The Field Mice
Snowball |
Label :
Sarah |
||||
Vers la fin des années 80, un label indépendant représentait avec panache la cause du rock indé : Sarah Records. Encore aujourd'hui, ceux qui ont connu cette époque en parlent avec des trémolos dans la voix. Quant à ceux qui sont nés trop tard, ils regrettent que personne n'ait repris le flambeau. Il faut dire que le catalogue était fameux : St Christopher, The Orchids, Another Sunny Days et puis les plus beaux, les plus sublimes : The Field Mice.
Auteur d'un premier single remarquable, puis de "Sensitive" (perle pop inconnue), qui sont regroupés avec d'autres (dont "When Morning Comes To Town", au texte désespéré et magnifique) en bonus-tracks dans la réédition du premier opus, ce groupe atteindra la grâce absolue sur Snowball.
Ici, la simplicité rejoint la pureté. Pas de surenchère, pas de manièrisme, juste des boucles mélodiques qui ne dépassent pas une octave ("Let's Kiss And Make Up") ou des poèmes sucrés ("Couldn't Feel Safer"). L'harmonie n'en est que plus retentissante. C'est en cultivant l'art de l'épuré (cf : l'utilisation virginale de la boîte-à-rythmes) que The Field Mice signe une fresque monochrome par soustraction de tout superflu. Ce qui veut dire une plus grande finesse.
Bien que dignes héritiers de toute la pop anglaise des 80'S : The Smiths, Felt, New Order, The House of Love, The Cure, le duo magique Wratten/Hiscock est parvenu à révolutionner le paysage musical de l'époque ("You're Kidding Aren't You ?" ou "Everything About You").
Les mélodies sont évidentes (le saturé "White"), parfois belles à pleurer ("End Of The Affair" est sans doute l'une des chansons les plus chargées en émotion jamais écrite), la voix de Bobby Wratten, douce et légère comme une plume, est insidieusement charmeuse, les guitares sont claires et délicates, les climats reposés : une ambiance relaxante et obsédante se dégage de ce premier essai totalement à part.
Snowball, avec ses dix ans d'avance, deviendra par la suite un objet de culte pour beaucoup, à commencer par le courant shoegazing qui trouvera là une merveille inégalée de romantisme.
Auteur d'un premier single remarquable, puis de "Sensitive" (perle pop inconnue), qui sont regroupés avec d'autres (dont "When Morning Comes To Town", au texte désespéré et magnifique) en bonus-tracks dans la réédition du premier opus, ce groupe atteindra la grâce absolue sur Snowball.
Ici, la simplicité rejoint la pureté. Pas de surenchère, pas de manièrisme, juste des boucles mélodiques qui ne dépassent pas une octave ("Let's Kiss And Make Up") ou des poèmes sucrés ("Couldn't Feel Safer"). L'harmonie n'en est que plus retentissante. C'est en cultivant l'art de l'épuré (cf : l'utilisation virginale de la boîte-à-rythmes) que The Field Mice signe une fresque monochrome par soustraction de tout superflu. Ce qui veut dire une plus grande finesse.
Bien que dignes héritiers de toute la pop anglaise des 80'S : The Smiths, Felt, New Order, The House of Love, The Cure, le duo magique Wratten/Hiscock est parvenu à révolutionner le paysage musical de l'époque ("You're Kidding Aren't You ?" ou "Everything About You").
Les mélodies sont évidentes (le saturé "White"), parfois belles à pleurer ("End Of The Affair" est sans doute l'une des chansons les plus chargées en émotion jamais écrite), la voix de Bobby Wratten, douce et légère comme une plume, est insidieusement charmeuse, les guitares sont claires et délicates, les climats reposés : une ambiance relaxante et obsédante se dégage de ce premier essai totalement à part.
Snowball, avec ses dix ans d'avance, deviendra par la suite un objet de culte pour beaucoup, à commencer par le courant shoegazing qui trouvera là une merveille inégalée de romantisme.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Vic |
En écoute : https://thefieldmice.bandcamp.com/album/snowball
Posté le 12 décembre 2006 à 18 h 45 |
Une comète du début des années 90, une orbite, une oeuvre totalement géniale m'est parvenue cette année.
Qu'est ce donc ? Un emploi génial, un ticket au loto, une aventure d'enfer ?? Et bien non, juste l'album Snowball de The Field Mice.
Souvenons-nous, le début des années 90 marquait un changement de cap mélodique, le rock indépendant explosait, le hard rock des Guns'n'Roses et le metal pionnier de Metallica étaient en haut des charts et la vague fusion des Red Hot Chilli Peppers et Rage Against The Machine arrivait... mais je vous le demande, comment faire pour repérer cet ovni mélodique qu'est ce Snowball ???
Je ne vais pas aller par quatre chemins pour décrire cette perle.
Chaque titre est une pure merveille, on oscille entre le meilleur des Smiths et le shoegazing.
Belle & Sebastian ne sont pas encore nés mais The Field Mice les incarne déjà dans leurs compositions brillantes.
Snowball est tout simplement l'album magique, écrit pour rêver, se décontracter tout en restant dans une certaine urgence...
Eclipser par la vague Madchester et Stone Rosienne, ce groupe n'en reste pas moins central, tout comme son label Sarah Record, et cet album tout simplement essentiel.
Qu'est ce donc ? Un emploi génial, un ticket au loto, une aventure d'enfer ?? Et bien non, juste l'album Snowball de The Field Mice.
Souvenons-nous, le début des années 90 marquait un changement de cap mélodique, le rock indépendant explosait, le hard rock des Guns'n'Roses et le metal pionnier de Metallica étaient en haut des charts et la vague fusion des Red Hot Chilli Peppers et Rage Against The Machine arrivait... mais je vous le demande, comment faire pour repérer cet ovni mélodique qu'est ce Snowball ???
Je ne vais pas aller par quatre chemins pour décrire cette perle.
Chaque titre est une pure merveille, on oscille entre le meilleur des Smiths et le shoegazing.
Belle & Sebastian ne sont pas encore nés mais The Field Mice les incarne déjà dans leurs compositions brillantes.
Snowball est tout simplement l'album magique, écrit pour rêver, se décontracter tout en restant dans une certaine urgence...
Eclipser par la vague Madchester et Stone Rosienne, ce groupe n'en reste pas moins central, tout comme son label Sarah Record, et cet album tout simplement essentiel.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 03 février 2007 à 23 h 52 |
C'est un album dans une pochette violette. En Angleterre, il est sorti sur Sarah Records sous la forme d'un 25 centimètres (10''). En traversant la Manche, sous licence Midnight Music, c'est devenu un 33T. Mon exemplaire est celui de Midnight Music. Ramassé un jour dans une boutique mal éclairée. J'ai ramené le disque à la maison comme une relique. Une relique de quoi ? Après tout, nous n'avons pas les mêmes souvenirs. Où étais-je en 1990 ? Je jouais au cerceau dans la cour de l'école.
Les Field Mice écrivaient des chansons. Des chansons d'amour. Non, pas ce genre-là. Des chansons légères si légères qu'elles en deviennent graves ("Let's Kiss And Make Up").
Au cours des années, les Field Mice ont développé une approche timide, douce, et profondément sincère, de la pop music. Leurs morceaux sont confondants de simplicité ("You're Kidding Aren't You"). Ils existent et incarnent une façon d'exister, certes timidement, mais intensément. Je ne sais pas. C'est dans la musique, quand lentement "The End Of The Affair" se décolore au lieu de terminer vraiment. On sait que cette musique dépasse la musique, ou plutôt qu'elle continue après la musique.
Vous êtes amoureux et vous ne le savez pas encore. Dehors il pleut. Vous regardez par la fenêtre. C'est ça, les Field Mice. Ce n'est pas un cliché. Vous êtes amoureux: vous en crèverez peut-être. "This is the end for you and I / For you and I / The end of the affair / We no longer care / For each other". C'est une histoire très sérieuse. Voilà.
Les Field Mice ne posent pas. Ils sont entiers dans la musique. Snowball est un disque immédiat - un disque qui vient de loin, et va plus loin encore.
Les Field Mice écrivaient des chansons. Des chansons d'amour. Non, pas ce genre-là. Des chansons légères si légères qu'elles en deviennent graves ("Let's Kiss And Make Up").
Au cours des années, les Field Mice ont développé une approche timide, douce, et profondément sincère, de la pop music. Leurs morceaux sont confondants de simplicité ("You're Kidding Aren't You"). Ils existent et incarnent une façon d'exister, certes timidement, mais intensément. Je ne sais pas. C'est dans la musique, quand lentement "The End Of The Affair" se décolore au lieu de terminer vraiment. On sait que cette musique dépasse la musique, ou plutôt qu'elle continue après la musique.
Vous êtes amoureux et vous ne le savez pas encore. Dehors il pleut. Vous regardez par la fenêtre. C'est ça, les Field Mice. Ce n'est pas un cliché. Vous êtes amoureux: vous en crèverez peut-être. "This is the end for you and I / For you and I / The end of the affair / We no longer care / For each other". C'est une histoire très sérieuse. Voilà.
Les Field Mice ne posent pas. Ils sont entiers dans la musique. Snowball est un disque immédiat - un disque qui vient de loin, et va plus loin encore.
Excellent ! 18/20
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