Franz Ferdinand est depuis un moment porté par les médias comme grosse sensation anglaise malgré la monotonie disco-rock répétitive de leurs morceaux, et le presque copier-coller des deux albums sortis à ce jour (avec peu d'écart qui plus est). Les fans vont donc avoir l'impression qu'on les gavent comme des oies avec ce double DVD live (-à la pochette ultra-originale, vous l'aurez remarqué-) contenant de quoi grailler pendant plus de trois heures. Un conseil : faites vous une réserve sur plusieurs mois, ne vous envoyez pas tout d'un coup car le régime dissocié peut dégoûter à vie (à moins que ça en arrange certains).

La première galette, c'est 14 titres tirés de dates différentes sous forme d'une setlist basique de leur concert. Pas très judicieux lorsqu'on sait que le deuxième disque ne renferme pas moins de deux concerts complets (très similaires), l'un de 17 titres à Brixton et l'autre de 14 à San Francisco. Les trois paquets de titres ont donc un ordre de chansons très proche qui facilite malheureusement l'impression de répétition et la lassitude (De plus, 4 des 14 du premier disque sont pris des concerts du deuxième. No comment ...). Généreux certes, mais toute sensation de l'honneur de nous dispenser d'un show unique et inoubliable sur nos lecteurs est éclipsée lorsqu'on compare deux prestations. Quoique, la modestie par la quantité, pourquoi bouder si on aime ? A cela s'ajoute une bonne demi-heure sympa filmée au caméscope dans une école d'art, 3 titres filmés des backstages sans autre intérêt que de remplir un peu plus le support (ou la panse, comme on veut), un accès internet, deux super-giga Karaoke bien 60's, et le documentaire Tour De Franz sur la gentille existence du groupe en tournée qui aime se mettre torse nu.
Les concerts sont plutôt bien montés, sauf si on est allergique aux zooms sauvages et aux coupes épileptiques. Le son ne remplacera jamais la force live d'un concert mais reste rudement efficace (c'est davantage le son-même des instrus qui est consensuellement et volontairement pourri).
Les prestations sont quant à elles très similaires : gentillettes et sans prises de risques, le minimum syndical d'un groupe populaire. Le chanteur a parfois bien du mal à chanter lorsqu'il ne chante pas tout simplement faux. Les choeurs sont tellement emballés qu'ils en sont à coté de la plaque et sans aucune harmonie. Les guitaristes nous envoient pas mal de pains avec leurs grattes, mais est-ce vraiment reprochable ? Certains en font commerce ... Les instruments sont kitschs (la tonne de poussière qu'ils ont du virer du clavier quand ils l'ont sorti du grenier de Jean-Michel Jarre), la batterie est dans son plus simple appareil et les amplis sont vintages pour que tout ça sonne bien inoffensif. Tantôt Clash pour les filles des pistes de danse, tantôt Chris Isaak de l'an 2000 nul à la guitare, tantôt Libertines qui carbure au champomy ... Franz Ferdinand appartient certainement à ces groupes qui nous confirment que ce n'est pas parce qu'on a une 6 cordes qu'on fait du rock. En bien ou en mal ? La réponse est une question de point de vue ... En tout cas, l'honnêteté et la spontanéité de ces musiciens ne se discutent pas en live.

Espérons que les Hansel et Gretel que nous sommes, sauront un jour balancer la sorcière dans ses propres fourneaux pour ne pas finir en brioche. Les fanatiques se sont déjà fait digérer ...


Question subsidiaire : Mais que font les poilus ?