Kehlvin
The Moutain Daylight Time |
Label :
Division |
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Il y a quelque chose de complexe (et de contradictoire) à vouloir sublimer la brutalité.
Pour réussir à transformer le noir en blanc, il faut prendre son temps, laisser mûrir les choses, ne pas hésiter à tempérer ses propos pour mieux augmenter la tension à suivre, encadrer sa furie par des pauses, histoire de récupérer son souffle.
Et en cela, Kehlvin y arrive très bien.
Capable des tempos les plus doux et rêveurs comme des passages les plus lourds et écrasants, le groupe suisse construit petit à petit de véritables monuments de noirceurs. Là où le groupe veut nous emmener, c'est dans ce tourbillon de rage et de fureur, où se mêlent guitares déchaînées, tempos metal et hurlements hardcore sans concession, véritable massacre en règle radical et d'une noirceur insondable. Echo des frustrations, d'un désespoir latent et impressionnant, cette furia massive témoigne d'une violence intrinsèque s'érigeant face à un monde de froideur à la superficialité trop lisse. Mais cette volonté, cette colère intérieure, visant à tout expulser d'un coup, repose sur une émotion incroyablement forte et profonde, qui ramenée à la surface par cette musique lourde et agressive, sera embellie, voire magnifiée.
Les climats surfent sur une dynamique vigoureuse pour mieux mettre en relief des tempos de plomb, véritablement assommant ou bien des hurlements à frémir, sortis avec toutes les tripes, impressionnant dans leur gravité et leur intensité émotionnelle. Aucune concession n'est de mise. Parti pris dans la radicalité, Kehlvin met sur un pied d'estale les pulsions les plus basses et la sauvagerie la plus brute.
Pour mieux exploser, la musique de Kehlvin emprunte des voix ascendantes, se laissant librement aller dans les crescendos et les retombées de fièvre. Chaque tempête sera mise en valeur par des passages atmosphériques, lents et d'une beauté absolue.
L'ensemble qui aboutit de cette combinaison apparaît d'une unité sans faille, cohérent et logique, conférant une teneur mélodique de bout en bout, véritablement époustouflante, à une musique qui revêt un aspect distingué malgré la lourdeur environnante. Cette façon de jouer avec les décibels provoque des sensations enivrantes, se carambolant sans cesse pour des contacts étincelants.
Dans chaque coup perçu, dans chaque déviation ralentie, dans chaque importance accordée aux passages instrumentaux, on ressent cette même résultante unique qui laisse éclater la violence dans tout ce qu'elle a de plus beau, de plus tragique et de plus céleste. Le désespoir face à la morosité et la lutte contre les remparts transparaissent dans ce qu'ils ont de plus délicat et de plus véritable. Insoumission, refus des codes et amours pour l'évasion et la grâce : tous les ingrédients du post-core sont là.
A cet exercice Kehlvin s'érige en soldat d'une armée des ombres, marchant dans le sillon des héros mythiques Isis ou Neurosis, héraut d'un art naissant, mettant en mouvement et en lumière, les aspects les plus violents de la nature humaine. Teigneux comme romantiques, ces groupes là, font fonctionner tout un microcosme actif qui refuse tout compromission et dessine un mouvement qui commence tout juste à définir ses contours : noir, complexe, long en bouche, fulgurant, flamboyant et porté sur les divagations atmosphériques. Le post-core, tout en se faisant le porteur d'une turbulence inflexible, redonne à nouveau à la musique en général, et au métal en particulier, une nouvelle liberté.
Avec Kehlvin, comme avec les autres, il n'y a aucune entrave: la rage fait ce qu'elle veut.
Pour réussir à transformer le noir en blanc, il faut prendre son temps, laisser mûrir les choses, ne pas hésiter à tempérer ses propos pour mieux augmenter la tension à suivre, encadrer sa furie par des pauses, histoire de récupérer son souffle.
Et en cela, Kehlvin y arrive très bien.
Capable des tempos les plus doux et rêveurs comme des passages les plus lourds et écrasants, le groupe suisse construit petit à petit de véritables monuments de noirceurs. Là où le groupe veut nous emmener, c'est dans ce tourbillon de rage et de fureur, où se mêlent guitares déchaînées, tempos metal et hurlements hardcore sans concession, véritable massacre en règle radical et d'une noirceur insondable. Echo des frustrations, d'un désespoir latent et impressionnant, cette furia massive témoigne d'une violence intrinsèque s'érigeant face à un monde de froideur à la superficialité trop lisse. Mais cette volonté, cette colère intérieure, visant à tout expulser d'un coup, repose sur une émotion incroyablement forte et profonde, qui ramenée à la surface par cette musique lourde et agressive, sera embellie, voire magnifiée.
Les climats surfent sur une dynamique vigoureuse pour mieux mettre en relief des tempos de plomb, véritablement assommant ou bien des hurlements à frémir, sortis avec toutes les tripes, impressionnant dans leur gravité et leur intensité émotionnelle. Aucune concession n'est de mise. Parti pris dans la radicalité, Kehlvin met sur un pied d'estale les pulsions les plus basses et la sauvagerie la plus brute.
Pour mieux exploser, la musique de Kehlvin emprunte des voix ascendantes, se laissant librement aller dans les crescendos et les retombées de fièvre. Chaque tempête sera mise en valeur par des passages atmosphériques, lents et d'une beauté absolue.
L'ensemble qui aboutit de cette combinaison apparaît d'une unité sans faille, cohérent et logique, conférant une teneur mélodique de bout en bout, véritablement époustouflante, à une musique qui revêt un aspect distingué malgré la lourdeur environnante. Cette façon de jouer avec les décibels provoque des sensations enivrantes, se carambolant sans cesse pour des contacts étincelants.
Dans chaque coup perçu, dans chaque déviation ralentie, dans chaque importance accordée aux passages instrumentaux, on ressent cette même résultante unique qui laisse éclater la violence dans tout ce qu'elle a de plus beau, de plus tragique et de plus céleste. Le désespoir face à la morosité et la lutte contre les remparts transparaissent dans ce qu'ils ont de plus délicat et de plus véritable. Insoumission, refus des codes et amours pour l'évasion et la grâce : tous les ingrédients du post-core sont là.
A cet exercice Kehlvin s'érige en soldat d'une armée des ombres, marchant dans le sillon des héros mythiques Isis ou Neurosis, héraut d'un art naissant, mettant en mouvement et en lumière, les aspects les plus violents de la nature humaine. Teigneux comme romantiques, ces groupes là, font fonctionner tout un microcosme actif qui refuse tout compromission et dessine un mouvement qui commence tout juste à définir ses contours : noir, complexe, long en bouche, fulgurant, flamboyant et porté sur les divagations atmosphériques. Le post-core, tout en se faisant le porteur d'une turbulence inflexible, redonne à nouveau à la musique en général, et au métal en particulier, une nouvelle liberté.
Avec Kehlvin, comme avec les autres, il n'y a aucune entrave: la rage fait ce qu'elle veut.
Excellent ! 18/20 | par Vic |
Posté le 05 mai 2008 à 18 h 22 |
Le Postcore est un genre un peu "à la mode" en ce moment (enfin tout est relatif) ce qui explique le nombre de nouveaux groupes du genre qui naissent. En voici un qui attire mon attention depuis quelque temps, ce groupe est Kehlvin.
Dés le départ le groupe annonce la couleur avec le magnifique "Albatross" qui est sur tous les points une chanson typique postcore, tout se passe sur la longueur sans jamais nous lasser avec à la fin un riff monumental. Le chant est certes "hardcore" mais dans l'ensemble il passe très bien. Certes on ne peut oublier leur inspirations tels que Cult Of Luna et Isis mais Kehlvin arrive à s'en démarquer légèrement par quelques petites touches telles que l'utilisation de la double pédale par moment dans les passages les plus hardcore notamment dans "How To Lie With Maps". D'ailleurs dans cette chanson il y a un break electro accompagné d'un chant clair qui est plutôt novateur...
La chanson qui suit "Frakenstein Bis" est très bien amenée par un extrait de film sur "Band Over" (je suppose que c'est un extrait de Frankenstein) qui donne vraiment une ambiance à ce début de chanson... Durant tout le reste de l'album, Kehlvin nous montre qu'ils savent se qu'ils font, rien n'est laissé au hasard. Ce cd est quand même très massif et il faut beaucoup d'écoutes pour l'apprivoiser mais il vaut la peine...
Pour conclure, on peut dire que Kehlvin avance dans un genre sans vraiment innover... Ce CD est un bon CD de postcore, mais ces Suisses là ont encore du mal à se démarquer de leur influences (on pense surtout à Isis).
Esperons qu'ils y arrivent pour leur prochain album, à suivre...
Dés le départ le groupe annonce la couleur avec le magnifique "Albatross" qui est sur tous les points une chanson typique postcore, tout se passe sur la longueur sans jamais nous lasser avec à la fin un riff monumental. Le chant est certes "hardcore" mais dans l'ensemble il passe très bien. Certes on ne peut oublier leur inspirations tels que Cult Of Luna et Isis mais Kehlvin arrive à s'en démarquer légèrement par quelques petites touches telles que l'utilisation de la double pédale par moment dans les passages les plus hardcore notamment dans "How To Lie With Maps". D'ailleurs dans cette chanson il y a un break electro accompagné d'un chant clair qui est plutôt novateur...
La chanson qui suit "Frakenstein Bis" est très bien amenée par un extrait de film sur "Band Over" (je suppose que c'est un extrait de Frankenstein) qui donne vraiment une ambiance à ce début de chanson... Durant tout le reste de l'album, Kehlvin nous montre qu'ils savent se qu'ils font, rien n'est laissé au hasard. Ce cd est quand même très massif et il faut beaucoup d'écoutes pour l'apprivoiser mais il vaut la peine...
Pour conclure, on peut dire que Kehlvin avance dans un genre sans vraiment innover... Ce CD est un bon CD de postcore, mais ces Suisses là ont encore du mal à se démarquer de leur influences (on pense surtout à Isis).
Esperons qu'ils y arrivent pour leur prochain album, à suivre...
Sympa 14/20
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