Ryan Adams
Ashes & Fire |
Label :
PAX AM |
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Ryan Adams propose son premier réel album solo depuis trois ans. Trois longues années pour les fans qui attendaient un matériel tout frais, tout neuf. Car Adams n'a donné au monde que deux albums enregistrés pendant les sessions d'Easy Tiger en 2010. Deux albums particulièrement mauvais, qui nous font attendre aujourd'hui beaucoup plus d'un Adams que l'on désespère de retrouver à un niveau réjouissant. Alors, verdict sur ce nouvel album, le tant espéré Ashes & Fire, que la critique prend en affection depuis quelques temps comme un retour aux sources pour le songwriter ?
On évoque le premier album d'Adams à de nombreuses reprises et il est vrai que la tonalité générale de l'album, très acoustique, nous rappelle à son bon souvenir. Mais alors qu'Heartbreaker était un album plein de fougue malgré sa noirceur, ce dernier effort ressemble plus à la synthèse d'une carrière loin d'être terminée mais déjà particulièrement fourni. Adams ne déploie plus son spleen comme une peur enfantine, mais comme une prise de conscience mature de sa propre personne, de ses propres erreurs, de ses relations passées et de ses succès personnels actuels. Il chante son amour de façon particulièrement pudique avec la participation de Moore sur le somptueux "Come Home". Il chante les erreurs de l'amour sur "Chains Of Love", entre le cheesy et le délicieux.
Adams fait donc un rapport de cette décennie mouvementée, folle et pourtant constructive pour le chanteur. Et si les thèmes évoqués peuvent paraitre à la limite du gnangnan, tout le talent d'Adams réside dans la conservation du touchant plutôt que du ridicule. Il aurait pu verser dans une sombre composition Adult Friendly sirupeuse au possible, mais il se rapproche plus des plus belles ballades de Neil Young sur de nombreux morceaux.
Sa vie de rockstar entamée, sa nouvelle vie bien en place, c'est aujourd'hui le rôle de troubadour mélancolique mais réaliste qui lui sied le mieux. Adams compose ici un ensemble de ballades acoustiques délicates et d'un niveau globalement très bon. S'il manque un peu de surprise, de folie dans tout cet ensemble en définitive très homogène, Adams nous régale. Que ce soit par des morceaux très reposés comme "Rocks" ou plus enlevés à l'instar du progressant "Do I Wait", le chanteur balaie le scepticisme croissant sur ses capacités à composer des morceaux intemporels.
Et si quelques morceaux se perdent au milieu de cet album par leurs thèmes trop proches, Adams ne baisse pas de régime avant la fin et continue à livrer des morceaux gracieux dans la veine de "Kindness". Il est cependant à noter que le single "Lucky Now" est une des chansons les plus faibles de l'album et qu'il n'est pas à préconiser pour ceux qui voudraient une première approche du niveau global de l'album. Quant au dernier morceau, "I Love You But I Don't Know What To Say", il rappelle les nombreuses ballades de fin d'album (de soirée solitaire ?) qu'a pu composer le chanteur. Une note finale harmonieuse et particulièrement bien interprétée par un Adams en état de grâce. J'ai l'impression qu'à chaque nouvelle chronique, plus je progresse dans sa discographie, je suis obligé de dire que son niveau vocal s'améliore. Voix claire, cristalline, Adams n'a jamais chanté aussi bien clairement.
Fini le doute, Adams se remémore sa décennie et en ouvre une nouvelle par cette synthèse délicieusement réjouissante. On ne l'attendait pas à ce niveau et l'on ne s'en plaindra pas. Longue vie au roi de l'Alt Country.
On évoque le premier album d'Adams à de nombreuses reprises et il est vrai que la tonalité générale de l'album, très acoustique, nous rappelle à son bon souvenir. Mais alors qu'Heartbreaker était un album plein de fougue malgré sa noirceur, ce dernier effort ressemble plus à la synthèse d'une carrière loin d'être terminée mais déjà particulièrement fourni. Adams ne déploie plus son spleen comme une peur enfantine, mais comme une prise de conscience mature de sa propre personne, de ses propres erreurs, de ses relations passées et de ses succès personnels actuels. Il chante son amour de façon particulièrement pudique avec la participation de Moore sur le somptueux "Come Home". Il chante les erreurs de l'amour sur "Chains Of Love", entre le cheesy et le délicieux.
Adams fait donc un rapport de cette décennie mouvementée, folle et pourtant constructive pour le chanteur. Et si les thèmes évoqués peuvent paraitre à la limite du gnangnan, tout le talent d'Adams réside dans la conservation du touchant plutôt que du ridicule. Il aurait pu verser dans une sombre composition Adult Friendly sirupeuse au possible, mais il se rapproche plus des plus belles ballades de Neil Young sur de nombreux morceaux.
Sa vie de rockstar entamée, sa nouvelle vie bien en place, c'est aujourd'hui le rôle de troubadour mélancolique mais réaliste qui lui sied le mieux. Adams compose ici un ensemble de ballades acoustiques délicates et d'un niveau globalement très bon. S'il manque un peu de surprise, de folie dans tout cet ensemble en définitive très homogène, Adams nous régale. Que ce soit par des morceaux très reposés comme "Rocks" ou plus enlevés à l'instar du progressant "Do I Wait", le chanteur balaie le scepticisme croissant sur ses capacités à composer des morceaux intemporels.
Et si quelques morceaux se perdent au milieu de cet album par leurs thèmes trop proches, Adams ne baisse pas de régime avant la fin et continue à livrer des morceaux gracieux dans la veine de "Kindness". Il est cependant à noter que le single "Lucky Now" est une des chansons les plus faibles de l'album et qu'il n'est pas à préconiser pour ceux qui voudraient une première approche du niveau global de l'album. Quant au dernier morceau, "I Love You But I Don't Know What To Say", il rappelle les nombreuses ballades de fin d'album (de soirée solitaire ?) qu'a pu composer le chanteur. Une note finale harmonieuse et particulièrement bien interprétée par un Adams en état de grâce. J'ai l'impression qu'à chaque nouvelle chronique, plus je progresse dans sa discographie, je suis obligé de dire que son niveau vocal s'améliore. Voix claire, cristalline, Adams n'a jamais chanté aussi bien clairement.
Fini le doute, Adams se remémore sa décennie et en ouvre une nouvelle par cette synthèse délicieusement réjouissante. On ne l'attendait pas à ce niveau et l'on ne s'en plaindra pas. Longue vie au roi de l'Alt Country.
Parfait 17/20 | par Bona |
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