Senser
Stacked Up |
Label :
Ultimate |
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Merci à Francis Zégut, alias Tonton Zézé, pour m'avoir fait découvrir en 1994, à la radio, ce premier album de Senser. Merci à mon disquaire de l'époque d'avoir eu la K7 dans ses rayons. Merci, enfin, à Senser, d'avoir balancé un Stacked Up d'une telle qualité.
Au milieu des années 90, la scène fusion bat son plein et les groupes pratiquant ce style connaissent alors un succès qu'ils ne retrouveront plus. Je pense à Fishbone, Living Colour, R.H.C.P., Urban Dance Squad et consorts. D'autres, plus radicaux, choisissent de mâtiner leur Hard-Core de Hip-Hop plutôt que de Funk. Rage Against The Machine est acclamé dès son premier album éponyme (qui pour moi, reste le meilleur), de même que le groupe Downset et son tube "Anger". Mais au final, ce mélange des genres (Hard-Core et Hip-Hop, ou Rap-Core) se fait sur une base instrumentale rock (guitare-basse-batterie), la véritable innovation provenant des vocaux raps, une révolution au sein de la scène Metal et un gimmick précurseur du mouvement Néo qui déferlera à la fin des 90's. Mordred pousse le concept encore plus loin en intégrant un D.J. attitré et propose ainsi une tambouille mi Trash mi Hip-Hop très réussie mais malheureusement restée dans l'ombre. Rien ne laissait pourtant présager la tempête Senser.
Pour un premier album, ce Stacked Up est incroyable de maturité, de maîtrise instrumentale et de cohérence stylistique. A la différence d'un Bad Brains, par exemple, qui alterne morceaux punk-rock et titres reggae, Senser mixe ses très (et jamais trop) nombreuses influences au sein de chaque chanson et redéfinit en l'espace de 13 titres la notion même de Fusion. Album fédérateur, Stacked Up réconcilie le Metal, le Hip-Hop, l'Electro et envoie tout ce petit monde se faire dorer la pilule sous les infra-basses du Dub. La voix masculine rape à la vitesse de la lumière ("States of Mind", "Age of Panic"), une voix féminine sensuelle pose des choeurs et des refrains chantés toujours inspirés ("What's going on ?"), les grattes balances des riffs de pur Trash-Metal (le très efficace "Eject") et le D.J. fait bien plus que de la figuration : la finesse de ses arrangements, renforcés par une section rythmique ultra carrée et parfaite dans ses incursions Ambient et Dub ("Door Game", "Worth"), confère à ce skeud unique en son genre une richesse instrumentale qui trouve encore difficilement son équivalent.
A la différence des groupes cités plus haut dans cette chronique, Stacked Up ne fait pas son âge. Pire, plus il vieillit, plus il en devient humiliant pour la scène actuelle tant son originalité et son inspiration sont sans faille. Une leçon d'intelligence, une claque pour tous les branleurs de manche en quête du gros son et du riff ultime, bref encore un disque indispensable pour tous ceux qui attendent autre chose du rock qu'une batterie binaire et des compositions à trois accords.
Au milieu des années 90, la scène fusion bat son plein et les groupes pratiquant ce style connaissent alors un succès qu'ils ne retrouveront plus. Je pense à Fishbone, Living Colour, R.H.C.P., Urban Dance Squad et consorts. D'autres, plus radicaux, choisissent de mâtiner leur Hard-Core de Hip-Hop plutôt que de Funk. Rage Against The Machine est acclamé dès son premier album éponyme (qui pour moi, reste le meilleur), de même que le groupe Downset et son tube "Anger". Mais au final, ce mélange des genres (Hard-Core et Hip-Hop, ou Rap-Core) se fait sur une base instrumentale rock (guitare-basse-batterie), la véritable innovation provenant des vocaux raps, une révolution au sein de la scène Metal et un gimmick précurseur du mouvement Néo qui déferlera à la fin des 90's. Mordred pousse le concept encore plus loin en intégrant un D.J. attitré et propose ainsi une tambouille mi Trash mi Hip-Hop très réussie mais malheureusement restée dans l'ombre. Rien ne laissait pourtant présager la tempête Senser.
Pour un premier album, ce Stacked Up est incroyable de maturité, de maîtrise instrumentale et de cohérence stylistique. A la différence d'un Bad Brains, par exemple, qui alterne morceaux punk-rock et titres reggae, Senser mixe ses très (et jamais trop) nombreuses influences au sein de chaque chanson et redéfinit en l'espace de 13 titres la notion même de Fusion. Album fédérateur, Stacked Up réconcilie le Metal, le Hip-Hop, l'Electro et envoie tout ce petit monde se faire dorer la pilule sous les infra-basses du Dub. La voix masculine rape à la vitesse de la lumière ("States of Mind", "Age of Panic"), une voix féminine sensuelle pose des choeurs et des refrains chantés toujours inspirés ("What's going on ?"), les grattes balances des riffs de pur Trash-Metal (le très efficace "Eject") et le D.J. fait bien plus que de la figuration : la finesse de ses arrangements, renforcés par une section rythmique ultra carrée et parfaite dans ses incursions Ambient et Dub ("Door Game", "Worth"), confère à ce skeud unique en son genre une richesse instrumentale qui trouve encore difficilement son équivalent.
A la différence des groupes cités plus haut dans cette chronique, Stacked Up ne fait pas son âge. Pire, plus il vieillit, plus il en devient humiliant pour la scène actuelle tant son originalité et son inspiration sont sans faille. Une leçon d'intelligence, une claque pour tous les branleurs de manche en quête du gros son et du riff ultime, bref encore un disque indispensable pour tous ceux qui attendent autre chose du rock qu'une batterie binaire et des compositions à trois accords.
Parfait 17/20 | par Arno Vice |
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