Mudhoney
My Brother The Cow |
Label :
Reprise |
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En 1995, Seattle porte encore le deuil de Kurt Cobain. Soundgarden cherche un second souffle, Pearl Jam s'interroge sur la nécessité de poursuivre la route, Alice in Chains agonise, les Screaming Trees picolent, et Love Battery, Tad, et autre L7 tombent peu à peu dans l'oubli ...
Comme toujours, à contre courant, seuls les Mudhoney semblent encore tenir la barre en pondant alors leur nouvel album, My Brother the Cow.
On a souvent dit que le grunge était né en 1988 avec la publication du premier single de Mudhoney "Touch Me I'm Sick", qui avait tout de l'hymne générationnel (d'un point de vue historique, les choses commencèrent véritablement avec Green River ... mais bon ...).
Sept ans plus tard, c'est avec le même je-m'en-foutisme qu'ils proclament haut et fort que "Today is a Good Day" ... C'est pas le genre de la maison de se laisser aller et d'oublier qu'une guitare et une canette suffisent parfois à oublier les pires douleurs.
Le disque commence brutalement avec "Judgement, Rage, Retribution and Thyme" et "Generation Spokemodel". Deux chansons tendues et d'une efficacité redoutable, sur lesquelles plane l'ombre du Funhouse des Stooges ; et on retrouve avec bonheur la patte de Jack Endino à la production.
Le tempo ralentit un peu le temps d'un "What Moves the Heart" ténébreux, avant de repartir de plus belle avec la bien nommée "Today Is a Good Day". Arrive alors "Into Yer Shtik", une chanson au cynisme délicieux, suivie par la très belle "In my Finest Suit" au romantisme inhabituel chez Mudhoney.
Avec déjà une longue carrière derrière eux, leur musique prend dès lors une autre ampleur. Peut-être était-ce ce que les spécialistes ont coutume d'appeler 'l'album de la maturité'. La suite du disque le confirmera.
On retiendra la bombe punk "F.D.K. [Fearless Doctor Killers]", la terrifiante et indispensable "Dissolve", et surtout la géniale et incontournable "1995" qui nous fait entendre le meilleur de ce dont Mudhoney est capable !! Un chef-d'œuvre sur lequel le batteur Dan Peters tire son épingle du jeu et nous offre un monument de groove et de précision !
Dans sa version CD, l'album comporte un morceau caché d'une trentaine de minutes, "woC ehT rehtorB yM" qui (comme son nom l'indique) n'est autre que la totalité de l'album en verlan (!!!). La version vynil comporte un 7'' de 6 morceaux complètement débiles, faits d'expérimentations houleuses et de bruitages garantis 100 % bières ! A prendre au second degré évidemment, les Mudhoney ont toujours été des sales gosses !
My Brother The Cow se révèle donc être un excellent album, bourré d'électricité agressive et hanté par les cris de Mark Arm. Comme toujours, les derniers sont les premiers, et Mudhoney, en authentique mauvais élèves, n'échappent pas à cette règle.
Indispensable !
Comme toujours, à contre courant, seuls les Mudhoney semblent encore tenir la barre en pondant alors leur nouvel album, My Brother the Cow.
On a souvent dit que le grunge était né en 1988 avec la publication du premier single de Mudhoney "Touch Me I'm Sick", qui avait tout de l'hymne générationnel (d'un point de vue historique, les choses commencèrent véritablement avec Green River ... mais bon ...).
Sept ans plus tard, c'est avec le même je-m'en-foutisme qu'ils proclament haut et fort que "Today is a Good Day" ... C'est pas le genre de la maison de se laisser aller et d'oublier qu'une guitare et une canette suffisent parfois à oublier les pires douleurs.
Le disque commence brutalement avec "Judgement, Rage, Retribution and Thyme" et "Generation Spokemodel". Deux chansons tendues et d'une efficacité redoutable, sur lesquelles plane l'ombre du Funhouse des Stooges ; et on retrouve avec bonheur la patte de Jack Endino à la production.
Le tempo ralentit un peu le temps d'un "What Moves the Heart" ténébreux, avant de repartir de plus belle avec la bien nommée "Today Is a Good Day". Arrive alors "Into Yer Shtik", une chanson au cynisme délicieux, suivie par la très belle "In my Finest Suit" au romantisme inhabituel chez Mudhoney.
Avec déjà une longue carrière derrière eux, leur musique prend dès lors une autre ampleur. Peut-être était-ce ce que les spécialistes ont coutume d'appeler 'l'album de la maturité'. La suite du disque le confirmera.
On retiendra la bombe punk "F.D.K. [Fearless Doctor Killers]", la terrifiante et indispensable "Dissolve", et surtout la géniale et incontournable "1995" qui nous fait entendre le meilleur de ce dont Mudhoney est capable !! Un chef-d'œuvre sur lequel le batteur Dan Peters tire son épingle du jeu et nous offre un monument de groove et de précision !
Dans sa version CD, l'album comporte un morceau caché d'une trentaine de minutes, "woC ehT rehtorB yM" qui (comme son nom l'indique) n'est autre que la totalité de l'album en verlan (!!!). La version vynil comporte un 7'' de 6 morceaux complètement débiles, faits d'expérimentations houleuses et de bruitages garantis 100 % bières ! A prendre au second degré évidemment, les Mudhoney ont toujours été des sales gosses !
My Brother The Cow se révèle donc être un excellent album, bourré d'électricité agressive et hanté par les cris de Mark Arm. Comme toujours, les derniers sont les premiers, et Mudhoney, en authentique mauvais élèves, n'échappent pas à cette règle.
Indispensable !
Excellent ! 18/20 | par Max |
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