Sandy Dillon
Living In Dreams - With Ray Marjors And David Coulter |
Label :
Tradition & Moderne |
||||
Après un Pull The Strings qui conciliait la rouille des premiers albums et le modernisme de Nobody's Sweetheart, Sandy Dillon s'acoquine de David Coulter et Ray Marjos pour s'essayer à une forme plus classique de blues. Le disque de blues de Sandy Dillon.
Arrangements presque homogènes, presque minimalistes, suffisant à poser une douce intimité entre nous et les trois déglingués. La voix de la sorcière est toujours reine, les compositions sont toujours aussi fortes, arides ou curieuse ; c'est le traitement sonore qui change. Et c'est en majorité construit de guitares folk, resonnators ou slides, à l'arôme de blues divin. Comme laissés mariner dans leur jus pour prendre la consistance d'un vieux vin... L'odeur du bois vient nous titiller à chaque note. Une petite batterie squelettique, à peine frappée, est souvent utilisée uniquement pour sa grosse caisse tremblante. Y'a pas à chercher plus loin pour installer une ambiance. Une guimbarde par-ci, un harmonica par-là, bien évidemment du clavier Rhodes. De la mandoline sur le détournement du "Chocolate Shake" de Duke Ellington, ou une touche d'électrique sur le western faussement arythmique "Bad Luck Blues". Pour une fois, le degré d'expérimentation est quasi-nul, en tout cas très discret. Le son d'une guimbarde se fait vaguement maltraiter sur l'étrange "Saliva Gland", et la longue ballade éponyme finale au Rhodes s'accorde un human beatbox masculin chuchoté. Pas plus, sachant que l'idée du beatbox avait déjà été appliquée auparavant...
Living In Dreams ne joue pas la carte de l'originalité sonore. Majors et Coulter décore la cabane pour qu'elle soit confortable ; Dillon y pose son baluchon et s'y sent comme chez elle. Le disque se tient par la seule magie vocale de la vagabonde, l'écorchure de ses compositions, ou la force de ses interprétations. Ellington donc, mais aussi Blind Lemon Jefferson et Lizzie Douglas (alias Memphis Minnie) ont chacun droit à une allégeance. Et on sait de suite ce que représente le blues pour l'écorchée. L'hommage à Douglas a beau être musicalement guilleret en choisissant "Can't Afford To Lose My Man", le propos de la chanson ne peut que faire résonner la cruelle tragédie qu'on connaît. Celle venue frapper à la fois le cœur et la carrière, et qui semble chaque jours hanter cette femme à vif.
Arrangements presque homogènes, presque minimalistes, suffisant à poser une douce intimité entre nous et les trois déglingués. La voix de la sorcière est toujours reine, les compositions sont toujours aussi fortes, arides ou curieuse ; c'est le traitement sonore qui change. Et c'est en majorité construit de guitares folk, resonnators ou slides, à l'arôme de blues divin. Comme laissés mariner dans leur jus pour prendre la consistance d'un vieux vin... L'odeur du bois vient nous titiller à chaque note. Une petite batterie squelettique, à peine frappée, est souvent utilisée uniquement pour sa grosse caisse tremblante. Y'a pas à chercher plus loin pour installer une ambiance. Une guimbarde par-ci, un harmonica par-là, bien évidemment du clavier Rhodes. De la mandoline sur le détournement du "Chocolate Shake" de Duke Ellington, ou une touche d'électrique sur le western faussement arythmique "Bad Luck Blues". Pour une fois, le degré d'expérimentation est quasi-nul, en tout cas très discret. Le son d'une guimbarde se fait vaguement maltraiter sur l'étrange "Saliva Gland", et la longue ballade éponyme finale au Rhodes s'accorde un human beatbox masculin chuchoté. Pas plus, sachant que l'idée du beatbox avait déjà été appliquée auparavant...
Living In Dreams ne joue pas la carte de l'originalité sonore. Majors et Coulter décore la cabane pour qu'elle soit confortable ; Dillon y pose son baluchon et s'y sent comme chez elle. Le disque se tient par la seule magie vocale de la vagabonde, l'écorchure de ses compositions, ou la force de ses interprétations. Ellington donc, mais aussi Blind Lemon Jefferson et Lizzie Douglas (alias Memphis Minnie) ont chacun droit à une allégeance. Et on sait de suite ce que représente le blues pour l'écorchée. L'hommage à Douglas a beau être musicalement guilleret en choisissant "Can't Afford To Lose My Man", le propos de la chanson ne peut que faire résonner la cruelle tragédie qu'on connaît. Celle venue frapper à la fois le cœur et la carrière, et qui semble chaque jours hanter cette femme à vif.
Parfait 17/20 | par X_YoB |
En ligne
578 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages