Gorillaz
Humanz |
Label :
Parlophone |
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5 années de pause et 2 ans d'élaboration, telle est la genèse du nouveau Gorillaz, baptisé Humanz. Faut-il voir dans ce titre une tentative d'humaniser le groupe virtuel ? Oui et non. 2D, Murdoc, Noodle & Russel semblent bien plus réels sur l'artwork, ils participent eux-mêmes aux interviews filmées, mais ça ne va pas plus loin – pour le moment. Humanz a sûrement été choisi pour affirmer une nouvelle étape dans la vie fictive du groupe, son expansion assumée : Gorillaz n'est plus seulement une clique de 4 tordus sortis de l'imagination des prolifiques Damon Albarn et Jamie Hewlett, non, Gorillaz c'est l'ensemble des protagonistes réels qui sont intervenus dans son Histoire et ont aidé et permis à la légende de s'écrire. Damon et Jamie sont Gorillaz, les nombreux invités sur ce disque et sur les précédents sont aussi Gorillaz.
C'est entre autres en acceptant cette vérité que l'on comprend pourquoi la voix de Damon/2D est si en retrait sur ce nouvel opus ; en même temps, 2D est tellement une feignasse que c'était sûr que ça allait arriver un jour ou l'autre (ce personnage étant à l'ouest depuis la création du groupe). Et c'est justement par cette relative absence qu'il brille sur toute la durée, ses interventions étant toujours justes et arrivant souvent au bon moment ("Momentz", "Charger", "Andromeda", "Busted & Blue", "Let Me Out", "She's My Collar", "Hallelujah Money").
Là où le titre Humanz perd malheureusement de sa substance c'est dans l'exécution de la musique à dominance électronique. Derrière chaque machine il y a un Humain, mais un peu de guitare, de basse et de batterie audible n'aurait pas été de trop... C'est là que se ressent le plus gros manque ! Mélanger les cordes/percussions avec les synthés/Ipad aurait sûrement donné plus d'ampleur aux compositions et sonné plus "réel" – contradictoire, je sais, étant donné que l'on parle de Gorillaz, mais ils savent tellement bien jouer avec la frontière du réel qu'il est étonnant de les voir basculer seulement d'un côté. Ce sont des petits détails qui auraient pu tout changer ; une grosse caisse à la place du kick dans "Momentz", une véritable basse durant "Andromeda" ou surtout sur la très bonne "Strobelite" par exemple ; peut-être qu'en live tout s'humanisera plus.
Niveau ambiance générale, on oscille entre grosse teuf et annonce d'une apocalypse imminente – y voir un lien avec notre société actuelle ou le monde de Gorillaz va mal ? –. Électro-pop, électro-rock, électro-rap, électro-ballad, électro-funk, les étages s'enchaînent et l'Histoire de la bande défile aux sons synthétiques. Avec 20 pistes (14 si l'on omet l'intro et les interludes de Ben Mendelsohn), on ne peut éviter les quelques petits déchets : "Sex Murder Party" qui ne semble aller nulle part, "Ascension" et la voix de Vince Staples qui agresse les tympans dès le début du disque... Encore que cette piste devient assez plaisante et entraînante au fil des écoutes, tout comme "We Got The Power" même si elle est bien trop mal pensée pour faire office de final... Et bien trop courte surtout !
Les bonnes idées, il faut aller les chercher dans des morceaux comme la funky "Strobelite", l'angoissante "Saturnz Barz" (quelle ambiance !), la jamais décevante participation de De La Soul ("Momentz"), la poppy "Submission", l'effrayante "Charger" délivrée par Grace Jones, la menaçante "Let Me Out" avec Mavis Staples et Pusha T en bonne forme et la rebondissante "She's My Collar". Bonnes instrumentations et des invités qui, pour la plupart, élèvent la composition à laquelle ils participent – le job est fait !
Humanz n'est pas un classique immédiat comme l'ont pu être les 3 premiers disques, c'est un grower tout comme The Fall, il mérite qu'on s'y attarde plusieurs fois, qu'on débusque les subtilités glissées ici et là. Humanz n'est pas exactement ancré dans sa génération, il a déjà un petit temps d'avance. J'avoue ne pas avoir été complètement convaincu dès la première écoute, mais petit à petit le constat est clair : Gorillaz change (comme à chaque disque), franchit une nouvelle étape audacieuse et expérimente avec plus ou moins de brio. C'est aussi çà la beauté de ce groupe, chaque fan pourra trouver ce qui lui plaît dans cette grande aventure, qu'il aime tout ou simplement un ou quelque disque ; il y a tellement de facettes qui constituent cette entité qu'il est difficile de ne pas s'y plaire. Rares sont les projets qui arrivent à réunir et toucher autant de personnes. Que les Humanz restent ouverts et unis pour créer et partager de la bonne musique tous ensemble. Je ne peux que vous inviter à venir nous rejoindre à cette fête apocalyptique !
C'est entre autres en acceptant cette vérité que l'on comprend pourquoi la voix de Damon/2D est si en retrait sur ce nouvel opus ; en même temps, 2D est tellement une feignasse que c'était sûr que ça allait arriver un jour ou l'autre (ce personnage étant à l'ouest depuis la création du groupe). Et c'est justement par cette relative absence qu'il brille sur toute la durée, ses interventions étant toujours justes et arrivant souvent au bon moment ("Momentz", "Charger", "Andromeda", "Busted & Blue", "Let Me Out", "She's My Collar", "Hallelujah Money").
Là où le titre Humanz perd malheureusement de sa substance c'est dans l'exécution de la musique à dominance électronique. Derrière chaque machine il y a un Humain, mais un peu de guitare, de basse et de batterie audible n'aurait pas été de trop... C'est là que se ressent le plus gros manque ! Mélanger les cordes/percussions avec les synthés/Ipad aurait sûrement donné plus d'ampleur aux compositions et sonné plus "réel" – contradictoire, je sais, étant donné que l'on parle de Gorillaz, mais ils savent tellement bien jouer avec la frontière du réel qu'il est étonnant de les voir basculer seulement d'un côté. Ce sont des petits détails qui auraient pu tout changer ; une grosse caisse à la place du kick dans "Momentz", une véritable basse durant "Andromeda" ou surtout sur la très bonne "Strobelite" par exemple ; peut-être qu'en live tout s'humanisera plus.
Niveau ambiance générale, on oscille entre grosse teuf et annonce d'une apocalypse imminente – y voir un lien avec notre société actuelle ou le monde de Gorillaz va mal ? –. Électro-pop, électro-rock, électro-rap, électro-ballad, électro-funk, les étages s'enchaînent et l'Histoire de la bande défile aux sons synthétiques. Avec 20 pistes (14 si l'on omet l'intro et les interludes de Ben Mendelsohn), on ne peut éviter les quelques petits déchets : "Sex Murder Party" qui ne semble aller nulle part, "Ascension" et la voix de Vince Staples qui agresse les tympans dès le début du disque... Encore que cette piste devient assez plaisante et entraînante au fil des écoutes, tout comme "We Got The Power" même si elle est bien trop mal pensée pour faire office de final... Et bien trop courte surtout !
Les bonnes idées, il faut aller les chercher dans des morceaux comme la funky "Strobelite", l'angoissante "Saturnz Barz" (quelle ambiance !), la jamais décevante participation de De La Soul ("Momentz"), la poppy "Submission", l'effrayante "Charger" délivrée par Grace Jones, la menaçante "Let Me Out" avec Mavis Staples et Pusha T en bonne forme et la rebondissante "She's My Collar". Bonnes instrumentations et des invités qui, pour la plupart, élèvent la composition à laquelle ils participent – le job est fait !
Humanz n'est pas un classique immédiat comme l'ont pu être les 3 premiers disques, c'est un grower tout comme The Fall, il mérite qu'on s'y attarde plusieurs fois, qu'on débusque les subtilités glissées ici et là. Humanz n'est pas exactement ancré dans sa génération, il a déjà un petit temps d'avance. J'avoue ne pas avoir été complètement convaincu dès la première écoute, mais petit à petit le constat est clair : Gorillaz change (comme à chaque disque), franchit une nouvelle étape audacieuse et expérimente avec plus ou moins de brio. C'est aussi çà la beauté de ce groupe, chaque fan pourra trouver ce qui lui plaît dans cette grande aventure, qu'il aime tout ou simplement un ou quelque disque ; il y a tellement de facettes qui constituent cette entité qu'il est difficile de ne pas s'y plaire. Rares sont les projets qui arrivent à réunir et toucher autant de personnes. Que les Humanz restent ouverts et unis pour créer et partager de la bonne musique tous ensemble. Je ne peux que vous inviter à venir nous rejoindre à cette fête apocalyptique !
Bon 15/20 | par Beckuto |
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