Built To Spill
Untethered Moon |
Label :
Warner Bros |
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(L'auteur de cette chronique est un chieur qui ne veut pas noter la musique. Par défaut, il met 20/20 partout et cette note n'engage que ceux qui veulent la prendre au sérieux)
Troisième du Top 2015 de Xsilence, on pourrait légitimement penser que Untethered Moon, le huitième album des naméricains de Built to Spill, a été plébiscité à sa juste valeur. Il faut pourtant attendre trois ans bien tassés pour qu'une chronique vienne en parler. Et encore, c'est le tâcheron de service qui s'y colle, toutes les belles plumes que compte ce site avaient manifestement mieux à faire. Je ne jette la pierre à personne. Venant de la part d'un mec qui écrit peu de chroniques ce serait gonflé, j'essaie juste de comprendre. Comment un album aussi bien troussé, et apparemment apprécié, a pu ainsi être passé sous (x)silence ?
Parce que bien troussé il l'est. Trois ans après, je me le réécoute toujours aussi régulièrement. Il va de réussite en réussite, ya ptet un morceau et demi en dessous, pas de quoi faire la fine bouche, c'est un ratio beatlesien.
Avec la mauvaise foi qui les caractérise, les pinailleurs de service pourront toujours essayer de concentrer leur bile sur une chanson qui les repousse ou tenter un impossible comparatif entre cet album et les précédents, les compos ont un niveau que peu de groupes pouvaient se targuer d'avoir atteint en 2015.
Rythmiques inventives, breaks bien sentis, dynamique des morceaux enlevée, festival de guitares mélodiques et chant (neilyoungien) inspiré. Check, check, check, recheck et contre-check. Tous les poncifs littéraires accolés à un bon album de rock indé sont cochés.
Et c'est ptet là où le bât blesse. C'est dur de causer musique (ouais, je vous épargne les citations sur les gens qui dansent sur de l'architecture) surtout si c'est pour en dire du bien. On pourra juste constater froidement qu'on vit une époque où les trois quarts des films sont "inspirés d'une histoire vraie", où chaque footballeur/starlette de 30 ans a déjà écrit son autobiographie, où toutes les marques et tous les instagrammeurs en herbe ont une story à diffuser. Bref, le storytelling low-cost déborde de partout et ça fait longtemps qu'il a pris le pas sur la musique. Tes évidentes qualités et tes attachants défauts, on s'en fout. Si tu racontes rien, t'es rien. Alors si le chanteur de ton groupe est chauve et hirsute, que ton groupe existe depuis plus de vingt ans, et que tu ne cries pas sur tous les toits que ton album doit son existence à un épisode intime et douloureux (deuil/divorce/incident mortel frôlé de peu), il ne reste plus rien à écrire, plus rien à broder, ton album n'existe pas (à la rigueur, si Kurt Cobain a eu le temps de porter un t-shirt de ton groupe, ou si t'as fait quelques dates avec Nirvana, il y a dérogation).
Je pense que vous avez saisi le topo. Cet album est énorme et, à mon avis, il n'y a pas grand chose à ajouter.
Troisième du Top 2015 de Xsilence, on pourrait légitimement penser que Untethered Moon, le huitième album des naméricains de Built to Spill, a été plébiscité à sa juste valeur. Il faut pourtant attendre trois ans bien tassés pour qu'une chronique vienne en parler. Et encore, c'est le tâcheron de service qui s'y colle, toutes les belles plumes que compte ce site avaient manifestement mieux à faire. Je ne jette la pierre à personne. Venant de la part d'un mec qui écrit peu de chroniques ce serait gonflé, j'essaie juste de comprendre. Comment un album aussi bien troussé, et apparemment apprécié, a pu ainsi être passé sous (x)silence ?
Parce que bien troussé il l'est. Trois ans après, je me le réécoute toujours aussi régulièrement. Il va de réussite en réussite, ya ptet un morceau et demi en dessous, pas de quoi faire la fine bouche, c'est un ratio beatlesien.
Avec la mauvaise foi qui les caractérise, les pinailleurs de service pourront toujours essayer de concentrer leur bile sur une chanson qui les repousse ou tenter un impossible comparatif entre cet album et les précédents, les compos ont un niveau que peu de groupes pouvaient se targuer d'avoir atteint en 2015.
Rythmiques inventives, breaks bien sentis, dynamique des morceaux enlevée, festival de guitares mélodiques et chant (neilyoungien) inspiré. Check, check, check, recheck et contre-check. Tous les poncifs littéraires accolés à un bon album de rock indé sont cochés.
Et c'est ptet là où le bât blesse. C'est dur de causer musique (ouais, je vous épargne les citations sur les gens qui dansent sur de l'architecture) surtout si c'est pour en dire du bien. On pourra juste constater froidement qu'on vit une époque où les trois quarts des films sont "inspirés d'une histoire vraie", où chaque footballeur/starlette de 30 ans a déjà écrit son autobiographie, où toutes les marques et tous les instagrammeurs en herbe ont une story à diffuser. Bref, le storytelling low-cost déborde de partout et ça fait longtemps qu'il a pris le pas sur la musique. Tes évidentes qualités et tes attachants défauts, on s'en fout. Si tu racontes rien, t'es rien. Alors si le chanteur de ton groupe est chauve et hirsute, que ton groupe existe depuis plus de vingt ans, et que tu ne cries pas sur tous les toits que ton album doit son existence à un épisode intime et douloureux (deuil/divorce/incident mortel frôlé de peu), il ne reste plus rien à écrire, plus rien à broder, ton album n'existe pas (à la rigueur, si Kurt Cobain a eu le temps de porter un t-shirt de ton groupe, ou si t'as fait quelques dates avec Nirvana, il y a dérogation).
Je pense que vous avez saisi le topo. Cet album est énorme et, à mon avis, il n'y a pas grand chose à ajouter.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Santiagoo |
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