Ryan Adams

Cela commence à devenir dur à suivre...

Toujours tricard chez les maisons de disques et homme invisible dans les médias, Ryan Adams profite de son annulation pour faire ce qu'il a toujours promis : sortir plein d'albums. Chris était le premier en 2022, à l'heure où l'on tape ces lignes deux autres sont déjà sortis (Romeo & Juliet et FM) et deux autres sont annoncés avant la saint Sylvestre. En toute honnêteté on ne cherche plus trop à comprendre si Chris est la fin de sa trilogie annoncée en 2019 (avec les beaux Wednesdays et Big Colors) où le début d'une nouvelle annoncée cette année, cependant d'un strict point de vue de l'oreille Chris sonne comme Prisoner, lui aussi à l'époque annoncé avec potentiellement des suites, cet homme est épuisant... Comprendre donc indé 80s, guitares reverbées et/ou écho-isées, aucune faute de gout à signaler de ce côté. Parlons de ce qui est un peu plus fâcheux, Chris contient 18 chansons –c'est trop- sortant un peu toutes du même moule –ça se ressemble- et c'est à coup d'écoutes forcenées que les distinctions se font. Certaines idées sont ici présentes deux voire trois fois et donnent l'impression d'un coffret de chutes de studio de Prisoner (qui pour rappel avait eu son coffret de b-sides). Toutefois, parfois, Ryan met dans le mille : "Take It Back", "Flicker In The Fade", "Crooked Shake", la très belle et langoureuse "Dive", "Aching For More" ou encore "Lookout" sont des excellentes chansons. Globalement ce sont les moments lents et contemplatifs concentrés en deuxième partie d'album qui ne fonctionnent pas forcément sur Chris et ont tendance à allonger l'expérience sans que l'on tienne une thématique assez forte pour rester accroché... Attention toutefois, le niveau moyen d'écriture reste époustouflant et il n'y foncièrement rien de mauvais à déplorer ici, juste une sensation de la quantité qui a pris le pas sur la carrière alitée.

Album mineur dans la discographie de Ryan Adams.