Ash Ra Tempel
Schwingungen |
Label :
Ohr |
||||
Il est étrange de constater que la Kosmische Musik est presque tout le temps décrite comme un genre musical... A ceux qui vous affirmeront cela en bombant le torse tout en se tripotant l'entrejambe à travers leur poche vous pourrez, en prenant un air suffisant et hautain, leur rétorquer : 'Ah ouais ? Tu trouves que Can, Faust et Ash Ra Tempel font le même genre de musique (là vous pourrez par exemple allumer une clope histoire de gagner en consistance) ... Etrange...' Bon, évidemment, on y retrouve certains éléments qui passent rarement à la trappe et qui font que, même dans les 70's, Tokio Hotel n'aurait jamais été Krautrock, sinon un risque supplémentaire que la guerre froide tourne à l'affrontement nucléaire mondial pour peu que le russe au pied du gros bouton rouge ai eu les oreilles sensibles : des morceaux longs au rythme souvent répétitif (assertion d'ailleurs totalement fausse en ce qui concerne Faust), le tout porté par des instruments ou techniques typiquement psychédéliques (synthés, soli de guitare, expérimentations electro et parfois impros collectives...). Mais le Krautrock désigne surtout un lieu et une époque : L'Allemagne, les 70's.
Si Can a par exemple eu une influence décelable sur les groupes de post-punk, de world music, ou de post-rock, Ash Ra Tempel fut un pionnier en matière de space-rock, d'ambiant, d'electronica voire de new age. Et si cette avant-gardisme fut surtout reconnu dans leurs deux trips Ash Ra Tempel et Join Inn, le sous-estimé Schwingungen est indéniablement un jouissif exemple d'acide et d'ambiant à la teuton. Le libertin musical Klaus Schulze parti provisoirement après le premier essai du groupe laisse sa place à Wolfgang Mueller à la batterie, et John L., un quasi-inconnu qui le restera, vient jouer du micro. Pour l'anecdote, le "chanteur" avait été viré d'Agitation Free en 1968...parcequ'il ne savait pas chanter !
Se libérant cette fois-ci du carcan auto imposé sur la plupart des autres albums, le groupe nous offre trois pistes et non deux comme ce fut et sera souvent le cas à l'époque (une par face). L'habitude étant tenace, ces trois pistes restent malgré tout divisées en deux phases : Light And Darkness & Schwingungen. "Light : Look At Your Sun" (j'ai eu beau cherché je n'ai pas trouvé le mien, question de souplesse peut être...) ouvre le bal et préfigure un étrange style que le groupe s'efforcera de travailler au fil de leurs LPs et que l'on aurait pu appeler 'blues ambiant' ou 'space blues' (en gros essayez d'imaginer John Lee Hooker complètement défoncé jouant d'une guitare électrique ultra saturée devant un public de dauphins ailés). Grandiose. "Darkness : Flowers Must Die", titre magnifique pour une chanson traumatisante semblant avoir été enregistrée au studio Guantanamo (ils y viendront un jour vous verrez ! ). John L., à défaut d'être connu, pourrait aisément tenir tête à Malcolm Mooney dans la catégorie 'Je suis complètement taré, je crie plus que je ne chante mais bon sang ce que je le fais bien'. N'importe quel junky rêverait de faire son overdose sur ce titre, la fin du monde incarnée dans un monstrueux maelström de reverbs, de batteries hystériques, le tout rythmé par un saxo satanique probablement allègrement saupoudré de neige artificielle... Le dernier morceau "Suche & Liebe" (recherche et amour), totalement instrumental, est ce qui se rapproche le plus du mouvement ambiant, et aurait pu copuler avec le "UFO" de Guru Guru pour donner naissance à plein de bébés pistes ambiantes/planantes que chacun aurait pu emmener partout avec lui pour lutter contre le stress et la colère... Mais je m'égare.
Album source pour une multitude de groupes donc, mais également preuve de plus de l'étonnante diversité musicale du mouvement Krautrock, Schwingungen fait partie de ses albums bizarrement boudés au moment de leurs sorties, et même aujourd'hui les fans du groupe reste timide vis-à-vis de cette perfusion auditive de psychédélisme ambiant. La faute à la pochette à deux deutsche mark ? Qui sait.... Nul doute que vous serez assez intelligent pour passer outre...
Si Can a par exemple eu une influence décelable sur les groupes de post-punk, de world music, ou de post-rock, Ash Ra Tempel fut un pionnier en matière de space-rock, d'ambiant, d'electronica voire de new age. Et si cette avant-gardisme fut surtout reconnu dans leurs deux trips Ash Ra Tempel et Join Inn, le sous-estimé Schwingungen est indéniablement un jouissif exemple d'acide et d'ambiant à la teuton. Le libertin musical Klaus Schulze parti provisoirement après le premier essai du groupe laisse sa place à Wolfgang Mueller à la batterie, et John L., un quasi-inconnu qui le restera, vient jouer du micro. Pour l'anecdote, le "chanteur" avait été viré d'Agitation Free en 1968...parcequ'il ne savait pas chanter !
Se libérant cette fois-ci du carcan auto imposé sur la plupart des autres albums, le groupe nous offre trois pistes et non deux comme ce fut et sera souvent le cas à l'époque (une par face). L'habitude étant tenace, ces trois pistes restent malgré tout divisées en deux phases : Light And Darkness & Schwingungen. "Light : Look At Your Sun" (j'ai eu beau cherché je n'ai pas trouvé le mien, question de souplesse peut être...) ouvre le bal et préfigure un étrange style que le groupe s'efforcera de travailler au fil de leurs LPs et que l'on aurait pu appeler 'blues ambiant' ou 'space blues' (en gros essayez d'imaginer John Lee Hooker complètement défoncé jouant d'une guitare électrique ultra saturée devant un public de dauphins ailés). Grandiose. "Darkness : Flowers Must Die", titre magnifique pour une chanson traumatisante semblant avoir été enregistrée au studio Guantanamo (ils y viendront un jour vous verrez ! ). John L., à défaut d'être connu, pourrait aisément tenir tête à Malcolm Mooney dans la catégorie 'Je suis complètement taré, je crie plus que je ne chante mais bon sang ce que je le fais bien'. N'importe quel junky rêverait de faire son overdose sur ce titre, la fin du monde incarnée dans un monstrueux maelström de reverbs, de batteries hystériques, le tout rythmé par un saxo satanique probablement allègrement saupoudré de neige artificielle... Le dernier morceau "Suche & Liebe" (recherche et amour), totalement instrumental, est ce qui se rapproche le plus du mouvement ambiant, et aurait pu copuler avec le "UFO" de Guru Guru pour donner naissance à plein de bébés pistes ambiantes/planantes que chacun aurait pu emmener partout avec lui pour lutter contre le stress et la colère... Mais je m'égare.
Album source pour une multitude de groupes donc, mais également preuve de plus de l'étonnante diversité musicale du mouvement Krautrock, Schwingungen fait partie de ses albums bizarrement boudés au moment de leurs sorties, et même aujourd'hui les fans du groupe reste timide vis-à-vis de cette perfusion auditive de psychédélisme ambiant. La faute à la pochette à deux deutsche mark ? Qui sait.... Nul doute que vous serez assez intelligent pour passer outre...
Excellent ! 18/20 | par JoHn DoriAne |
En ligne
343 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages