Marilyn Manson
Heaven Upside Down |
Label :
Loma Vista / Caroline International |
||||
Si The Pale Emperor avait permis à Marilyn Manson de se racheter une certaine crédibilité musicale, en élargissant sa palette au blues et en faisant appel au compositeur Tyler Bates, fallait-il tout de suite s'engouffrer dans la sortie d'un nouvel album et retrouver les travers dans lesquels le Révérend a pataugé durant des années ?
C'est bel et bien la question que pose cet Heaven Upside Down. On peut apprécier le style du bonhomme, savourer quelques plaisirs coupables, mais sincèrement douter de la pertinence d'un tel travail en 2017.
Notre naguère déplumeur de poulets a en effet dévoilé lors de la sortie de ce onzième album , qu'il justifiait ce retour aux sons et préoccupations d'Antichrist Superstar et de Mechanical Animals (soit la période de son sommet artistique et commercial ) non pas par paresse mais pour exprimer grosso-merdo que la musique est cyclique, qu'il y a la nostalgie des fans et que tout ça est bien logique, et puis merde on s'en fout...
Donc oui, Heaven Upside Down rappelle fortement la deuxième moitié des années 90 au pays de notre ex-casseur de bouteilles de bières. Avec l'élection de Donald Trump, il se sent à nouveau capable et légitime de faire office de poil à gratter comme au bon vieux temps...Mais à presque 50 ans, est-ce bien raisonnable ? Il suffit de regarder les concerts récents pour se dire que d'autres optiques de travail sont envisageables...
Heureusement, Marilyn Manson a encore quelques restes de sobriété, il limite le nombre de titres à 10 et évite l'écueil des cycles complexes présents sur ses albums d'antan et des titres chaotiques à rallonge, ce qui aurait été complètement hors de propos aujourd'hui.
On aurait pu aussi présager d'un certain assainissement au vu de la simplicité de la photographie ornant la pochette : un noir et blanc classique, une croix renversée stylisée...Mais Marilyn Manson va bel et bien faire du Marilyn Manson.
Après la remise en question opérée sur The Pale Emperor (que l'on soit adepte de Blues ou non, on pouvait au moins saluer l'effort et la démarche), Brian Warner ouvre Heaven Upside Down sur une sorte d' " Irresponsible Hate Anthem " bis intitulé " Revelation #12 " : même type de son sans les détail travaillés d'autrefois, même vitesse et dynamique. On ne peut pas nier que ce soit efficace, mais on est déjà sûrs que le morceau ne restera pas dans l'histoire comme son modèle.
Il n'y a aucun problème à ce que Marilyn Manson puisse faire du divertissement, avec ses poses grand guignol et ses textes provocants : ce divertissement était de qualité sur Mechanical Animals et The Golden Age Of Grotesque par exemple, avec des musiques animées, possédant pour elles le souffle d'une jeunesse et d'un concept pouvant tenir la route et justifiable, en plus d'être agrémentées de paroles construites ou de jeux de mots plutôt biens sentis. Le souci avec Heaven Upside Down, malgré la volonté d'actualiser le son, est qu'on a l'impression que le chanteur puise dans le lexique qu'il a développé sans l'enrichir et lui apporter le bénéfice de l'expérience (" We Know Where You Fucking Live ", " Say10 ") qui malheureusement ont été illustrés par des clips assez navrants).
Passé ces défauts évidents (et la pochette de l'album façon H&M -avec un Brian Warner qui a l'air d'un enfant qu'on a puni- "La société t'a mis au ban, tu es un forban, achète-toi un caban ".), Heaven Upside Down peut en effet s'écouter comme une relecture accessible des moments de gloire de Marilyn Manson, le genre d'album récréatif qui aurait pu sortir en 2004 avec le Best Of et qu'on aurait accepté comme un disque bonus de chutes de studios. Sauf qu'en tant qu' "oeuvre" à part entière sortie 20 ans trop tard, on ne sera plus dans les mêmes sphères de crédibilité.
Pour le fan, cela s'écoute sans déplaisir, ça peut groover (" KILL4ME"), ça fait des liens avec les univers auxquels on peut rattacher Marilyn Manson, comme la Cold Wave et l'Indus (" Saturnalia ", qui évoque bien la transition entre Joy Division et New Order, quelque part entre Closer et Movement), et aucune chanson n'est vraiment honteuse ou totalement désagréable à proprement parler.
Au final, peut-être que la plaisanterie avec H&M résume bien la chose qu'est Heaven Upside Down : du gothique prêt à porter sur commande, devenu Mainstream comme il faut, vendable pour des ados recherchant le doux parfum de la fin des années 90, pouvant apprécier ce genre de sons dans une série avec des Drama Queens, des Loups-Garou romantiques et des vampires mal dans leur peau. Il y en aura toujours pour dire que c'était mieux avant et clâmer que Buffy, Angel ou Charmed valent 1000 fois mieux que Teen Wolf ou Vampire Diaries. Quoi, c'est grosso-merdo la même chose ? Tout cela est cyclique ? Le gothique a toujours fait vendre ? Merde, il avait raison ce con.
C'est bel et bien la question que pose cet Heaven Upside Down. On peut apprécier le style du bonhomme, savourer quelques plaisirs coupables, mais sincèrement douter de la pertinence d'un tel travail en 2017.
Notre naguère déplumeur de poulets a en effet dévoilé lors de la sortie de ce onzième album , qu'il justifiait ce retour aux sons et préoccupations d'Antichrist Superstar et de Mechanical Animals (soit la période de son sommet artistique et commercial ) non pas par paresse mais pour exprimer grosso-merdo que la musique est cyclique, qu'il y a la nostalgie des fans et que tout ça est bien logique, et puis merde on s'en fout...
Donc oui, Heaven Upside Down rappelle fortement la deuxième moitié des années 90 au pays de notre ex-casseur de bouteilles de bières. Avec l'élection de Donald Trump, il se sent à nouveau capable et légitime de faire office de poil à gratter comme au bon vieux temps...Mais à presque 50 ans, est-ce bien raisonnable ? Il suffit de regarder les concerts récents pour se dire que d'autres optiques de travail sont envisageables...
Heureusement, Marilyn Manson a encore quelques restes de sobriété, il limite le nombre de titres à 10 et évite l'écueil des cycles complexes présents sur ses albums d'antan et des titres chaotiques à rallonge, ce qui aurait été complètement hors de propos aujourd'hui.
On aurait pu aussi présager d'un certain assainissement au vu de la simplicité de la photographie ornant la pochette : un noir et blanc classique, une croix renversée stylisée...Mais Marilyn Manson va bel et bien faire du Marilyn Manson.
Après la remise en question opérée sur The Pale Emperor (que l'on soit adepte de Blues ou non, on pouvait au moins saluer l'effort et la démarche), Brian Warner ouvre Heaven Upside Down sur une sorte d' " Irresponsible Hate Anthem " bis intitulé " Revelation #12 " : même type de son sans les détail travaillés d'autrefois, même vitesse et dynamique. On ne peut pas nier que ce soit efficace, mais on est déjà sûrs que le morceau ne restera pas dans l'histoire comme son modèle.
Il n'y a aucun problème à ce que Marilyn Manson puisse faire du divertissement, avec ses poses grand guignol et ses textes provocants : ce divertissement était de qualité sur Mechanical Animals et The Golden Age Of Grotesque par exemple, avec des musiques animées, possédant pour elles le souffle d'une jeunesse et d'un concept pouvant tenir la route et justifiable, en plus d'être agrémentées de paroles construites ou de jeux de mots plutôt biens sentis. Le souci avec Heaven Upside Down, malgré la volonté d'actualiser le son, est qu'on a l'impression que le chanteur puise dans le lexique qu'il a développé sans l'enrichir et lui apporter le bénéfice de l'expérience (" We Know Where You Fucking Live ", " Say10 ") qui malheureusement ont été illustrés par des clips assez navrants).
Passé ces défauts évidents (et la pochette de l'album façon H&M -avec un Brian Warner qui a l'air d'un enfant qu'on a puni- "La société t'a mis au ban, tu es un forban, achète-toi un caban ".), Heaven Upside Down peut en effet s'écouter comme une relecture accessible des moments de gloire de Marilyn Manson, le genre d'album récréatif qui aurait pu sortir en 2004 avec le Best Of et qu'on aurait accepté comme un disque bonus de chutes de studios. Sauf qu'en tant qu' "oeuvre" à part entière sortie 20 ans trop tard, on ne sera plus dans les mêmes sphères de crédibilité.
Pour le fan, cela s'écoute sans déplaisir, ça peut groover (" KILL4ME"), ça fait des liens avec les univers auxquels on peut rattacher Marilyn Manson, comme la Cold Wave et l'Indus (" Saturnalia ", qui évoque bien la transition entre Joy Division et New Order, quelque part entre Closer et Movement), et aucune chanson n'est vraiment honteuse ou totalement désagréable à proprement parler.
Au final, peut-être que la plaisanterie avec H&M résume bien la chose qu'est Heaven Upside Down : du gothique prêt à porter sur commande, devenu Mainstream comme il faut, vendable pour des ados recherchant le doux parfum de la fin des années 90, pouvant apprécier ce genre de sons dans une série avec des Drama Queens, des Loups-Garou romantiques et des vampires mal dans leur peau. Il y en aura toujours pour dire que c'était mieux avant et clâmer que Buffy, Angel ou Charmed valent 1000 fois mieux que Teen Wolf ou Vampire Diaries. Quoi, c'est grosso-merdo la même chose ? Tout cela est cyclique ? Le gothique a toujours fait vendre ? Merde, il avait raison ce con.
Correct 12/20 | par Machete83 |
En ligne
408 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages