R.E.M.
Fables Of The Reconstruction |
Label :
IRS |
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Ce troisième album marque une zone trouble dans la carrière de REM. Même Bill Berry le reconnaît : 'cet album craint'. Et Mickael Stipe partageait cet avis avant de modérer ses propos par la suite, reconnaissant que les chansons possédaient tout de même un certain charme.
C'est que enregistré dans des conditions peu engageantes (le groupe migre à Londres et passe tout un hiver coincé en studio à s'ennuyer), l'opus se fera beaucoup plus mélancolique que les premiers essais. C'est à partir de là que le groupe d'Athens commencera à rendre de plus en plus opaque la signification de leurs textes, quitte à les rendre cryptiques. Bourrés de références, ceux-ci livreront des messages énigmatiques, traitant de mythes et légendes du Sud des Etats-Unis, du surréalisme, faisant référence à des écrivains obscurs, voire même à des amours perdus ("Kohoutek"), sans qu'on ne puisse distinguer les mots de Mickael Stipe.
Et pourtant, et en cela REM fut un groupe extraordinaire, la démarche peu facile s'accompagna d'un respect immense de la part de la presse ou du milieu indépendant, notamment celui des Universités aux Etats-Unis qui contribuèrent grandement à la renommé du groupe, tout en étant incroyablement snobé par les radios.
Les conditions misérables des enregistrements (hiver rude, problème d'argent, pas de nourriture faute de fric) faillirent d'ailleurs signer la séparation du groupe, et cela s'en ressent sur l'album, beaucoup plus sombre que les deux premiers. Là où certains ont vu des faiblesses d'enregistrement et une pauvreté dans le son (ce qui est à moitié vrai), beaucoup ont décelé une vraie force d'écriture, REM se montrant capable de signer aussi bien de vraies perles pop funambulesques (le somptueux "Green Grow The Rushes") que des morceaux plus rudes ("Auctionner (Another Engine)", étrange, noir et direct). Mais ce qui ressort évidemment c'est surtout les parties de guitares inouïes, arpèges et entrelacs se répondant à un rythme soutenu.
Pour une fois le groupe fait appel au producteur Joe Boyd, connu pour avoir travailler avec des groupes folk-pop comme Fairport Convention ou Nick Drake (on connaît le goût de Mickael Stipe pour ce type de musique). On retrouve donc un savoureux mélange de chansons dignes de l'indie pop anglaise (la basse groovy de "Can't Get From There"), voire même cold-wave ("Old Man Kensey"), avec quelques touches de folk et de musique plus traditionnelle ("Maps And Legend"). Plus réservé et plus torturé que les années précédentes, le groupe de Georgie dévoile ici une autre facette, sans doute pas aussi rafraîchissante que ce que les gens attendaient, mais qui eu le mérite au moins de renforcer l'aura qu'il possédait déjà dans les milieux étudiants.
Il y eut bien un single, "Driver 8", qui eut le droit à un clip sur MTV, mais l'insuccès fut rattaché à cet album, malgré des tournées monstre. La renommé vint plus tard. Pour l'instant REM traversait des crises, tout en essayant de conserver un esprit indépendant et en s'attachant à faire ce qu'il savait faire de mieux : composer des chansons magnifiques aux arpèges pop d'une finesse inégalable. Ce qui lui permit d'asseoir une réputation solide tout au cours des années 80.
Quand bien même cet album imprégné par les interrogations et le doute fut renié par la suite, par les fans et par les membres même du groupe, il contient néanmoins d'adorables perles, comme la complainte "Good Advices", "Feeling Gravity Pulls" et ses violons ou "Wendel Gee", slow céleste avec piano, banjo, violons et chœur doublé. Marqué par le mal du pays qui frappait le groupe et un tempo beaucoup plus lent que sur les deux premiers albums, Fables Of The Reconstruction reste tout de même un charmant recueil de chansons, comme seul REM savait en écrire à cette époque bénie et peu connue.
C'est que enregistré dans des conditions peu engageantes (le groupe migre à Londres et passe tout un hiver coincé en studio à s'ennuyer), l'opus se fera beaucoup plus mélancolique que les premiers essais. C'est à partir de là que le groupe d'Athens commencera à rendre de plus en plus opaque la signification de leurs textes, quitte à les rendre cryptiques. Bourrés de références, ceux-ci livreront des messages énigmatiques, traitant de mythes et légendes du Sud des Etats-Unis, du surréalisme, faisant référence à des écrivains obscurs, voire même à des amours perdus ("Kohoutek"), sans qu'on ne puisse distinguer les mots de Mickael Stipe.
Et pourtant, et en cela REM fut un groupe extraordinaire, la démarche peu facile s'accompagna d'un respect immense de la part de la presse ou du milieu indépendant, notamment celui des Universités aux Etats-Unis qui contribuèrent grandement à la renommé du groupe, tout en étant incroyablement snobé par les radios.
Les conditions misérables des enregistrements (hiver rude, problème d'argent, pas de nourriture faute de fric) faillirent d'ailleurs signer la séparation du groupe, et cela s'en ressent sur l'album, beaucoup plus sombre que les deux premiers. Là où certains ont vu des faiblesses d'enregistrement et une pauvreté dans le son (ce qui est à moitié vrai), beaucoup ont décelé une vraie force d'écriture, REM se montrant capable de signer aussi bien de vraies perles pop funambulesques (le somptueux "Green Grow The Rushes") que des morceaux plus rudes ("Auctionner (Another Engine)", étrange, noir et direct). Mais ce qui ressort évidemment c'est surtout les parties de guitares inouïes, arpèges et entrelacs se répondant à un rythme soutenu.
Pour une fois le groupe fait appel au producteur Joe Boyd, connu pour avoir travailler avec des groupes folk-pop comme Fairport Convention ou Nick Drake (on connaît le goût de Mickael Stipe pour ce type de musique). On retrouve donc un savoureux mélange de chansons dignes de l'indie pop anglaise (la basse groovy de "Can't Get From There"), voire même cold-wave ("Old Man Kensey"), avec quelques touches de folk et de musique plus traditionnelle ("Maps And Legend"). Plus réservé et plus torturé que les années précédentes, le groupe de Georgie dévoile ici une autre facette, sans doute pas aussi rafraîchissante que ce que les gens attendaient, mais qui eu le mérite au moins de renforcer l'aura qu'il possédait déjà dans les milieux étudiants.
Il y eut bien un single, "Driver 8", qui eut le droit à un clip sur MTV, mais l'insuccès fut rattaché à cet album, malgré des tournées monstre. La renommé vint plus tard. Pour l'instant REM traversait des crises, tout en essayant de conserver un esprit indépendant et en s'attachant à faire ce qu'il savait faire de mieux : composer des chansons magnifiques aux arpèges pop d'une finesse inégalable. Ce qui lui permit d'asseoir une réputation solide tout au cours des années 80.
Quand bien même cet album imprégné par les interrogations et le doute fut renié par la suite, par les fans et par les membres même du groupe, il contient néanmoins d'adorables perles, comme la complainte "Good Advices", "Feeling Gravity Pulls" et ses violons ou "Wendel Gee", slow céleste avec piano, banjo, violons et chœur doublé. Marqué par le mal du pays qui frappait le groupe et un tempo beaucoup plus lent que sur les deux premiers albums, Fables Of The Reconstruction reste tout de même un charmant recueil de chansons, comme seul REM savait en écrire à cette époque bénie et peu connue.
Bon 15/20 | par Vic |
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