Nine Inch Nails
Pretty Hate Machine |
Label :
TVT |
||||
Hé oui, déjà en 1989 Trent Reznor faisait des albums de musique dite "industrielle" mais néanmoins très accessible, et il faut avouer que si ça ne vaut pas The Downward Spiral, pour ne citer que le plus célèbre, ce n'est pas mal du tout et l'on aurait tort de bouder son plaisir.
Bien sûr, ce disque est assez marqué par son époque. On retrouve donc des boîtes à rythmes en guise de batteries, une voix assez peu naturelle et une présence relativement discrète des guitares si l'on prend en compte ce que le groupe deviendra par la suite.
Nonobstant cela, on est face à des chansons d'un niveau plutôt élevé, et le seul "Head Like A Hole" convainc immédiatement par son efficacité et sa très bonne qualité, avec son rythme rapide et son chant entêtant. Les autres chansons ne sont pas en reste, puisque "Terrible Lie" et "Sin" affichent eux aussi une grande force et marquent l'auditeur par un ton assez virulent (mais pas trop); elles figurent parmi les meilleures chansons de NIN et il n'est pas étonnant de les retrouver sur le live And All That Could Have Been aux côtés du susnommé "Head Like A Hole". Une mention spéciale à l'envoûtant "Sanctified", dont la basse hypnotique et les paroles plutôt réussies (ce qui n'est pas toujours le cas) assurent son statut de très grand titre. Le disque s'achève sur les également très bons "Ringfinger" et "The Only Time".
On trouve ici tout ce qui fait un futur grand groupe mais encore un peu timide. Agréable, techniquement sans reproches et suffisamment personnel pour retenir l'attention cinquante minutes durant, cet album est un bon choix pour ceux qui trouvent NIN déjà intéressant, et reste parfaitement écoutable par ceux qui ne connaissent pas ce groupe.
Bien sûr, ce disque est assez marqué par son époque. On retrouve donc des boîtes à rythmes en guise de batteries, une voix assez peu naturelle et une présence relativement discrète des guitares si l'on prend en compte ce que le groupe deviendra par la suite.
Nonobstant cela, on est face à des chansons d'un niveau plutôt élevé, et le seul "Head Like A Hole" convainc immédiatement par son efficacité et sa très bonne qualité, avec son rythme rapide et son chant entêtant. Les autres chansons ne sont pas en reste, puisque "Terrible Lie" et "Sin" affichent eux aussi une grande force et marquent l'auditeur par un ton assez virulent (mais pas trop); elles figurent parmi les meilleures chansons de NIN et il n'est pas étonnant de les retrouver sur le live And All That Could Have Been aux côtés du susnommé "Head Like A Hole". Une mention spéciale à l'envoûtant "Sanctified", dont la basse hypnotique et les paroles plutôt réussies (ce qui n'est pas toujours le cas) assurent son statut de très grand titre. Le disque s'achève sur les également très bons "Ringfinger" et "The Only Time".
On trouve ici tout ce qui fait un futur grand groupe mais encore un peu timide. Agréable, techniquement sans reproches et suffisamment personnel pour retenir l'attention cinquante minutes durant, cet album est un bon choix pour ceux qui trouvent NIN déjà intéressant, et reste parfaitement écoutable par ceux qui ne connaissent pas ce groupe.
Très bon 16/20 | par Cthulhu |
Posté le 02 mars 2005 à 15 h 23 |
Voilà j'ai envie de faire une longue critique, pas dans le but de vous barbez mais si vous doutez encore de l'album des années 80 de Nine Inch Nails, je le défendrai titre par titre.
Tout s'ouvre avec "Head Like A Hole" et son beat facile, voire carrément putassier dont Trent use pour répandre sans vergogne une nonchallance sexuelle résidant presque exclusivement dans sa voix. Et cette guitare qui semble griffer le refrain.
Sur "Terrible Lie", la terrible monotonie de la rythmique montre tout le savoir-faire de Mr Self-Destruct en ce qui concerne l'art d'exciter les foules. Les quelques bidouillages électroniques et la nature d'un titre effrayant ne peuvent que venir soutenir cette débauche savante qui fera la gloire de "Closer".
"Down In It" propose par une mélodie oppressante et un rythme fuyard un chaos sans précédent dans les mots, dans des couplets presque rapés, du beau gosse aux cheveux noirs qui ne sourit pas: "I used to be somebody".
Un rythme sûr, quasi voodoo, et quelques notes étirées à l'infinie sur "Sanctified". Un chant plus ouvert, plus désespéré aussi et une instrumentation assez glauque pour faire penser à du verre brisé.
Et puis le grand titre, qui commence a capella; ce piano tragique, trop nerveux pour être larmoyant n'empêche pas la nostagie: "The taste of your tears": souenirs, souvenirs. Et quand le monde industriel reprend sa marche et son vacarme existentiel, le chant se voit extirper alors que Trent n'ose à peine avouer:" I just want something I can never have". Il n'espère alors véritablement pas plus. Il ne semble pas là ni pour hurler ni pour pleurer son désespoir, trop terrassant. Quand sa voix monte encore d'un cran, ce n'est que pour mieux se taire sur ce qu'il ne pourra jamais avoir: modeste, juste et propice plus recueillement qu'au caprice que suggérait le titre "Something I Can Never Have"
Un peu de night-club, de glam et d'électro disparate sur ce sixième titre, "Kinda I Want To" qui laisse l'anarchie musicale des années 80 s'exprimer à sa guise pour permettre à Trent un périlleux mais grandiose numéro de rodéo, car il domine bientôt son électro-trash folle furieuse, la soumet, mais pas sans cris et sans fouet.
Le péché ("Sin", le titre de la chanson) revient en force sur un sampler mortel et un rythme infernal:
"You give me a reason
You give me control
I give you my purity
My purity you stole "
Les paroles frappent autant que la rythmique et les images qu'elles supposent: mieux vaut ne pas se mêler de ses affaires personnelles.
"That's What I Get", son électro fatal et sa mélodie rapide, voire stressante pour mieux pénétrer chaque mot quand la musique s'arrête... "I guess I'm not the only boy for you", constat assez amer pour parler de lui-même. Mais c'est la musique, cette rengaine électro futile, qui revient pour relever le mec à terre: "I've told you I'll never say goodbye" et le voilà qui se remet en selle pour péter une bonne fois les plombs. Mais l'amertume prend vite les dessus, du moins, jusqu'à ce qu'à nouveau il reprenne le dessus pour laisser enfin exploser tout le mal qu'il voue à l'Enfer humain.
Une bouche collée à son tempo jusqu'à ce qu'elle se retire pour disjoncter sévère car l'atout de "The Only Time" repose en vérité sur la folie que le encore jeune Trent Reznor déploie de toute sa gorge et son esprit. Il peut paraître un temps calme:"This is the only time I really feel alive" mais c'est la thérapie électrique complète qui échoue, impropre à elle seule à le purifier en dehors de ces trois minutes d'orgasmes de tortionnaire. Trent en profite alors en musique pour s'en donner à coeur joie en balançant sa voix contre les parois de l'asile Musique.
"Ringfinger": un rythme époustouflant, et comme toujours minimaliste, c'est un peu la signature de ce fou qui n'aura reposé sa voix sur aucun de ces grands titres nineinchnailsien. Et encore moins sur celui-ci. Une mélodie imparable et si fantasmagorique qu'elle disparaît pour réapparaître entre deux rounds -heu, 2 couplets- durant lesquels Trent n'a pas fini dans découdre avec Dieu et la morale: son arme, le sexe, objet de plaisir musical qu'il aiguise sur ce titre à coup de guitares sonnant comme une magnifique tronçonneuse flambant neuve:"Do something for me" dit-il, après un tel album, "Demande, Maître, j'exaucerai".
Tout s'ouvre avec "Head Like A Hole" et son beat facile, voire carrément putassier dont Trent use pour répandre sans vergogne une nonchallance sexuelle résidant presque exclusivement dans sa voix. Et cette guitare qui semble griffer le refrain.
Sur "Terrible Lie", la terrible monotonie de la rythmique montre tout le savoir-faire de Mr Self-Destruct en ce qui concerne l'art d'exciter les foules. Les quelques bidouillages électroniques et la nature d'un titre effrayant ne peuvent que venir soutenir cette débauche savante qui fera la gloire de "Closer".
"Down In It" propose par une mélodie oppressante et un rythme fuyard un chaos sans précédent dans les mots, dans des couplets presque rapés, du beau gosse aux cheveux noirs qui ne sourit pas: "I used to be somebody".
Un rythme sûr, quasi voodoo, et quelques notes étirées à l'infinie sur "Sanctified". Un chant plus ouvert, plus désespéré aussi et une instrumentation assez glauque pour faire penser à du verre brisé.
Et puis le grand titre, qui commence a capella; ce piano tragique, trop nerveux pour être larmoyant n'empêche pas la nostagie: "The taste of your tears": souenirs, souvenirs. Et quand le monde industriel reprend sa marche et son vacarme existentiel, le chant se voit extirper alors que Trent n'ose à peine avouer:" I just want something I can never have". Il n'espère alors véritablement pas plus. Il ne semble pas là ni pour hurler ni pour pleurer son désespoir, trop terrassant. Quand sa voix monte encore d'un cran, ce n'est que pour mieux se taire sur ce qu'il ne pourra jamais avoir: modeste, juste et propice plus recueillement qu'au caprice que suggérait le titre "Something I Can Never Have"
Un peu de night-club, de glam et d'électro disparate sur ce sixième titre, "Kinda I Want To" qui laisse l'anarchie musicale des années 80 s'exprimer à sa guise pour permettre à Trent un périlleux mais grandiose numéro de rodéo, car il domine bientôt son électro-trash folle furieuse, la soumet, mais pas sans cris et sans fouet.
Le péché ("Sin", le titre de la chanson) revient en force sur un sampler mortel et un rythme infernal:
"You give me a reason
You give me control
I give you my purity
My purity you stole "
Les paroles frappent autant que la rythmique et les images qu'elles supposent: mieux vaut ne pas se mêler de ses affaires personnelles.
"That's What I Get", son électro fatal et sa mélodie rapide, voire stressante pour mieux pénétrer chaque mot quand la musique s'arrête... "I guess I'm not the only boy for you", constat assez amer pour parler de lui-même. Mais c'est la musique, cette rengaine électro futile, qui revient pour relever le mec à terre: "I've told you I'll never say goodbye" et le voilà qui se remet en selle pour péter une bonne fois les plombs. Mais l'amertume prend vite les dessus, du moins, jusqu'à ce qu'à nouveau il reprenne le dessus pour laisser enfin exploser tout le mal qu'il voue à l'Enfer humain.
Une bouche collée à son tempo jusqu'à ce qu'elle se retire pour disjoncter sévère car l'atout de "The Only Time" repose en vérité sur la folie que le encore jeune Trent Reznor déploie de toute sa gorge et son esprit. Il peut paraître un temps calme:"This is the only time I really feel alive" mais c'est la thérapie électrique complète qui échoue, impropre à elle seule à le purifier en dehors de ces trois minutes d'orgasmes de tortionnaire. Trent en profite alors en musique pour s'en donner à coeur joie en balançant sa voix contre les parois de l'asile Musique.
"Ringfinger": un rythme époustouflant, et comme toujours minimaliste, c'est un peu la signature de ce fou qui n'aura reposé sa voix sur aucun de ces grands titres nineinchnailsien. Et encore moins sur celui-ci. Une mélodie imparable et si fantasmagorique qu'elle disparaît pour réapparaître entre deux rounds -heu, 2 couplets- durant lesquels Trent n'a pas fini dans découdre avec Dieu et la morale: son arme, le sexe, objet de plaisir musical qu'il aiguise sur ce titre à coup de guitares sonnant comme une magnifique tronçonneuse flambant neuve:"Do something for me" dit-il, après un tel album, "Demande, Maître, j'exaucerai".
Très bon 16/20
Posté le 17 septembre 2005 à 16 h 22 |
Un disque très personnel. C'est ce qui frappe à l'écoute de ce "Pretty Hate Machine".
Ce disque est la thérapie que son auteur n'avait pas faite : certains vont chez le psychiatre, d'autres se jettent à corps perdu dans le travail. Trent Reznor préfère exposer son mal-être au plus grand nombre en l'expulsant au moyen de mots et de musique, pratiquant ainsi une sorte d'auto-exorcisme. Et ses problèmes ne sont pas beaux à voir: d'ordre amoureux bien sûr ("Down In it", "That's What I Get"), religieux (le désormais classique "Terrible Lie" où, s'adressant directement à Dieu, Trent lui reproche la haine qu'il sent grandir en lui) ou plus personnels, comme son insatisfaction chronique (le splendide "Something Can Never Have"). Les textes sont du côté obscur de l'homme, et sont bien souvent porteurs de double sens (Reznor ayant quelques problèmes de dépendance) comme "Sin".
La musique est particulière : chaque son est produit par une machine. Il suffit de lire le livret pour en apprendre la raison : 'Nine Inch Nails is Trent Reznor'. Pas de groupe, il faut tout faire soi-même. Du reste, l'utilisation de synthés et d'ordinateurs, s'inscrivant dans l'époque et dans le genre défendue par l'artiste (l'indus), permet d'atteindre une perfection sonore impossible à reproduire avec des instruments, la fausse note étant toujours envisageable, surtout si l'on n'est pas expert de l'instrument employé. La contrepartie est une froideur impossible à corriger. Mais paradoxalement la seule partie humaine, en l'occurence la voix, occupe ainsi davantage l'oreille de l'auditeur qui ne peut se raccrocher qu'à elle. Et les textes n'en sont que plus forts.
Impossible de parler de ce disque sans évoquer son morceau d'ouverture, le célèbre "Head Like A Hole" qui fit ravage au festival de Lollapalooza. Tout NIN est ici : rythme dérangeant, furie du refrain, chant tout en rage retenue qui finit par exploser, paroles en forme de profession de foi jetée à la face de l'industrie du disque (si ce n'est du monde plutôt) ... une des dix meilleures chansons de NIN, ni plus ni moins !
Bien entendu, tout n'est pas génial ici : le chant est parfois hésitant, les machines peuvent lasser à la longue, certains passages sonnent aujourd'hui, euh, entre le gênant et l'hilarant (l'intro de "Ringfinger"), le son est assez daté ... mais on peut passer bien des choses à quelqu'un qui dit avoir été inspiré par Jane's Addiction, non ?
Un disque intéressant, en forme de première étape vers une carrière qui s'avèrera extraordinaire.
Ce disque est la thérapie que son auteur n'avait pas faite : certains vont chez le psychiatre, d'autres se jettent à corps perdu dans le travail. Trent Reznor préfère exposer son mal-être au plus grand nombre en l'expulsant au moyen de mots et de musique, pratiquant ainsi une sorte d'auto-exorcisme. Et ses problèmes ne sont pas beaux à voir: d'ordre amoureux bien sûr ("Down In it", "That's What I Get"), religieux (le désormais classique "Terrible Lie" où, s'adressant directement à Dieu, Trent lui reproche la haine qu'il sent grandir en lui) ou plus personnels, comme son insatisfaction chronique (le splendide "Something Can Never Have"). Les textes sont du côté obscur de l'homme, et sont bien souvent porteurs de double sens (Reznor ayant quelques problèmes de dépendance) comme "Sin".
La musique est particulière : chaque son est produit par une machine. Il suffit de lire le livret pour en apprendre la raison : 'Nine Inch Nails is Trent Reznor'. Pas de groupe, il faut tout faire soi-même. Du reste, l'utilisation de synthés et d'ordinateurs, s'inscrivant dans l'époque et dans le genre défendue par l'artiste (l'indus), permet d'atteindre une perfection sonore impossible à reproduire avec des instruments, la fausse note étant toujours envisageable, surtout si l'on n'est pas expert de l'instrument employé. La contrepartie est une froideur impossible à corriger. Mais paradoxalement la seule partie humaine, en l'occurence la voix, occupe ainsi davantage l'oreille de l'auditeur qui ne peut se raccrocher qu'à elle. Et les textes n'en sont que plus forts.
Impossible de parler de ce disque sans évoquer son morceau d'ouverture, le célèbre "Head Like A Hole" qui fit ravage au festival de Lollapalooza. Tout NIN est ici : rythme dérangeant, furie du refrain, chant tout en rage retenue qui finit par exploser, paroles en forme de profession de foi jetée à la face de l'industrie du disque (si ce n'est du monde plutôt) ... une des dix meilleures chansons de NIN, ni plus ni moins !
Bien entendu, tout n'est pas génial ici : le chant est parfois hésitant, les machines peuvent lasser à la longue, certains passages sonnent aujourd'hui, euh, entre le gênant et l'hilarant (l'intro de "Ringfinger"), le son est assez daté ... mais on peut passer bien des choses à quelqu'un qui dit avoir été inspiré par Jane's Addiction, non ?
Un disque intéressant, en forme de première étape vers une carrière qui s'avèrera extraordinaire.
Bon 15/20
Posté le 02 décembre 2005 à 20 h 47 |
Cet album contient tous les ingrédients qui feront la superbe et le succès de Nine Inch Nails dès l'album suivant. Certes plus strictement orienté électro, plus "sage", il fait tout de même la part belle à ces vocaux furieux, parfois beaucoup plus sensuels, ces riffs de gratte percutants et ces rythmes électro bien balancés caractéristiques des compos signées Reznor.
On commence d'ailleurs avec un classique du groupe, "Head Like A Hole", accrocheur à l'extrême, avec son refrain sur lequel Trent chante "Bow down before the one you serve, you're going to get what you deserve", puis, sur les neuf autres titres, on a droit à une tripotée de morceaux de haut niveau, tels ce "Terrible Lie" colérique à la gratte brève mais dont le riff marque les esprits, ce "Sin" endiablé au beat électro dévastateur, "Kinda I Want To" également dominé par les synthés mais intégrant des guitares au son savamment "détourné" (ce qui constitue d 'ailleurs la marque de fabrique de cet album mixant avec brio cette techno chère à Trent et ces guitares qu'on entendra de façon plus nette encore sur ses prochaines productions)...et les autres, chacun possédant ce petit détail qui suffit à en faire un bon titre.
Dix titres excellents donc, et peut être pas encore la sauvagerie et le coté torturé de ce qui reste à venir, mais les prémices en sont sont plus que réjouissants.
On commence d'ailleurs avec un classique du groupe, "Head Like A Hole", accrocheur à l'extrême, avec son refrain sur lequel Trent chante "Bow down before the one you serve, you're going to get what you deserve", puis, sur les neuf autres titres, on a droit à une tripotée de morceaux de haut niveau, tels ce "Terrible Lie" colérique à la gratte brève mais dont le riff marque les esprits, ce "Sin" endiablé au beat électro dévastateur, "Kinda I Want To" également dominé par les synthés mais intégrant des guitares au son savamment "détourné" (ce qui constitue d 'ailleurs la marque de fabrique de cet album mixant avec brio cette techno chère à Trent et ces guitares qu'on entendra de façon plus nette encore sur ses prochaines productions)...et les autres, chacun possédant ce petit détail qui suffit à en faire un bon titre.
Dix titres excellents donc, et peut être pas encore la sauvagerie et le coté torturé de ce qui reste à venir, mais les prémices en sont sont plus que réjouissants.
Très bon 16/20
Posté le 23 janvier 2006 à 18 h 51 |
Quelle cruelle déception ! Réécouter Pretty Hate Machine après des années d'abandon, et quand on sait ce que l'homme a produit après, c'est une expérience terrible.
Tout a horriblement vieilli : le son de basse sort tout droit d'un Bontempi nauséabond, les boîtes à rythmes sont devenues ringardes ; et cela nuit considérablement aux compositions, en plus peu inspirées ! Il suffit de réécouter les excellentes versions live actuelles de "Head Like A Hole", "Terrible Lie", "Sin" ou encore "Something I Can Never Have" (seuls titres encore audibles de Pretty Hate Machine) pour s'en convaincre : l'homme a beaucoup évolué, tant dans son approche mélodique que dans le son, irréprochables depuis The Downard Spiral.
Il faut convenir que ce disque est sorti dans un climat musical peu reluisant, et que malgré tout, les propos de Reznor tiennent, eux, encore la route. Mais rappelons nous aussi que deux ans auparavant, Depeche Mode et The Cure, deux de ses influences principales, sortaient deux albums exceptionnels (Music For The Masses pour DM, et Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me pour The Cure) ; et qu'en 1990, soit un an seulement après ce premier LP de NIN, les deux groupes rempilaient pour deux chefs-d'oeuvre, Violator et Disintegration, que l'on ne présente plus, et qui n'ont pas vieilli d'un pouce !
Désolé Trent, un bon disque traverse le temps, et Pretty Hate Machine n'est pas de ceux-là !
Allez, poubelle, et sans rancune.
Tout a horriblement vieilli : le son de basse sort tout droit d'un Bontempi nauséabond, les boîtes à rythmes sont devenues ringardes ; et cela nuit considérablement aux compositions, en plus peu inspirées ! Il suffit de réécouter les excellentes versions live actuelles de "Head Like A Hole", "Terrible Lie", "Sin" ou encore "Something I Can Never Have" (seuls titres encore audibles de Pretty Hate Machine) pour s'en convaincre : l'homme a beaucoup évolué, tant dans son approche mélodique que dans le son, irréprochables depuis The Downard Spiral.
Il faut convenir que ce disque est sorti dans un climat musical peu reluisant, et que malgré tout, les propos de Reznor tiennent, eux, encore la route. Mais rappelons nous aussi que deux ans auparavant, Depeche Mode et The Cure, deux de ses influences principales, sortaient deux albums exceptionnels (Music For The Masses pour DM, et Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me pour The Cure) ; et qu'en 1990, soit un an seulement après ce premier LP de NIN, les deux groupes rempilaient pour deux chefs-d'oeuvre, Violator et Disintegration, que l'on ne présente plus, et qui n'ont pas vieilli d'un pouce !
Désolé Trent, un bon disque traverse le temps, et Pretty Hate Machine n'est pas de ceux-là !
Allez, poubelle, et sans rancune.
A éviter 6/20
Posté le 10 février 2006 à 22 h 06 |
1989...Le monde musical se voit ébranlé par la procréation du premier brûlot d'un tout jeune homme, qui deviendra, quelques quatre années plus tard, grâce à un chef-d'oeuvre de concept glauque et réfrigérant ("The Downward Spiral"...), le messie de l'industriel, j'ai nommé Trent Reznor.
Cette galette est un ensemble complètement fou, qui pourrait paraître kitsch à qui l'écoute aujourd'hui. Mais les vieux sons, travaillés au synthé, à la boîte à rythmes, sont tout à fait plaisant.
Le CD déferle à nos tympans par un "Head Like A Hole" survolté, emmené par la voix inimitable de Reznor.
"Terrible Lie" est asséné comme un coup de poing et ses accents électro qui n'en finissent plus à la fin.
"Down in It" est d'une redoutable efficacité, notamment du au fait du beat presque hip-hop de la voix.
Le joyau de cet album, "Something I Can Never Have", est une complainte frustrée, où Reznor s'y abîme les cordes vocales dans un déchirement magnifié.
"Kinda I Want You" et "That's What I Get" peuvent être mises dans le même panier, tant leur configuration semble identiques, beaucoup de bruitages au synthé, de sons extra-terrestres.
"Sin" et "The Only Time" provoquent la même énergie, la même fougue, tant au niveau des paroles que de l'intrumentalisation, dynamique et dansante, et toujours ce flot d'électronique qui vient finaliser le tout.
L'album se termine avec un extraordinaire "Ringfinger", redoutable d'efficacité.
Excellente carrière bien enclenchée avec cette jolie machine de haine, qui sublime déjà le sentier d'un parcours sans fautes...
Cette galette est un ensemble complètement fou, qui pourrait paraître kitsch à qui l'écoute aujourd'hui. Mais les vieux sons, travaillés au synthé, à la boîte à rythmes, sont tout à fait plaisant.
Le CD déferle à nos tympans par un "Head Like A Hole" survolté, emmené par la voix inimitable de Reznor.
"Terrible Lie" est asséné comme un coup de poing et ses accents électro qui n'en finissent plus à la fin.
"Down in It" est d'une redoutable efficacité, notamment du au fait du beat presque hip-hop de la voix.
Le joyau de cet album, "Something I Can Never Have", est une complainte frustrée, où Reznor s'y abîme les cordes vocales dans un déchirement magnifié.
"Kinda I Want You" et "That's What I Get" peuvent être mises dans le même panier, tant leur configuration semble identiques, beaucoup de bruitages au synthé, de sons extra-terrestres.
"Sin" et "The Only Time" provoquent la même énergie, la même fougue, tant au niveau des paroles que de l'intrumentalisation, dynamique et dansante, et toujours ce flot d'électronique qui vient finaliser le tout.
L'album se termine avec un extraordinaire "Ringfinger", redoutable d'efficacité.
Excellente carrière bien enclenchée avec cette jolie machine de haine, qui sublime déjà le sentier d'un parcours sans fautes...
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 21 mai 2007 à 07 h 48 |
Bon je m'étais juré de plus faire de chronique car elles étaient m**diques, mais j'ai fait un effort j'espère que ça passera bien:
J'avais 13 ans (bon j'en ai 14 maintenant il n'y a pas beaucoup de différences...). J'étais un de ces jeunes qui passait son temps à regarder des clips de Linkin Park, Good Charlotte, Sum 41 à la télé... (j'en ai honte rien que d'y repenser...) et qui fuyait comme la peste les clips de Nine Inch Nails. Et puis un beau jour, en avril c'était la fête chez moi avec mon cousin. Ma tante (fan de Julien Clerc) posa un CD dans la platine, de rock, et mon cousin et moi on s'est dit: 'Eh ! Mais c'est pas mal ça !'
Le lendemain trop curieux de voir quel groupe c'était, on découvre que c'était un Nine Inch Nails nommé Pretty Hate Machine. On écoute... "C'est pas mal ça ! Refrain accrocheur et tout...". Morceau suivant 'Lol les paroles, il insulte Dieu !!' Troisième morceau 'C'est assez Groovy'. Les 2 morceaux d'après 'C'est glauque... C'est classe !!' (on était jeune et con). Piste suivante 'Il explose tout ce morceau !!' Septième piste 'Décidément, il est terrible cet album !!' Deux dernières pistes : 'Ah j'aime moins ces deux là...' (On a vite changé d'avis).
Tout cet album est glauque, pessimiste, colérique, ça sonnait bien pour deux jeunes adolescents boutonneux en quête de musique violente !!!
Tout l'album transpire la haine et la quête du bonheur perdu, c'est glauque, triste, violent, l'album contient plusieurs hymne du rock ("Head Like A Hole", "Terrible Lie", "Sin") On en redemande !! Et depuis ce jour pendant toute les vacances, la réponse à la question 'On met quoi en musique maintenant ? La réponse était bien évidemment 'Vas-y met Naïn Innchhh Naïlsssh!'
Et maintenant j'écoute assez régulièrement cet album que je considère comme un des meilleur de NIN malgré le son assez vieillot... Comme quoi deux glandeurs qui écoutaient Marilyn Manson ou Sum 41 peuvent découvrir des trucs intéressant parfois ! Tout l'album transpire la haine et la quête du bonheur perdu, c'est glauque, triste, violent, l'album contient plusieurs hymne du rock ("Head Like A Hole", "Terrible Lie", "Sin") On en redemande !!
Maintenant je regrette beaucoup d'avoir zappé le double cheese burger (programme sur MTV Pulse où il passait les clips de deux groupes l'un après l'autre) avec Nine Inch Nails et je ne sais plus quel autre groupe.
J'avais 13 ans (bon j'en ai 14 maintenant il n'y a pas beaucoup de différences...). J'étais un de ces jeunes qui passait son temps à regarder des clips de Linkin Park, Good Charlotte, Sum 41 à la télé... (j'en ai honte rien que d'y repenser...) et qui fuyait comme la peste les clips de Nine Inch Nails. Et puis un beau jour, en avril c'était la fête chez moi avec mon cousin. Ma tante (fan de Julien Clerc) posa un CD dans la platine, de rock, et mon cousin et moi on s'est dit: 'Eh ! Mais c'est pas mal ça !'
Le lendemain trop curieux de voir quel groupe c'était, on découvre que c'était un Nine Inch Nails nommé Pretty Hate Machine. On écoute... "C'est pas mal ça ! Refrain accrocheur et tout...". Morceau suivant 'Lol les paroles, il insulte Dieu !!' Troisième morceau 'C'est assez Groovy'. Les 2 morceaux d'après 'C'est glauque... C'est classe !!' (on était jeune et con). Piste suivante 'Il explose tout ce morceau !!' Septième piste 'Décidément, il est terrible cet album !!' Deux dernières pistes : 'Ah j'aime moins ces deux là...' (On a vite changé d'avis).
Tout cet album est glauque, pessimiste, colérique, ça sonnait bien pour deux jeunes adolescents boutonneux en quête de musique violente !!!
Tout l'album transpire la haine et la quête du bonheur perdu, c'est glauque, triste, violent, l'album contient plusieurs hymne du rock ("Head Like A Hole", "Terrible Lie", "Sin") On en redemande !! Et depuis ce jour pendant toute les vacances, la réponse à la question 'On met quoi en musique maintenant ? La réponse était bien évidemment 'Vas-y met Naïn Innchhh Naïlsssh!'
Et maintenant j'écoute assez régulièrement cet album que je considère comme un des meilleur de NIN malgré le son assez vieillot... Comme quoi deux glandeurs qui écoutaient Marilyn Manson ou Sum 41 peuvent découvrir des trucs intéressant parfois ! Tout l'album transpire la haine et la quête du bonheur perdu, c'est glauque, triste, violent, l'album contient plusieurs hymne du rock ("Head Like A Hole", "Terrible Lie", "Sin") On en redemande !!
Maintenant je regrette beaucoup d'avoir zappé le double cheese burger (programme sur MTV Pulse où il passait les clips de deux groupes l'un après l'autre) avec Nine Inch Nails et je ne sais plus quel autre groupe.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 28 juillet 2008 à 23 h 18 |
Non, Pretty Hate Machine n'est pas démodé.
Selon la légende, le son violent de Broken est issu de la tournée... violente de Pretty Hate Machine, qui donc lui est assez plat et mou. Il n'en est rien, Pretty Hate Machine est bien un disque violent, haineux, au même titre (certes dans un moindre mesure) que Broken et The Downward Spiral.
L'album démarre d'ailleurs sur deux des titres les plus violents (et cultes) : "Head Like A Hole" et "Terrible Lie", ce dernier faisant encore mieux que le précédent. Y a pas à dire, sons novateurs, guitares saturées, ambiance suintante, organique, démoniaque et dansante, voix de Reznor qui enchaîne les refrains d'une efficacité sans limite : PHM est un disque de folie.
Chaque morceau, chaque, sans exception, est une perle de rock industriel. Le côté eighties avec des synthés très présents et des sonorités de l'époque sont ici ce qu'on pouvait tirer de mieux de la décennie, ceci couplé à l'indus.
"Down In It" semble être un rap vieillot et risqué et se termine sur un déluge bruitiste du plus bel effet. "Sanctified" et sa basse terriblement funky ne laisse rien augurer d'un "Something I Can Never Have", pierre angulaire autour de laquelle s'organise l'album. "Kinda I Want To" et son rythme de folie ne peut laisser l'auditeur de marbre, et "Sin" enfonce le clou en renouant avec l'esprit de "Terrible Lie"... en mieux. Les trois derniers titres sont tout aussi particuliers, accrocheurs et efficaces.
Bref, PHM N'A PAS PRIS UNE RIDE et reste toujours une référence absolue du rock industriel. Un monstre mécanique et organique, sublime, parfait, effrayant.
Selon la légende, le son violent de Broken est issu de la tournée... violente de Pretty Hate Machine, qui donc lui est assez plat et mou. Il n'en est rien, Pretty Hate Machine est bien un disque violent, haineux, au même titre (certes dans un moindre mesure) que Broken et The Downward Spiral.
L'album démarre d'ailleurs sur deux des titres les plus violents (et cultes) : "Head Like A Hole" et "Terrible Lie", ce dernier faisant encore mieux que le précédent. Y a pas à dire, sons novateurs, guitares saturées, ambiance suintante, organique, démoniaque et dansante, voix de Reznor qui enchaîne les refrains d'une efficacité sans limite : PHM est un disque de folie.
Chaque morceau, chaque, sans exception, est une perle de rock industriel. Le côté eighties avec des synthés très présents et des sonorités de l'époque sont ici ce qu'on pouvait tirer de mieux de la décennie, ceci couplé à l'indus.
"Down In It" semble être un rap vieillot et risqué et se termine sur un déluge bruitiste du plus bel effet. "Sanctified" et sa basse terriblement funky ne laisse rien augurer d'un "Something I Can Never Have", pierre angulaire autour de laquelle s'organise l'album. "Kinda I Want To" et son rythme de folie ne peut laisser l'auditeur de marbre, et "Sin" enfonce le clou en renouant avec l'esprit de "Terrible Lie"... en mieux. Les trois derniers titres sont tout aussi particuliers, accrocheurs et efficaces.
Bref, PHM N'A PAS PRIS UNE RIDE et reste toujours une référence absolue du rock industriel. Un monstre mécanique et organique, sublime, parfait, effrayant.
Excellent ! 18/20
Posté le 15 avril 2009 à 10 h 15 |
J'avoue que j'ai un peu hésité avant de faire cette chronique. Parler du premier album studio d'un groupe aussi important dans le domaine de la musique industriel que NIN n'est pas évident.
Pour tout dire, c'est le dernier album que j'ai acheté. Il m'a fallu trois écoutes sur Deezer pour franchir le pas. Il est vrai que le son fait un peu vieillot par moment, mais les mélodies et les textes sont une bonne mise en bouche pour Broken et The Downward Spiral. Commencer par le duo "Head Like A Hole" + "Terrible Lie" (dont la version sur All That Could Have Been vaut largement le détour) met l'auditeur en forme pour la suite, dont le sublime "Something I Can Never Have", ou l'enragé "Sin".
Malgré son grand âge et sa pochette assez "improbable", c'est un grand NIN.
Pour tout dire, c'est le dernier album que j'ai acheté. Il m'a fallu trois écoutes sur Deezer pour franchir le pas. Il est vrai que le son fait un peu vieillot par moment, mais les mélodies et les textes sont une bonne mise en bouche pour Broken et The Downward Spiral. Commencer par le duo "Head Like A Hole" + "Terrible Lie" (dont la version sur All That Could Have Been vaut largement le détour) met l'auditeur en forme pour la suite, dont le sublime "Something I Can Never Have", ou l'enragé "Sin".
Malgré son grand âge et sa pochette assez "improbable", c'est un grand NIN.
Excellent ! 18/20
Posté le 08 août 2022 à 23 h 22 |
Le premier morceau du premier album de ce groupe mythique commence par un direct, rock et groovy Head Like A Hole, qui ne quittera plus jamais les setlists du groupe. Le premier constat est le niveau proprement hallucinant de la production et la multitude de détails pour un premier album. Trent Reznor est un acrobate dont l'authenticité des émotions à vifs tient en perpétuel équilibre sur cette corde qu'est la recherche du détails, du "son", de la plastique sonore, du samples distordu jusqu'à le rendre indéchiffrable (démarche comparable à celle du mentor Coil). Cette ambivalence, omniprésente, restera le moteur de l'ensemble de l'œuvre à venir.
Un fondu plus tard, le martial et organique Terrible Lie nous coupe le souffle avec son break improbable et son couplet final en forme de coup de poing haineux. Down in it, premier vrai morceau du groupe, premier single, enchaîne en distribuant ses quelques mandales bien électroniques, définitivement rock...
Rock avant tout, le sens de la mélodie, véritable fil d'ariane de Pretty Hate Machine (PHM), n'est jamais oublié. Le tout est enrobé de matière froidement électronique, parfaite témoin de son époque (1989). Ce qui va a contrario de la mouvance EBM de l'époque dans laquelle un Front Line Assembly, par exemple, posait sur des morceaux electro des riffs de guitares carrés. Cette approche sonore explique, en partie, la transformation des titres lors des futures prestations scéniques du groupe pour atteindre une esthétique complètement différente dans leur interprétation, encore aujourd'hui.
Les morceaux s'enchaînent en offrant tout un panorama de paysages. L'obsédante balade Sanctified avec sa basse vicieuse et ses saturations sauvages, animales.
Le hanté Something I Can Never Have, interprété à fleur de peau.
Le sophistiqué Kinda I Want To, pilule indus à tiroir ; la fusée Sin, un futur tube ; le crescendo That's What I Get ou l'obscène The Only Time (cette basse dégoulinante). La rondelle se termine sur un dansant Ringfinger qui a la lourde tâche de clôturer tout ça... sans tout à fait y parvenir. Force est de constater que les morceaux deviennent moins marquants, ce qui reste très relatif, sur la fin du disque. La réécoute est vivement recommandée, au casque évidemment, pour laisser à certaines compositions le temps de se révéler. La maturité globale des morceaux, pour ainsi dire jamais joués en concert au moment de leur mise en boîte, reste étonnante.
Tout ce qui fera le groupe durant les 30 prochaines années et plus (oui, espérons bien plus) est présent : des émotions, et des distorsions, tels des créatures de métal, comme l'illustre si bien la pochette. Ou de jolies machines de chair, doté d'émotions, comme la haine par exemple.
Un fondu plus tard, le martial et organique Terrible Lie nous coupe le souffle avec son break improbable et son couplet final en forme de coup de poing haineux. Down in it, premier vrai morceau du groupe, premier single, enchaîne en distribuant ses quelques mandales bien électroniques, définitivement rock...
Rock avant tout, le sens de la mélodie, véritable fil d'ariane de Pretty Hate Machine (PHM), n'est jamais oublié. Le tout est enrobé de matière froidement électronique, parfaite témoin de son époque (1989). Ce qui va a contrario de la mouvance EBM de l'époque dans laquelle un Front Line Assembly, par exemple, posait sur des morceaux electro des riffs de guitares carrés. Cette approche sonore explique, en partie, la transformation des titres lors des futures prestations scéniques du groupe pour atteindre une esthétique complètement différente dans leur interprétation, encore aujourd'hui.
Les morceaux s'enchaînent en offrant tout un panorama de paysages. L'obsédante balade Sanctified avec sa basse vicieuse et ses saturations sauvages, animales.
Le hanté Something I Can Never Have, interprété à fleur de peau.
Le sophistiqué Kinda I Want To, pilule indus à tiroir ; la fusée Sin, un futur tube ; le crescendo That's What I Get ou l'obscène The Only Time (cette basse dégoulinante). La rondelle se termine sur un dansant Ringfinger qui a la lourde tâche de clôturer tout ça... sans tout à fait y parvenir. Force est de constater que les morceaux deviennent moins marquants, ce qui reste très relatif, sur la fin du disque. La réécoute est vivement recommandée, au casque évidemment, pour laisser à certaines compositions le temps de se révéler. La maturité globale des morceaux, pour ainsi dire jamais joués en concert au moment de leur mise en boîte, reste étonnante.
Tout ce qui fera le groupe durant les 30 prochaines années et plus (oui, espérons bien plus) est présent : des émotions, et des distorsions, tels des créatures de métal, comme l'illustre si bien la pochette. Ou de jolies machines de chair, doté d'émotions, comme la haine par exemple.
Parfait 17/20
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