Autechre
Confield |
Label :
Warp |
||||
Pour profiter au maximum d'un album comme Confield, mieux vaut y mettre du sien, prêter attention aux moindres détails et avoir quelques talents de spéléologues tant les esquisses et bribes de mélodies y sont enterrées sous de véritables monceaux de percussions et d'effets en tous genres.
Pour le meilleur ou pour le pire, le duo semble être passé ici du statut de musiciens passés maîtres dans l'art de la programmation à celui de programmeurs voulant "générer" de la musique quasiment de manière aléatoire. Le charme et la magie sont maintenant supposées venir de l'accident et du hasard.
Inutile de vous dire qu'un tel changement implique que l'auditeur fasse le deuil des premiers albums et de leurs mélodies finement ciselées.
A l'instar d'Amber, Confield est toujours une sorte de musique de l'âme sauf que l'âme dont il s'agit ici concerne surtout les machines à supposer qu'elles en aient une.
Si l'on peut déjà s'interroger sur l'intérêt de la démarche, on n'oublie pas pour autant que le beau réside aussi bien souvent dans l'inutile.
Alors, on se met à écouter ce sixième album avec la ferme intention d'essayer de comprendre ce qui s'y passe ou tout du moins de tenter - si ce n'est de se l'approprier - de s'en imprégner petit à petit. Au bout du compte, l'image qui finit par s'imposer est celle d'une installation sonore froide, pseudo-intello et pleine de prétentions mal placées.
On n'y est jamais transporté ni émerveillé bien longtemps.
Rien non plus n'y est suggéré comme pour mieux nous faire comprendre que c'est à nous de faire tout le boulot et d'y interpréter ce que l'on veut.
Certes, on ne peut pas dire que ça ne sonne pas bien. La production est chirurgicale mais elle n'a pas grand chose à mettre en valeur.
Moi - je n'y peux rien - j'aime qu'on me raconte une histoire et j'ai toujours préféré écouter un disque qui me transporte en me remplissant de plaisir et d'enthousiasme à un autre qui me transforme en spéléologue et qui ne m'inspire au mieux qu'un vague sentiment de respect.
En résumé, je pense qu'il manque une partie de l'équation dans ce Confield et que cela donne un album assez facile et pauvre puisque la forme y prend complétement le pas sur le fond.
Pour le meilleur ou pour le pire, le duo semble être passé ici du statut de musiciens passés maîtres dans l'art de la programmation à celui de programmeurs voulant "générer" de la musique quasiment de manière aléatoire. Le charme et la magie sont maintenant supposées venir de l'accident et du hasard.
Inutile de vous dire qu'un tel changement implique que l'auditeur fasse le deuil des premiers albums et de leurs mélodies finement ciselées.
A l'instar d'Amber, Confield est toujours une sorte de musique de l'âme sauf que l'âme dont il s'agit ici concerne surtout les machines à supposer qu'elles en aient une.
Si l'on peut déjà s'interroger sur l'intérêt de la démarche, on n'oublie pas pour autant que le beau réside aussi bien souvent dans l'inutile.
Alors, on se met à écouter ce sixième album avec la ferme intention d'essayer de comprendre ce qui s'y passe ou tout du moins de tenter - si ce n'est de se l'approprier - de s'en imprégner petit à petit. Au bout du compte, l'image qui finit par s'imposer est celle d'une installation sonore froide, pseudo-intello et pleine de prétentions mal placées.
On n'y est jamais transporté ni émerveillé bien longtemps.
Rien non plus n'y est suggéré comme pour mieux nous faire comprendre que c'est à nous de faire tout le boulot et d'y interpréter ce que l'on veut.
Certes, on ne peut pas dire que ça ne sonne pas bien. La production est chirurgicale mais elle n'a pas grand chose à mettre en valeur.
Moi - je n'y peux rien - j'aime qu'on me raconte une histoire et j'ai toujours préféré écouter un disque qui me transporte en me remplissant de plaisir et d'enthousiasme à un autre qui me transforme en spéléologue et qui ne m'inspire au mieux qu'un vague sentiment de respect.
En résumé, je pense qu'il manque une partie de l'équation dans ce Confield et que cela donne un album assez facile et pauvre puisque la forme y prend complétement le pas sur le fond.
Sans intérêt 8/20 | par Piezo |
Posté le 06 novembre 2007 à 00 h 01 |
Pour apporter une légère controverse et car j'ai mis un bout de temps avant d'apprécier Confield, je trouve justement que le duo y privilégie le fond à la forme. Proche de l'abstraction pour qui connait les premières œuvres d'Autechre, certaines tessitures révèlent pourtant des mondes aussi mystérieux qu'excitants. On peut penser au grand froid voire aux territoires aquatiques les plus profonds; imaginer les corrélations confuses du corps et de l'esprit, l'origine des réactions ou tout simplement les différences entre ce qu'on aime, ce qu'on croit aimer et ce qu'on pense ne pas aimer.
Ainsi chercher des points de repères rythmiques et mélodiques s'avère rapidement vain tant le défi s'imposant à l'auditeur demeure sa capacité à vouloir ou non se familiariser. Lorsqu'on y parvient c'est l'enchantement d'ouïr une musique si différente et finalement continuellement inconnue. Alors Autechre atteint son désir de renouvellement perpétuel tout en enrichissant sa capacité de suggestion. Confield reste une œuvre particulièrement singulière sans être agressive ni folle, plutôt intime et glacée. Une écoute nocturne au casque et solitaire plus tard la séduction est là.
Ainsi chercher des points de repères rythmiques et mélodiques s'avère rapidement vain tant le défi s'imposant à l'auditeur demeure sa capacité à vouloir ou non se familiariser. Lorsqu'on y parvient c'est l'enchantement d'ouïr une musique si différente et finalement continuellement inconnue. Alors Autechre atteint son désir de renouvellement perpétuel tout en enrichissant sa capacité de suggestion. Confield reste une œuvre particulièrement singulière sans être agressive ni folle, plutôt intime et glacée. Une écoute nocturne au casque et solitaire plus tard la séduction est là.
Excellent ! 18/20
Posté le 11 mai 2008 à 23 h 12 |
J'ai découvert cet album dans une situation particulière, pour le moins idéale afin d'apprécier un disque considéré difficile. J'avais une grippe carabinée et j'étais passé voir un ami qui vivait dans une baraque de campagne. A l'intérieur peu de lumière. Je m'allongeais sur le canapé du salon, pris par la fièvre. Mon ami décide de partir pour une demi heure. Au préalable, il me met Confield d'Autechre, un groupe que je connais pas. "Electronica"?, "Aphex Twin", je ne connaissais rien de tout cela. J'ai donc découvert un style avec un de ses albums les plus complexes. Ca commence, doucement, une musique décharnée, sèche et froide à la fois. Sur la pochette aucune présence humaine, seulement une image abstraite étrange. Deuxième morceau, ca devient carrément noir, plus agressif. Je pense à Homogenic de Bjork mais remarque immédiatement que la structure se décale, fuit, se mange elle-même selon une logique (ou des logiques) implacables. Ca reste abstrait. Ma fièvre me donna l'opportunité d'accèder directement à l'univers d'Autechre. Son système consiste à pervertir une boucle par l'avènement d'une nouvelle et ainsi de suite, à la chaine. Si bien que la fin du morceau n'a rien de commun avec son début. Confield reste mon album préféré. Peut-être parce qu'il reste celui qui m'a fait découvrir tout un champ musical. Le reproche qui est fait à Autechre et qui consiste à dire que sa musique devient trop complexe est en un sens contradictoire. Les machines servent justement à dépasser nos limitations sensorielles. Il s'agit ici d'une véritable exploration du sonore. Ca n'est pas pour rien que cette musique évoque fréquemment des étendues de glace à perte de vue. Peu de gens sont allés en Antarctique, ont ressentis cette impression supposée d'être la seule conscience au milieu de forces sous-jacentes. Autechre fait figure d'inconnu. Avec ce groupe la machine n'est pas utilisée comme un simple instrument, mais elle interprète librement les invectives techniques des compositeurs (Autechre utilise des machines défectueuses). S'en dégage un langage nouveau, non-humain, et d'une complexité de calcul magnifique. Le dernier morceau, angoissant et lumineux semble toucher la moindre parcelle de notre cerveau. La musique se faufile partout: une vraie opération chirurgicale à domicile. Je suis sûr que c'est bon pour la grippe.
Intemporel ! ! ! 20/20
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