Ez3kiel
Battlefield |
Label :
Jarring Effects |
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L'archange Ezechiel revient en janvier 2008 pour prêcher l'apocalypse, le renouvellement intérieur et la responsabilité personnelle face au péché. Ez3kiel revient pour prêcher son côté obscur. Que tous ceux qui trouvaient Barb4ry noir, comme moi, ne soient pas surpris par l'aridité des terres explorées par le trio (qui s'est fait quartet par la présence du multi-instrumentiste Stéphane Babiaud). Pour preuve, ce "Volfoni's Revenge", thème déjà abordé sur Naphtaline. Ici, tout se fait menaçant : rythmique implacable, riffs tonitruants, saxo désacordé, cuivre monstrueux. Ez3kiel veut sans doute faire contraste avec la mollesse toute relative de Naphtaline, qui fleurtait avec la douceur et la mélancolie. Le résultat est pour le moins surprenant ; le quartet s'écarte des carcans dub pour se rapprocher d'un indus agressif pour pousser parfois jusqu'au grindcore ("Firedamp", ou 1'20 d'agression sonore jamais égalée par un groupe de cet acabit). Le "Year Zero" de Nine Inch Nails n'est pas loin, pour la violence et l'état d'esprit "fin du monde".
Après les différents projets réalisés par le groupe, c'est une réelle surprise de le voir encore et encore réinventer sa musique, creuser les thèmes, redéfinir les structures et les rythmiques, le tout sans aucune difficulté apparente. Ez3kiel est devenu au cours de ces dernières années (et ça n'engage que moi) le plus grand faiseur d'ambiance en musique actuelle. Ils brassent dub, métal, fleurtent avec des thèmes hispaniques (The Wedding) et l'opéra (l'opus 64 de Prokofiev, admirablement revisité avec "The Montagues And The Capulets") le tout avec une homogénéité déconcertante. Ce qui nous donne l'impression d'avancer au long des ces petites 55 minutes, au milieu de paysages désertés, froids, au milieu d'un champ de bataille mais après la fameuse bataille justement (écoutez "Alignment"). Ez3kiel nous emmène, nous pousse à sentir, à écouter et à regarder autour de nous. On marche, comme le groupe, sur un fil. On est au bord de la rupture. Battlefield se livre. Il est délibérement contemplatif et son écoute empêche toute autre activité. Enfin un disque qui donne à rêver.
"Je suis un homme méchant... Je suis un homme malade" disait non sans ironie l'homme du sous-sol. Après avoir écouté ce champ de bataille, moi aussi.
C'est pas du jeu ; Ez3kiel surclasse déjà la production 2008.
Après les différents projets réalisés par le groupe, c'est une réelle surprise de le voir encore et encore réinventer sa musique, creuser les thèmes, redéfinir les structures et les rythmiques, le tout sans aucune difficulté apparente. Ez3kiel est devenu au cours de ces dernières années (et ça n'engage que moi) le plus grand faiseur d'ambiance en musique actuelle. Ils brassent dub, métal, fleurtent avec des thèmes hispaniques (The Wedding) et l'opéra (l'opus 64 de Prokofiev, admirablement revisité avec "The Montagues And The Capulets") le tout avec une homogénéité déconcertante. Ce qui nous donne l'impression d'avancer au long des ces petites 55 minutes, au milieu de paysages désertés, froids, au milieu d'un champ de bataille mais après la fameuse bataille justement (écoutez "Alignment"). Ez3kiel nous emmène, nous pousse à sentir, à écouter et à regarder autour de nous. On marche, comme le groupe, sur un fil. On est au bord de la rupture. Battlefield se livre. Il est délibérement contemplatif et son écoute empêche toute autre activité. Enfin un disque qui donne à rêver.
"Je suis un homme méchant... Je suis un homme malade" disait non sans ironie l'homme du sous-sol. Après avoir écouté ce champ de bataille, moi aussi.
C'est pas du jeu ; Ez3kiel surclasse déjà la production 2008.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Reznor |
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