Slift

Ummon

Ummon

 Label :     Vicious Circle 
 Sortie :    vendredi 28 février 2020 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

Trio de pouvoir dirait-on en français ? Car ce power trio là est toulousain, bien de chez nous, et pourtant apte à se mesurer à ses pairs anglophones du haut de ce second album pour le moins ambitieux. Si La Planète Inexplorée plantait déjà un décor psychédélique bien racé en 2018, il faut avouer que les choses se sont plutôt musclées depuis, avec un présent double-album en forme de manifeste space-stoner (n'ayons pas peur des mots).

La ceinture se doit d'être attachée dès les premières notes de la chanson-titre, sur laquelle plane une ambiance vénéneuse qui semble surgir d'une abysse sous-marine. La guitare se faufile en écho entre la syncope impeccable d'une section rythmique taillée comme une lame. Gros fuzz et voix gutturale rappellent sans trop de peine John Dwyer (Oh Sees), une influence qu'on retrouve un peu partout chez ce groupe encore jeune. Si certains moments semblent outrageusement plagiés (notamment le son aigu des solis, combinant effets de reverb et de delay, évoquant clairement King Gizzard), la richesse des compositions et leur longueur parfois surprenante forcent le respect. Entre ces longs moments d'instrumentaux pachydermiques, se glissent de ci de là des mélodies bien habiles.

Après avoir été malmené par de gros riffs bien gras sur la première partie de l'album, on entrevoit un répit avec "Citadel on a Satellite", qui ralentit le rythme et gagne en profondeur, on se croirait alors plongé dans un environnement aquatique feutré. Plus loin, les bips analogiques d'"Altitude Lake" puis le glockenspiel de "Sonar" prépare le terrain pour le sommet planant de l'album; "Dark was Space, Cold were the Stars"/"Aurore aux Confins", deux titres mêlés l'un à l'autre dans une rêverie cotonneuse. Un petit instrumental vient clore le délire, et la pièce "Lions, Tigers and Bears" de nous accabler de sa lourdeur suffocante aux riffs ultra-saturés, pour un final caverneux et menaçant.

Slift, ça joue fort, ça ne révolutionne pas grand chose, mais qu'est ce que ça joue bien. Si le premier album était une réussite, Ummon monte au créneau de la prouesse sonique. Et cette pochette !


Excellent !   18/20
par Lulum


  Album en écoute : https://slift.bandcamp.com/album/ummon


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