force de neuf minutes, la correspondance avec Rimbaud est assumée. Ca pourrait être risible, digne d'un ado qui s'imagine poète. Sauf que ça sort de la bouche d'un poète vieillissant qui marche, à sa façon, avec discrétion, dans les pas de ses idoles. Arthur et Leonard. "The Arsonist" a le titre, l'atmosphère et les considérations idéales pour figurer sur Songs From a Room qui semble définitivement comme la Bible de Simon. Le violon de la fidèle Laraine Kaizer n'a jamais été aussi poignant que sur "Ambulances", la chanson la plus immédiate de cette collection qui se dévoilera avec le temps, rarement dès les premières mesures, quasi-systématiquement lors de derniers couplets dévastateurs. "Sunday Morning Song For Sara" et "Peace in My Time" sont d'autres réussites à apprivoiser et il y a bien que "Last Evening on Earth" qui déçoit même les puristes tant elle peine à décoller et dépasser le stade de journal intime brouillon.
Jamais Simon n'a sonné aussi ivre et faux que sur "Roll On" mais ça en fait le parfait morceau de clôture, une ballade country magnifiée par les harmonies de Sarah Gleason. Elle nous dit que le bar va fermer. C'est la dernière tournée. Dehors, la neige est déjà en train de fondre. En silence. On quitte l'hibernation et on quitte Simon. À l'hiver prochain.
Et ce n'est pas Out Into the Snow qui changera mes habitudes. Lui en tout cas ne change rien à sa formule country-folk de chambre pour spleen à rallonge. Le seul moyen de différencier les albums de Simon, c'est de s'amouracher d'un beau couplet par ci ou d'un mouvement de glockenspiel par là. Il y a aussi les belles pochettes qui vous permettront d'imaginer, pour chaque disque, un scénario différent. Celui-ci se déroule en plein hiver. On a une angine mais ça ne nous empêche ni de chanter ni de sortir dans le blizzard pour déambuler sur des trottoirs verglacés. Il suffit d'une bonne grosse dose de sirop pour la toux codéiné pour tenir bon jusqu'au prochain bistrot. La voix de Simon tient bon. Elle menace de flancher à chaque virage mais finit toujours par s'appuyer sur piano et guitare pour se relever.
Et avec "The Drunken Boat", nouveau tour de force de neuf minutes, la correspondance avec Rimbaud est assumée. Ca pourrait être risible, digne d'un ado qui s'imagine poète. Sauf que ça sort de la bouche d'un poète vieillissant qui marche, à sa façon, avec discrétion, dans les pas de ses idoles. Arthur et Leonard. "The Arsonist" a le titre, l'atmosphère et les considérations idéales pour figurer sur Songs From a Room qui semble définitivement comme la Bible de Simon. Le violon de la fidèle Laraine Kaizer n'a jamais été aussi poignant que sur "Ambulances", la chanson la plus immédiate de cette collection qui se dévoilera avec le temps, rarement dès les premières mesures, quasi-systématiquement lors de derniers couplets dévastateurs. "Sunday Morning Song For Sara" et "Peace in My Time" sont d'autres réussites à apprivoiser et il y a bien que "Last Evening on Earth" qui déçoit même les puristes tant elle peine à décoller et dépasser le stade de journal intime brouillon.
Jamais Simon n'a sonné aussi ivre et faux que sur "Roll On" mais ça en fait le parfait morceau de clôture, une ballade country magnifiée par les harmonies de Sarah Gleason. Elle nous dit que le bar va fermer. C'est la dernière tournée. Dehors, la neige est déjà en train de fondre. En silence. On quitte l'hibernation et on quitte Simon. À l'hiver prochain.
Très bon 16/20 | par Dylanesque |
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