Suede
Dog Man Star |
Label :
Nude |
||||
Devenu rapidement icône de la pop anglaise, Suede avait la lourde tâche de donner suite à son génial premier album.
Suede réussit là où tant d'autres ont échoué avec son second opus, en donnant une autre dimension à ses chansons. Même si leurs singles à guitares "We Are The Pigs" ou "New Generation" n'égalent pas ceux du premier album, Anderson et Butler se rattrapent avec des chansons plus calmes.
"Black Or Blue" et son piano, ou le sublime "Still Life" nous livrent des arrangements somptueux et un chant parfait, sans jamais faire tourner les violons dans le vide.
Le duo auteur/compositeur fait désormais parti des grands, et s'impose magistralement dans la pop à violon en vogue à cette époque.
Bernard Butler quittera malheureusement le groupe peu avant la sortie de ce Dog Man Star, mais Richard Oakes, un teenager au talent prometteur, reprendra sa place.
Un nouveau défi à relever.
Suede réussit là où tant d'autres ont échoué avec son second opus, en donnant une autre dimension à ses chansons. Même si leurs singles à guitares "We Are The Pigs" ou "New Generation" n'égalent pas ceux du premier album, Anderson et Butler se rattrapent avec des chansons plus calmes.
"Black Or Blue" et son piano, ou le sublime "Still Life" nous livrent des arrangements somptueux et un chant parfait, sans jamais faire tourner les violons dans le vide.
Le duo auteur/compositeur fait désormais parti des grands, et s'impose magistralement dans la pop à violon en vogue à cette époque.
Bernard Butler quittera malheureusement le groupe peu avant la sortie de ce Dog Man Star, mais Richard Oakes, un teenager au talent prometteur, reprendra sa place.
Un nouveau défi à relever.
Parfait 17/20 | par Sonicjulio |
Posté le 19 avril 2006 à 18 h 10 |
Le plus grand drame, pour Dog Man Star, est d'être sorti quelques semaines après le premier album d'Oasis. Les frères Gallagher ont relégué au second plan ce qui aurait dû être l'un des plus grands classique de la pop anglaise. D'ailleurs, Dog Man Star est plus que de la simple pop. Cet album est prodigieux, méconnu, mais de (très) loin le meilleur opus de Suede. Brett Anderson n'a jamais aussi bien chanté. Il surclasse Bowie sur le glamissime "The Wild Ones" et le dyptique final "The Asphalt word" / "Still life" atteint des sommets, rien de moins. Mais ce n'est pas seulement la voix extensible d'Anderson, qui passe du crooner ("The 2 Of Us") à la voix quasi d'opéra (comme sur "Black Or Blue") qui rend Dog Man Star si exceptionnel. C'est aussi le jeu de guitare de Bernard Butler. Il suffit d'écouter "We Are The Pigs", "This Hollywood Life" ou "The Asphalt Word" pour s'en rendre compte. Considéré comme le meilleur guitariste de sa génération, Butler fait ici aussi bien que Johnny Marr à son meilleur niveau, dans un registre néanmoins différent. L'inventivité, la gravité et la majesté des chansons forcent le respect. Hommage à James Dean, "Daddy's Speeding" est un titre réellement extraordinaire. Anderson chante d'une voix sensuelle cet hymne à la vitesse et à la mort, qui se termine dans un fracas qui rappelle l'accident fatidique de l'acteur américain. Et que dire du premier titre, "Introducing The Band", qui introduit l'album et donne le ton menaçant et romantique, avec sa grosse ligne de basse et les paroles au vitriol d'Anderson. De bout en bout, l'album est porté par une inspiration sans faille. "Black Or Blue" est peut-être le seul point faible de l'oeuvre. La chanson aurait pu sauter... Mais qu'importe, cela n'enlève rien au reste. Dog Man Star ou la rencontre entre Bowie et les Smiths, arrangée par le duo Anderson/Butler. Quand on sait que ce dernier a claqué la porte du groupe à la fin des enregistrements, on ne peut avoir que des regrets... Reste ce chef-d'oeuvre que la postérité, j'espère, remettra un jour dans la liste des grands classiques de la musique anglaise.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 22 mars 2008 à 07 h 21 |
Suede est sans nul doute l'un des tout meilleurs groupes des années 90.
Le quatuor est mené par Brett Anderson, jeune dandy un peu androgyne, beau comme un dieu grec, dont le passe-temps favori était de prendre de la coke en caressant son chat, et par le guitar hero Bernard Butler. Un nouveau Bowie et un nouveau Mick Ronson plus qu'un nouveau Morrissey et un nouveau Johnny Marr. Si le groupe s'appuie sur l'héritage de l'indie pop britannique des années 80, dont The Smiths étaient bien entendu le plus beau fleuron, il correspond aussi à un retour du glam rock du début des années 70.
Le chant d'Anderson est impressionnant dans ses modulations sorties de nulle part, parfois déchirantes, sa voix sensuelle et glamour. Un très grand chanteur.
Le jeu de Butler, très riche et complexe, repose non sur de basiques accords, ou de frêles arpèges cristallins, comme on avait l'habitude d'entendre dans les 80's, mais plutôt sur des riffs au son assez épais (Gibson Les Paul oblige), et très inventifs. Un très grand guitariste.
Un point commun avec The Smiths tout de même : la section rythmique n'est pas exceptionnelle, même si elle tient parfaitement son rôle.
Pour moi, Dog Man Star constitue l'apogée de la carrière de Suede, c'est un meilleur album que le premier, au son très différent, peut-être un peu moins pop, plus 70's. En tous cas l'un des sommets de la brit pop avec New Wave, premier album des Auteurs, à qui on les a souvent comparés, et qu'on a cherché en vain à opposer l'un à l'autre en espérant une guerre à la Blur/Oasis propre à nourrir les tabloïds. Personnellement, j'adore les deux groupes, qui sont assez différents, le seul point commun étant l'influence de Bowie, mais dans les deux cas elle est parfaitement digérée et donne lieu à des résultats totalement différents.
Tout comme le premier album, le groupe mise sur l'ambiguïté sexuelle et l'érotisme : la pochette représente cette fois un corps nu (homme ? femme ?) allongé lascivement sur un lit, dans des tons verdâtres.
On sent à l'écoute de cet album l'influence de Bowie, mais pas seulement celui de son apogée, de sa période glam, mais aussi celle du concept-album futuriste et angoissant Diamond Dogs. Le titre de l'album, Dog Man Star, en est bien entendu une réminiscence, et le morceau d'intro, "Introducing The Band", rappelle d'ailleurs la chanson titre, avec sa rythmique plombée, ses déchirements de guitare et son phrasé parlé. On passe aux choses sérieuses dans la seconde chanson, où Anderson fait des merveilles au chant et Butler des prouesses à la guitare, soutenus par une basse et une batterie solides et impeccables. Le morceau se clôt par des enfants chantant ‘We will watch them burn'. Le tout est à l'avenant, avec de superbes mélodies, des refrains fiévreux, un chant passionné. Du très grand rock ! Les guitares de Butler sont parfois accompagnées par une section de cuivre ("We Are The Pigs"), qui ne fait qu'accentuer le relief de ses riffs.
Les sommets de l'album sont sans doute "The Power", qui commence par des accords de guitare acoustique accompagnés d'un riff plaintif, le morceau monte en puissance, et l'utilisation d'un orchestre symphonique renforce le côté seventies du morceau (on pense par exemple à Bowie, bien sûr, mais aussi à T. Rex), et, surtout, "The Hollywood Life", titre mid tempo langoureux, décadent et fiévreux. Il commence par un saxo très jazz, puis arrive la guitare archi-saturée, d'une puissance inouïe. Vocalement, Anderson est au sommet de son art. Un morceau qui donne des frissons dans le dos, qui ferait se pâmer d'émoi le plus réfractaire au beau. "The 2 Of Us" est très différent, il s'agit d'une ballade épurée au piano. "The Asphalt World" est un morceau lent mais extrêmement intense, et plus 70's que jamais, s'ouvrant par une guitare légèrement wah wah. On note l'utilisation d'un orgue. Un autre temps fort de l'album.
Certainement l'un des meilleurs albums de 1994, grandiose et mélancolique à la fois. Un duo magique tel qu'on n'en avait pas connu depuis longtemps. Un opus qui surclasse le premier album. Malheureusement, l'alchimie ne durera pas longtemps, le guitariste quittant le groupe à la fin de l'enregistrement de Dog Man Star.
Le quatuor est mené par Brett Anderson, jeune dandy un peu androgyne, beau comme un dieu grec, dont le passe-temps favori était de prendre de la coke en caressant son chat, et par le guitar hero Bernard Butler. Un nouveau Bowie et un nouveau Mick Ronson plus qu'un nouveau Morrissey et un nouveau Johnny Marr. Si le groupe s'appuie sur l'héritage de l'indie pop britannique des années 80, dont The Smiths étaient bien entendu le plus beau fleuron, il correspond aussi à un retour du glam rock du début des années 70.
Le chant d'Anderson est impressionnant dans ses modulations sorties de nulle part, parfois déchirantes, sa voix sensuelle et glamour. Un très grand chanteur.
Le jeu de Butler, très riche et complexe, repose non sur de basiques accords, ou de frêles arpèges cristallins, comme on avait l'habitude d'entendre dans les 80's, mais plutôt sur des riffs au son assez épais (Gibson Les Paul oblige), et très inventifs. Un très grand guitariste.
Un point commun avec The Smiths tout de même : la section rythmique n'est pas exceptionnelle, même si elle tient parfaitement son rôle.
Pour moi, Dog Man Star constitue l'apogée de la carrière de Suede, c'est un meilleur album que le premier, au son très différent, peut-être un peu moins pop, plus 70's. En tous cas l'un des sommets de la brit pop avec New Wave, premier album des Auteurs, à qui on les a souvent comparés, et qu'on a cherché en vain à opposer l'un à l'autre en espérant une guerre à la Blur/Oasis propre à nourrir les tabloïds. Personnellement, j'adore les deux groupes, qui sont assez différents, le seul point commun étant l'influence de Bowie, mais dans les deux cas elle est parfaitement digérée et donne lieu à des résultats totalement différents.
Tout comme le premier album, le groupe mise sur l'ambiguïté sexuelle et l'érotisme : la pochette représente cette fois un corps nu (homme ? femme ?) allongé lascivement sur un lit, dans des tons verdâtres.
On sent à l'écoute de cet album l'influence de Bowie, mais pas seulement celui de son apogée, de sa période glam, mais aussi celle du concept-album futuriste et angoissant Diamond Dogs. Le titre de l'album, Dog Man Star, en est bien entendu une réminiscence, et le morceau d'intro, "Introducing The Band", rappelle d'ailleurs la chanson titre, avec sa rythmique plombée, ses déchirements de guitare et son phrasé parlé. On passe aux choses sérieuses dans la seconde chanson, où Anderson fait des merveilles au chant et Butler des prouesses à la guitare, soutenus par une basse et une batterie solides et impeccables. Le morceau se clôt par des enfants chantant ‘We will watch them burn'. Le tout est à l'avenant, avec de superbes mélodies, des refrains fiévreux, un chant passionné. Du très grand rock ! Les guitares de Butler sont parfois accompagnées par une section de cuivre ("We Are The Pigs"), qui ne fait qu'accentuer le relief de ses riffs.
Les sommets de l'album sont sans doute "The Power", qui commence par des accords de guitare acoustique accompagnés d'un riff plaintif, le morceau monte en puissance, et l'utilisation d'un orchestre symphonique renforce le côté seventies du morceau (on pense par exemple à Bowie, bien sûr, mais aussi à T. Rex), et, surtout, "The Hollywood Life", titre mid tempo langoureux, décadent et fiévreux. Il commence par un saxo très jazz, puis arrive la guitare archi-saturée, d'une puissance inouïe. Vocalement, Anderson est au sommet de son art. Un morceau qui donne des frissons dans le dos, qui ferait se pâmer d'émoi le plus réfractaire au beau. "The 2 Of Us" est très différent, il s'agit d'une ballade épurée au piano. "The Asphalt World" est un morceau lent mais extrêmement intense, et plus 70's que jamais, s'ouvrant par une guitare légèrement wah wah. On note l'utilisation d'un orgue. Un autre temps fort de l'album.
Certainement l'un des meilleurs albums de 1994, grandiose et mélancolique à la fois. Un duo magique tel qu'on n'en avait pas connu depuis longtemps. Un opus qui surclasse le premier album. Malheureusement, l'alchimie ne durera pas longtemps, le guitariste quittant le groupe à la fin de l'enregistrement de Dog Man Star.
Excellent ! 18/20
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