Ez3kiel

Lux

Lux

 Label :     Ici D'ailleurs / KIKA 
 Sortie :    lundi 10 novembre 2014 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

On doit tous avoir une liste de groupe dont on attend fébrilement les nouvelles sorties. Ez3kiel a l'habitude de jouer sur ses acquis, de multiplier les collaborations pour rallonger artificiellement la durée de vie des albums (avec DAAU, Hint, ou carrément avec un orchestre symphonique) de décevoir aussi parfois. J'ai le douloureux souvenir de leur Labo, présenté comme une sorte d'expérience inédite pour avoir un aperçu du modus operandi du groupe, avec un Yann Nguema en maître de conférence peu captivant & un groupe refusant de jouer un titre entier en guise de conclusion sous prétexte qu'ils n'avaient rien répété. Genre vous avez joué "Barbary" plusieurs centaines de fois & vous n'êtes pas fichus de le faire à cette occasion, histoire de donner un semblant d'intérêt à ce Labo. Bon.

Des membres originaux ne reste plus grand monde depuis 2012. Joan Guillon est le seul survivant du groupe, Yann a lâché la basse pour se consacrer aux visuels & la programmation, il est remplacé par Sylvain Joubert. Stéphane Babiaud devient percussionniste officiel en 2007, bref beaucoup de mouvements, peut être par lassitude, on ne va pas trop se poser de questions à ce sujet étant donné qu'on aura pas de réponses tout de suite, on va plutôt se concentrer sur ce nouvel album, un vrai pour le coup, avec dix titres inédits. Oui, ça faisait six ans que cela n'était pas arrivé.

Quand on attend tant d'un groupe, il faut vraiment qu'il sorte un album exemplaire, innovant, et méchamment addictif pour ne pas décevoir. et autant le dire tout de suite, ce n'est pas vraiment le cas avec ce Lux. "Born In Valhalla" pourrait faire la blague, mais sur plus de huit minutes, répéter le même motifs à quelques variations près, on va faire semblant de se laisser porter par cette intro longuette, souhaitant le meilleur pour la suite... Mais quand celle ci ressemble à une mauvaise chute de Jay Jay Johannson, on se demande dans quoi on s'est embarqué en mettant ce disque. Quand, quelques pistes plus tard, nos Tourangeaux jouent aux apprentis Skrillex, ou lorsqu'ils tentent de donner un sens à ce disque (la doublette "Born In Valhalla" / "Dead In Valhalla" qui couvre à elle seul presque un tiers du disque), on se dit qu'ils se sont vraiment perdus en cours de route, que ce n'est vraiment plus le groupe qui a charmé une bonne partie de notre vie (vous l'aurez compris, je parle de nous pour parler de moi). Même quand la délicieuse voix de Laetitia Shériff vient se poser sur "Eclipse", on a là encore l'impression qu'ils tentent de copier Portishead, avec plus de cymbales.

Chaque groupe a le droit d'évoluer bien sûr, certains gagnent même à changer de direction au risque de perdre pas mal de gens sur la route, d'en gagner d'autres peut être, histoire de ne pas s'enliser dans la redite, surtout quand le line-up d'un groupe change aussi radicalement. Ces changements entraînent fatalement quelques déceptions (à l'instar de la Mue d'Emilie Simon), et les réécoutes n'y faisant rien, je me suis fait à l'idée que ce disque n'était définitivement pas pour moi. Tant pis.


Insipide   7/20
par X_Lok


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