Fountains Of Wayne

Il est de ces groupes ou albums qui, s'ils ne changeront pas votre vie, vous font toujours passer un excellent moment. C'est le cas des Fountains Of Wayne, groupe injustement méprisé dans l Héxagone où l'on préfère des groupes à l'air plus intellectuel ou torturé, déversant un faux spleen s'adressant rarement au plus de 14 ans et demi ...

Ici pas de tout ça. Une collection de 15 vignettes, des instantanés de vie à la manière des Kinks, décrivant de jeunes américains en fin de lycée dans leur petite bourgade de Hackensack, côte Est des USA. Même si tout cela fait très Dawson's Creek, aucune crainte à avoir, la paire créatrice Schlesinger/Collingwood arme tout ça d'un généreux second degré, tout en prenant soin de ne jamais condamner ou juger les personnes décrites. Le style des Fountains Of Wayne n'a certes rien de révolutionnaire, et dans le même style on est en droit de préférer Weezer et ses influences hard FM. Mais là où Rivers Cuomo cherche à être plus gros que le boeuf, Schlesinger et Collingwood ne font jamais dans le grandiloquent et/ou larmoyant. La chanson "Utopia Parkway" et son petit riff plante tout de suite le décor de cet album parfait de bout en bout : de l'humour ("Red Dragon Tattoo"), du mordant ("Laser Show"), et surtout d'excellentes chansons à fredonner toute la journée (tout le reste de l'album) où la discrète mélancolie fait jeu égal avec l'optimisme pas débile.
Pas une chanson en trop, rien de mauvais goût, pas un album 'pute' avec un tube et le reste, ici tout est tube en puissance, Utopia Parkway est un de ces disques assez intemporel car il appelle à tout, mais jamais à n'importe quoi.

Un peu de légèreté dans ce monde de... hum, déprimés, ce disque est un peu la bande son idéale des vacances idéales. C'est bon d'arrêter le cynisme et de rêver un peu.