The Mars Volta

Tremulant EP

Tremulant EP

 Label :     Gold Standard Laboratories 
 Sortie :    mardi 02 avril 2002 
 Format :  Maxi / CD   

Tremulant est la première fournée de The Mars Volta, après le split de At the Drive-In.

Résumé des épisodes précédents : fin 2001, les 5 membres de l´aventure At the Drive-In mettent fin à la (trop) courte carrière du groupe... Dommage (du moins c´est ce qu´on se disait à l´époque)... La raison de ce divorce: une divergence de visions quant à l´orientation future du groupe. 3 des 5 membres penchent pour un rock plus classique, qu´ils pourront pratiquer dans leur nouvelle formation, Sparta ; le groupe sera souvent décrit comme s´inscrivant dans la continuité de At the Drive-In, pourtant il ne produira qu´un rock assez fade et plutôt médiocre, dépourvu de la folie et de la spontanéité de At the Drive-In. Une déception, et pour cause : les véritables têtes (chevelues) pensantes de At the Drive-In sont ailleurs...

En effet, de leur côté, Omar et Cédric (les 2 avec plein de cheveux, respectivement guitariste et chanteur de At the Drive-In) affichent clairement leurs intentions : poursuivre dans la veine expérimentale déjà engagée au sein de De Facto, le side project qu´ils menaient parallèlement à At the Drive-In. C'est d´ailleurs avec certains des membres de De Facto qu´ils fondent leur nouveau groupe : The Mars Volta... Omar et Cédric annoncent donc la couleur : The Mars Volta ne sera pas un second At the Drive-In. Cette mise en garde est rapidement confirmée par l´écoute des 3 titres de ce E.P...

Effectivement, dès les premières secondes d´écoute, on est loin de l´univers de At the Drive-In, et la filiation n´est pas forcément évidente. Le premier titre, le plus faible du E.P., nous introduit dans l´univers psychédélique de The Mars Volta. Le deuxième, "Concertina", est très certainement le chef d´œuvre du E.P., et par la même occasion l´une des meilleures compositions du groupe à l´heure actuelle : magnifique intro à la guitare, sur laquelle se pose la voix déformée et limite torturée de Cédric ; il chante le second couplet en espagnol (langue qui s´amalgame très bien à l´ambiance du titre). Enfin le troisième et dernier morceau (8 min environ) est celui qui se rapproche le plus de ce que le groupe livrera avec De Loused in the Comatorium, donnant, à partir de la 5ème minute, un avant-goût des compositions joyeusement bordéliques du L.P...

Premier choc : on ne retrouve pas les guitares stridentes de At the Drive-In. Deuxième choc : la voix de Cédric. Finis les hurlements sauvages, Cédric chante (disons plutôt qu´il crie mélodieusement, le tout étant néanmoins d´une incroyable justesse), et l´on comprend dès lors qu´à la violence de At the Drive-In, The Mars Volta privilégie les mélodies. Attention, l´énergie et la puissance sont toujours au rendez-vous. Les textes sont toujours aussi surréalistes, la voix de Cédric toujours aussi puissante, mélange de force et de fragilité, rappelant parfois Franck Black par sa capacité à se faire violence par moments pour ensuite entamer un registre plus émouvant ; toutefois, les compositions indiquent une nouvelle direction, plus expérimentale : ainsi, là où la rage de At the Drive-In donnait envie de sauter dans tous les sens, The Mars Volta inciterait plus à se balancer de droite à gauche en remuant la tête et en fermant les yeux, pour mieux se laisser pénétrer par l´atmosphère surréaliste que le groupe parvient à installer. Les ex de ATDI ne renie pas leur héritage, mais choisissent de l´exploiter dans un registre nouveau où viennent se télescoper punk, jazz, funk... On remarquera par ailleurs l´usage intéressant de l´électronique et des samples, et la généralisation de l´emploi du clavier/orgue, présent dans seulement quelques titres chez At the Drive-In. Il s´intègre bien à la musique du groupe, qui trouve un juste équilibre entre chaque instrument. Chaque musicien a néanmoins l´opportunité de démontrer sa virtuosité : le batteur s´en donne à cœur joie, le clavier ponctue ca et là les morceaux de petits solos, courts et sympathiques... Un vrai régal !

Tremulant est donc un excellent C.D., frais, créatif, audacieux et original. Un achat par conséquent indispensable, qui ravira les fans de De Loused in the Comatorium, et réconciliera avec ce groupe désormais incontournable ceux qui ont été quelque peu rebutés par les digressions expérimentales de l´album. Ne vous laissez donc pas décourager par le prix ou le trop faible nombre de titre... Chaque seconde est un émerveillement. On en viendrait presque à se réjouir de la disparition de ATDI, c´est vous dire !

Et puis pour ceux qui n´aimeraient pas Tremulant, il reste toujours Sparta...


Excellent !   18/20
par ZutFlûteCrotte


 Moyenne 16.50/20 

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Posté le 19 mai 2006 à 16 h 45

At The Drive-In était un groupe que le succès avait réussi à user jusqu'à la trame. Encore un...
Deux ans après le crucial Relationship Of Command, le côté braque (Omar et Cédric) du groupe défunt sort cet EP, (dont le titre Tremulant viendrait d'une commande d'un vieil orgue.) aux couleurs musicales assez indéfinissable: du rock sans en être tout à fait, de l'expérimental sans en être, de l'électro sans en être, du prog sans en être non plus... Les deux compères d'El Paso accouchent ici d'une musique douce et étrange, imprégnée, certes, des démons du passé (la voix de Cédric notamment, le son de guitare particulièrement criard d'Omar), mais finalement assez différente pour que les comparaisons s'arrêtent là.
La rage d'antan s'est un peu envolée, le côté emo aussi pour faire place à des compositions vraiment plus adultes, aventureuses et novatrices qu'autrefois. Tout se joue avec une infinie délicatesse ("Concertina"), Omar caresse son instrument (et il le lui rend bien), Cédric tente une métamorphose vocale avec succès, et l'orgue de Ward, dans le fond, accompagne le tout avec énormément de classe.
The Mars Volta veut nous emmener plus loin, vraiment plus loin, nous inculquer certains préceptes sur la mélancolie grâce à la beauté douloureuse de leur musique.
Le groupe n'en est qu'alors à un point où il tente de définir ses bases, tout en essayant de chasser un certain spectre qui le poursuit... Alors, forcément, tout est encore un peu trop neuf, un peu jeune, mais rien de grave.
Une fois accepté le fait que The Mars Volta ne refera pas du ATDI, on pourra vraiment apprécier cet EP à sa juste valeur.
Bon   15/20







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