Okkervil River
Stars Too Small To Use |
Label :
Orchard |
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Ce qu'il y a de bien avec le lo-fi, c'est qu'on y fait ce dont on a envie. Et ça, Okkervil River l'a bien compris. Ce groupe aux principes folk dispense avec cette première petite sortie discographique signée sur le spécialiste du genre, Jagjaguwar, un paysage bancal mais convivial.
Le chant est approximatif : le chanteur, le songwriter Will Sheff, est intentionnellement dans les vapes, gueule même parfois dans ses moments de détresses, les chœurs sont à l'arrache ("Oh, Precious") et rarement justes... Mais malgré tout on y trouve une présence et un caractère réconfortant et humain. La nature même de l'écriture sert l'étrangeté du comportement de la musique, qui à travers balais et banjo, tend jusqu'à devenir bruitiste, comme échouant fatalement à la fin du magnifique "For The Captain". C'est un anti-folk embrumé mais conscient de ses racines, mélodieux et nostalgique. Et pour en sortir davantage ravis, au lieu de vraiment verser ici dans la tristesse, OR préfère y mettre une large dose d'autodérision à la place ou pour l'atténuer, ce qui rend le périple plus passionnant.
La production est propre mais pas d'un parfait équilibre, la batterie pouvant par exemple parfois prendre le pas sur le reste ("The Velocity Of Saul At The Time Of His Conversion"), ce qui dans le lo-fi peut vite devenir assez vite catastrophique. Mais qu'importe, il y va des racines du lo-fi de scander un bon gros ‘on s'en fout, c'est mieux comme ça' face à autant de délicieux défauts...
Le lo-fi, c'est aussi l'art de faire des œuvres boiteuses et imparfaites. Et que cela soit calculé ou, en ce qui concerne les p'tits gars d'Okkervil River, inné, ils s'en sortent fort bien dans ce domaine.
Le chant est approximatif : le chanteur, le songwriter Will Sheff, est intentionnellement dans les vapes, gueule même parfois dans ses moments de détresses, les chœurs sont à l'arrache ("Oh, Precious") et rarement justes... Mais malgré tout on y trouve une présence et un caractère réconfortant et humain. La nature même de l'écriture sert l'étrangeté du comportement de la musique, qui à travers balais et banjo, tend jusqu'à devenir bruitiste, comme échouant fatalement à la fin du magnifique "For The Captain". C'est un anti-folk embrumé mais conscient de ses racines, mélodieux et nostalgique. Et pour en sortir davantage ravis, au lieu de vraiment verser ici dans la tristesse, OR préfère y mettre une large dose d'autodérision à la place ou pour l'atténuer, ce qui rend le périple plus passionnant.
La production est propre mais pas d'un parfait équilibre, la batterie pouvant par exemple parfois prendre le pas sur le reste ("The Velocity Of Saul At The Time Of His Conversion"), ce qui dans le lo-fi peut vite devenir assez vite catastrophique. Mais qu'importe, il y va des racines du lo-fi de scander un bon gros ‘on s'en fout, c'est mieux comme ça' face à autant de délicieux défauts...
Le lo-fi, c'est aussi l'art de faire des œuvres boiteuses et imparfaites. Et que cela soit calculé ou, en ce qui concerne les p'tits gars d'Okkervil River, inné, ils s'en sortent fort bien dans ce domaine.
Pas mal 13/20 | par X_YoB |
Posté le 07 février 2010 à 18 h 37 |
Avec cet EP relativement long (une demi-heure), Okkervil River fait ses seconds pas dans le joyeux monde de la folk lo-fi (Bedroom EP étant sorti en 1998). Enregistré live (sans public hein) alors que le groupe n'était pas encore tout à fait formé, Stars Too Small To Use est parcouru d'une certaine urgence toute juvénile, où les défauts conservés font ressurgir toute la sincérité de la musique : les quelques morceaux tristes où Will Sheff s'abandonne à sa détresse sans trop regarder à la justesse de son chant sont plutôt émouvants. Mais les Texans ne sont pas là que pour déprimer et savent aussi nous sortir des chansons entraînantes (la frénétique "Kathy Keller", "Oh, Precious" ou "Auntie Alice"). Mais c'est bien sur "The Velocity Of Saul At The Time Of His Conversation" et "For The Captain" qu'Okkervil River s'avère le plus attachant, sortes d'hymnes à la cruauté de la vie. La production, j'imagine qu'il n'y en a pas si c'est enregistré en live, mais là où on aurait pu craindre un son crade, on est agréablement surpris, c'est même plutôt clair. Rien qui ne vienne donc ronger les compositions, simples mais bien fichues et variées : un coup de banjo ici, une espèce de flûte par là, des chœurs alcoolisés dans le fond... Au final, un EP qui ne s'apprécie pas aux premières écoutes, il faut tout de même passer son enrobage un peu cheap et austère, apprécier le chant qui se barre souvent dans le gueulement brisé et l'ambiance qui vire parfois au pathos... Mais non, rien à faire, on s'y attache.
Sympa 14/20
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