Faith No More
Live At The Brixton Academy |
Label :
Slash |
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Généralement, je n'apprécie pas vraiment les albums Live. Soit parce qu'ils n'apportent musicalement rien de plus tellement les musiciens s'appliquent à retranscrire fidèlement leurs partitions, soit parce que cela sent le coup marketing (une façon simple et peu onéreuse d'occuper l'actualité) ou encore la fin de contrat. C'est sans doute un peu réducteur mais c'est néanmoins l'impression que m'ont laissé la majorité des enregistrements que j'ai pu écouter, le pire étant lorsque ces fameux Live ne sont en fait qu'une compilation des meilleurs enregistrements d'une tournée (genre AC / DC, sans vouloir dénoncer.) Sans intérêt. Le Live doit être une prise de risque, l'occasion de porter un regard nouveau sur ses compositions. Et question prises risques, Faith No More en connait un rayon. Survenant après seulement deux albums studio (Introduce Yourself et The Real Thing), ce Live est également le deuxième enregistrement du groupe avec Mike Patton à la voix. Ce dernier, catapulté de Mr Bungle à F.N.M., avait très honnêtement critiqué sa propre performance vocale sur The Real Thing, trouvant sa voix trop lisse, trop appliquée, à mille lieues de ses délires et de son exubérance dans Bungle. D'ailleurs, il est difficile de ne pas lui donner entièrement raison tant le faussé séparant les démos de Mr Bungle de ce premier jet avec F.N.M. est saisissant, au point d'avoir l'impression de ne pas entendre le même chanteur.
Alors qu'en est-il de ce Live ? Monstrueux, tout simplement, et l'un des meilleurs concerts qu'il m'ait été donné d'entendre, toutes catégories confondues.
Autant en studio, F.N.M. s'applique à proposer un travail propre et léché, autant leur musique explose sur scène et prend une ampleur insoupçonnée. Dès "Falling to Pieces", tout est dit : Basse cataclysmique, nappes de synthé obsédantes, riffs de guitare destructeurs et surtout, Patton qui donne la pleine mesure de son talent, qu'il ne fera que décliner et peaufiner par la suite. L'univers de F.N.M. est lourd, sombre, crade (cela n'apparaît pas forcément en studio), et les musiciens pratiquent un humour très deuxième, voire troisième degré, absolument jubilatoire (les 40 secondes de "Pum Up the Jam" dans "Epic" ou encore "The Right Stuff" au sein de "We Care a Lot.") "The Real Thing" est probablement le meilleur moment de cet album, d'abord parce que la musique y acquiert une ampleur phénoménale, une intensité rare, ensuite parce que Patton y pète carrément les plombs, alternant envolées lyriques et grognements Death-Metal, balançant un rot tonitruant avant de repartir l'air de rien sur une mélodie cristalline : déjà du très grand Patton. Vient ensuite "Epic", beaucoup plus efficace et convaincant que sa version studio et "War Pigs" (tant de fois repris et souvent de façon si médiocre) nous fait oublier qui en sont les compositeurs originaux tant F.N.M. s'approprie ce titre. "From out of Nowhere", "We Care a Lot", "Zombie Eaters" et "Edge of the World" complètent cet enregistrement et je mets une mention spéciale à ces deux derniers, qui débutent dans le calme d'une plage californienne et s'achèvent dans un abattoir, deux titres indispensables pour bien saisir l'art du paradoxe que manie ce groupe avec brio.
Seul bémol à ce disque : "The Grade", qui coupe le concert en deux. Il s'agit d'un morceau de banjo qui, en soi, est bon, mais qui casse un peu l'ambiance développée par les quatre premiers titres.
Le tout s'achève sur un morceau inédit "The Cowboy Song", dans la lignée de l'album The Real Thing, mais qui fait malheureusement retomber la folie ambiante de la Brixton Academy, en dépit de son excellence.
Hormis ces deux restrictions, Live At The Brixton Academy est probablement l'album de F.N.M. qui a le mieux vieilli et fait véritablement partie des indispensables. Un must pour tous les fans de rock expérimental et avant-gardiste.
Alors qu'en est-il de ce Live ? Monstrueux, tout simplement, et l'un des meilleurs concerts qu'il m'ait été donné d'entendre, toutes catégories confondues.
Autant en studio, F.N.M. s'applique à proposer un travail propre et léché, autant leur musique explose sur scène et prend une ampleur insoupçonnée. Dès "Falling to Pieces", tout est dit : Basse cataclysmique, nappes de synthé obsédantes, riffs de guitare destructeurs et surtout, Patton qui donne la pleine mesure de son talent, qu'il ne fera que décliner et peaufiner par la suite. L'univers de F.N.M. est lourd, sombre, crade (cela n'apparaît pas forcément en studio), et les musiciens pratiquent un humour très deuxième, voire troisième degré, absolument jubilatoire (les 40 secondes de "Pum Up the Jam" dans "Epic" ou encore "The Right Stuff" au sein de "We Care a Lot.") "The Real Thing" est probablement le meilleur moment de cet album, d'abord parce que la musique y acquiert une ampleur phénoménale, une intensité rare, ensuite parce que Patton y pète carrément les plombs, alternant envolées lyriques et grognements Death-Metal, balançant un rot tonitruant avant de repartir l'air de rien sur une mélodie cristalline : déjà du très grand Patton. Vient ensuite "Epic", beaucoup plus efficace et convaincant que sa version studio et "War Pigs" (tant de fois repris et souvent de façon si médiocre) nous fait oublier qui en sont les compositeurs originaux tant F.N.M. s'approprie ce titre. "From out of Nowhere", "We Care a Lot", "Zombie Eaters" et "Edge of the World" complètent cet enregistrement et je mets une mention spéciale à ces deux derniers, qui débutent dans le calme d'une plage californienne et s'achèvent dans un abattoir, deux titres indispensables pour bien saisir l'art du paradoxe que manie ce groupe avec brio.
Seul bémol à ce disque : "The Grade", qui coupe le concert en deux. Il s'agit d'un morceau de banjo qui, en soi, est bon, mais qui casse un peu l'ambiance développée par les quatre premiers titres.
Le tout s'achève sur un morceau inédit "The Cowboy Song", dans la lignée de l'album The Real Thing, mais qui fait malheureusement retomber la folie ambiante de la Brixton Academy, en dépit de son excellence.
Hormis ces deux restrictions, Live At The Brixton Academy est probablement l'album de F.N.M. qui a le mieux vieilli et fait véritablement partie des indispensables. Un must pour tous les fans de rock expérimental et avant-gardiste.
Excellent ! 18/20 | par Arno Vice |
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